Données de santé : Marisol Touraine craint les « datarazzi »

« Si certains ont encore l’impression qu’ils peuvent retenir la mise à disposition de l’information sur les données de santé, il faut qu’ils prennent conscience que ce temps est derrière nous. Nous sommes entrés dans un nouveau temps. »

Revenant sur l’article 47 du projet de loi relatif à la santé lors de ses vœux à la presse ce mardi 27 janvier, Marisol Touraine a rappelé que l’un des enjeux était maintenant d’exploiter « la masse de données de santé dont nous disposons ».

« Certaines entreprises qui ont développé des objets connectés s’interrogent désormais sur la façon dont elles peuvent utiliser les données collectées », a expliqué la ministre de la Santé. Le point crucial reste, dans tous les cas, de garantir la sécurité des données personnelles, car, comme a conclu la ministre, « il y a bien des chasseurs de photos, pourquoi n’y aurait-il pas des chasseurs de données ? ».

La veille, lundi 26 janvier, se déroulait le premier Hackathon. Une journée pendant laquelle l'Assurance maladie et Etalab (qui a pour mission de coordonner l'action des services de l'Etat et de ses établissements publics pour faciliter la réutilisation la plus large possible de leurs informations publiques) ont travaillé sur la réutilisation des jeux de données comprenant l'ensemble des remboursements mensuels effectués par le régime général de l'Assurance maladie depuis 2010, par type de prestations, d'exécutants et de prescripteurs.

Cette expérimentation a permis de démontrer les spécificités des données gérées par l'Assurance maladie et les risques de ré-identification directe ou indirecte des personnes qui les caractérisent.

Dans la perspective de la future loi de Santé, l'Assurance maladie ambitionne de poursuivre sa démarche d'ouverture des données de santé en renouvelant l'expérience avec la base « médicaments » qui recense les information relatives aux produits soumis au remboursement.