Pharmacie de demain : ce que veulent les jeunes - 09/10/2014 - Actu - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
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Pharmacie de demain : ce que veulent les jeunes

La convention de synthèse de l’Opération Jeunes 2013-2014 de l’Ordre des pharmaciens s’est déroulée le 9 octobre à Paris à la Maison de la Mutualité. Si l’opération est un reflet intéressant de l’état d’esprit des pharmaciens de moins de 35 ans et des étudiants et internes en fin d’études, elle permet aussi de mieux comprendre leurs attentes. En la matière, il y a du pain sur la planche. Pas moins de 20 recommandations ont émergé de cette longue réflexion. Voyage dans le futur.

On ne fait pas pharma par hasard ou parce que dans la famille on est pharmacien de père en fils. L’intérêt pour la profession, le statut de professionnel de santé avec une mission de service public, les relations avec le public et les patients, la qualité de vie sont plébiscités par plus de 80 % des répondants à l’enquête réalisée dans le cadre de l’Opération Jeunes de l’Ordre* dont la convention de synthèse s’est déroulée le 9 octobre à Paris. Loin devant les revenus (67 %) ou le rôle de chef d’entreprise ou d’encadrement (54 %).

Les temps ont beau être durs, plus de 88% des étudiants et plus de 75 % des exerçants sont satisfaits de la branche qu’ils ont choisie. A tel point que 95 % des pharmaciens interrogés souhaitent rester dans la profession. De jeunes pharmaciens qui plébiscitent à 95 % les règles déontologiques considérées « comme des repères essentiels ». 72 % d’entre eux considèrent d’ailleurs que leur indépendance de décision est respectée.

En revanche, côté formation, les étudiants et internes ont une vision assez mitigée sur l’organisation et les contenus des enseignements, notamment quant à l’approche « pratique ».

En ce qui concerne leur plan de carrière, s’ils sont globalement satisfaits de l’intérêt des missions que leur employeur leur confie, 70 à 75 % des jeunes pharmaciens attendent des perspectives d’évolution : développement de leurs compétences pharmaceutiques, accroissement des responsabilités qui pourraient leur être confiées.
Enfin, à la question « Exercer en libéral ? », 44 % des étudiants de 6e année et internes disent oui et 52 % non.

Trois séries de recommandations
Formation et attractivité des métiers de pharmacien, exercice professionnel, contexte et environnement de l’exercice : trois séries de recommandations ont été présentées.
1. Mettre en œuvre une « orientation active » des lycéens/étudiants avant la PACES
2. Engager un débat sur l’entrée dans les études : passerelles, Numerus clausus…
3. Introduire de nouveaux modules dans les enseignements :
- davantage d’assurance qualité et de gestion des risques ;
- de sciences humaines : relations pédagogiques du soin avec le patient, communication
- de management, de gestion et d’affaires réglementaires.
4. Augmenter le nombre de stages d’application durant les études et les ouvrir à de nouveaux lieux-public, privé, institutions, notamment en 5e année hospitalo-universitaire, dans un objectif d'harmonisation nationale
5. Formaliser les objectifs des stages : activité, volume, horaires...
6. Systématiser et rendre accessible l’évaluation bilatérale des stages, par le maître de stage et l’étudiant
7. Créer un « Erasmus » des études de pharmacie
8. Accompagner les jeunes diplômés à l’entrée dans l’exercice professionnel
9. Intégrer avec réactivité les mises à jour « missions » dans la formation initiale et continue, intégrer un module sur la lecture critique d'articles
10. Rendre le DPC accessible à tous les pharmaciens
11. Adapter l’offre de formation aux besoins prioritaires du métier
12. Promouvoir les procédures de délégations entre confrères
13. Promouvoir la démarche de certification HAS des officines
14. A l’hôpital, promouvoir l’implication des pharmaciens dans les équipes de soins : conciliation médicamenteuse et pharmacie clinique, co-prescription d'analyses de biologie médicale, aide à la maîtrise médicalisée des dépenses de produits de santé...
15. Renforcer l’information sur la diversité des modes d’exercice et d’exploitation : opportunités et risques.
16. Promouvoir l’obligation d’indépendance professionnelle
17. Faciliter l’accès à la propriété

18. Accompagner les réorientations intra-professionnelles
19. Accompagner les pharmaciens dans leur volonté d’exercice interprofessionnel
20. Mieux informer sur les possibilités offertes par l’Union Européenne.

Ces recommandations vont-elles servir à quelque chose ? « Oui, répond sans hésiter Isabelle Adenot, présidente du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens. Ces recommandations seront l’une des feuilles de route de l’Ordre. Elles auront donc une suite. La numéro 17, par exemple a 99 % de chances d’aboutir. Le capital doit être ouvert aux jeunes pharmaciens salariés qui travaillent dans l’établissement. »

* L’Opération Jeunes, réalisée par l’Ordre sur une année avec le concours et l’engagement des associations d’étudiants et d’internes, de l’automne 2013 à l’automne 2014 a reposé sur une enquête conduite auprès des 20 000 jeunes pharmaciens de moins de 35 ans, et des futurs confrères, étudiants en dernière année et internes ; complétée de huit conférences-débats régionales avec les populations interrogées, de recommandations d’actions proposées, confirmées par un vote électronique.



