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Un tabou serait-il sur le point de tomber ? Il s’avère de plus en plus difficile pour les pharmaciens, quels que soient leurs domaines d’activités, de préserver leur indépendance professionnelle dans un contexte de contraintes économiques et d’évolution de leur métier.
C’est pourquoi l’Ordre avait choisi d’aborder ce thème lors de sa 27e Journée annuelle, lundi 24 novembre, en présence des présidents des conseils centraux. Représentants des pharmaciens exerçant à l’officine, en industrie, à l’hôpital ou encore dans la répartition, ils font tous état de situations où l’indépendance professionnelle est menacée sous le poids hiérarchique.
Mais obéir à sa hiérarchie n'exonère pas un pharmacien d'exercer son libre arbitre. Et Isabelle Adenot va encore plus loin : « L’Ordre agit sur le pharmacien, qui est traduit en chambre disciplinaire. Mais il devrait aussi pouvoir agir sur celui qui fait pression sur le pharmacien et qui n’est pas inscrit à l’Ordre », estime la présidente de l’instance.
Cette réflexion s’applique notamment aux laboratoires d’analyse médicale où « des non-biologistes donnent des ordres à des biologistes », souligne Robert Desmoulins, président de la section G.
Même constat à la section C, où Philippe Godon relève que « des entreprises de répartition sont dirigées par des non-pharmaciens. Le statut de pharmacien responsable mériterait d’être amélioré. Nous sommes en train d’essayer d’écrire un document afin de rappeler aux industriels et aux établissements en gros certains éléments essentiels ».
Car à la section B, Jean-Pierre Paccioni évoque le cas précis de pharmaciens responsables soumis à pression sur une notice de médicament par le laboratoire pharmaceutique qui les emploie…
Au conseil central H, représentant les hospitaliers, Badr Eddine Tehhani rappelle qu’en définitive, c’est la responsabilité personnelle du pharmacien qui est engagée.
Et à l’officine ? La question de l’indépendance professionnelle se pose pour nombre d’adjoints et de préparateurs. Elle est d’autant plus brûlante que les gardes fous sont rares dans ces établissements pharmaceutiques aux effectifs restreints. Jérôme Parésys-Barbier, président de la section D, estime qu’employeurs et salariés doivent se mettre d’accord dès la signature du contrat de travail. « Si on n’a pas la même philosophie de la délivrance au comptoir, il ne faut pas s’engager ensemble », assène-t-il.
A la section A, Marcelline Grillon incite les jeunes confrères intégrant le capital d’officines à soumettre leurs documents d’association aux représentants ordinaux les plus proches : « Ils peuvent vous conseiller. Ne signez pas n’importe quoi, comprenez ce que vous signez », a insisté Isabelle Adenot.
La présidente de l’Ordre a clôturé la journée en indiquant, énigmatique, que l'indépendance de l'instance elle-même était menacée : « certains conseillers ordinaux subissent des pressions de la part de confrères ou de membres d’autres organisations qui vont à l’encontre de la déontologie. L’Ordre ne cèdera pas aux pressions d’où qu’elles viennent ».
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