Laurent Lefort

Les dernières réactions

  • 10/10/2014 à 07:31
    Route66
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    Coucou, les pharma , avez vous oublie que vous travaillez avec des préparateurs ? Ont ils une place dans vos réflexions ?
  • 10/10/2014 à 07:45
    Route 66
    alerter
    Re
    Recommandations
    Améliorer la formation de vos employés , reconnaître leurs compétences avec considération
    Ouvrir vos esprits au dialogues avec vos patients avec plus de souplesse et moins d autorité .
    Organiser des rencontres locales pour envisager une équipe avec les infirmières et les médecins du bourg!!!
    Messieurs les médecins : venez dans nos officines, n ayez pas peur! Vous apprendrez à mieux cerner vos patients et donc ,nous arriverons à mieux les soigner ensemble, un bout de papier tendu par un patient ne suffit plus !
  • 10/10/2014 à 10:11
    QUINOCEEN
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    Bonjour,

    J'aurais aimé avoir l'avis des "jeunes" sur le type de structure dans laquelle ils désirent travailler.
    Sont ils attirés par la grande distribution ?
    A l'heure où de grands changements se profilent (ou pas) je ne les entend pas beaucoup s'exprimer sur ces sujets cruciaux que sont : perte du monopole, ouverture du capital, absence de quorum.
    Alors ?
  • 10/10/2014 à 11:06
    UE
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    Super, l'Ordre met en place le moyen de préserver la rente des anciens. Il propose aux jeunes d'entrer dans le capital des pharmacies ( mais au prix fort ), de sorte qu'ils en seront propriétaires dans une vingtaine d'années s'ils trouvent un financement. Leur fonds ne vaudront alors sans doute plus rien, c'est donc un bon placement...
    Un conseil les jeunes, déterminez vous pour la libéralisation totale des installations comme le demande la Commission.
  • 10/10/2014 à 11:30
    jl
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    Selon I . Adenot, La numéro 17, a 99 % de chances d’aboutir. Le capital doit être ouvert aux jeunes pharmaciens salariés qui travaillent dans l’établissement. ».. Cela arrangera les titulaires de très grosses officines de pouvoir vendre par petits bouts, leur structure devenue inabordable avec les baisses de marge..
  • 11/10/2014 à 09:59
    placebo
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    non cher UE,
    acheter des parts de Selarl n'est pas une mauvaise affaire. Soit la selarl vient d'etre crée pour permettre l'entrée des adjoints au capital et les parts ne sont pas chères puisqu'il y a un fort endettement de la sel .
    soit la sel n'est plus tres endetté et donc la part est plus chère mais sans commune mesure avec le cout de l'achat d'un fond.
    les adjoints ont intérêt à se rapprocher d'expert comptable pour se faire expliquer ces mécanismes d'avenir.
  • 11/10/2014 à 14:20
    UE
    alerter
    Mon cher placebo. La difficulté aujourd'hui est en effet de déterminer la valeur d'un fonds ou des parts surtout qu'aucune banque ne voudra désormais financer une prise de participation ou une reprise. La question est donc de connaître la valeur de la sel ou du fonds après la réforme en cours. En conséquence, les jeunes ont tout intérêt à se déterminer pour la liberté d'installation, ce qui leurs garantit un investissement minimum totalement amortissable.
  • 12/10/2014 à 22:21
    poki
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    D'abord la rémunération du travail et ensuite du capital. C'est malheureux de voir que les prix de cession des officines fluctuent comme les cours de bourse. Allez je parie pour un bon -5% cette année. Je passe mon tour cette fois pour pas être en moins value dans 12 ans! Ça donne envie de bosser .grave. (sous entendu allez plutôt voir a pole emploi... mais décidément Macron est encore sur le coup! humour.)
    Seule solution comme le dit UE, la libre installation. Non Je ne crois pas a des installations de misère partout mais a une adéquation des prix des officines sur leur vraie valeur. Pas de surenchère avec des monopoles d'emplacement. Une officine entrepreneuriale qui ne sera plus guidée par la dictature du portefeuille.
  • 13/10/2014 à 11:33
    potard
    alerter
    Libre installation : en schématisant, un médecin, c'est un bureau, un ordi, un stéthoscope et un lit d'examen ; un avocat, un bureau, un ordi, la collection des Dalloz.
    Une pharmacie, c'est 150 m2 minimum, bien placés, l'agencement, un système informatique conséquent et un stock mini de 150 ou 200 000 euros, sinon la plupart des patients doivent revenir pour avoir leur traitement complet.
    Qu'est-ce qui est préférable, 3 petites pharmacies dans la même rue avec des stocks insuffisants et des titulaires esclaves (horaires sans limites, impossible de s'absenter pour se former (j'ai connu ça)) ou une seule officine regroupant un éventail de compétences et un stock permettant d'honorer de suite la quasi totalité des prescriptions et laissant du temps pour se former, s'impliquer dans la vie locale ?
    Co-titulaire d'une "grosse" officine, c'est avec intérêt que j'observe la possibilité qui serait offerte aux adjoints de devenir détenteurs de parts de la société avec les dividendes correspondants, à condition, toutefois, de renoncer aux 35 heures en passant à 43 ou 45 heures hebdo , ce qui boosterait les résultats de l'entreprise.
    La libre installation nous conduirait à la situation des opticiens, c'est-à-dire une faible activité individuelle nous incitant à "charger la barque", c'est-à-dire inciter à une surconsommation de médicaments...
  • 16/10/2014 à 20:56
    KIKOU
    alerter
    ceux qui prônent la libre installation ont-ils jamais gérer un entreprise?

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