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« La précarité menstruelle est une réalité qui touche trop de femmes. C’est une injustice du quotidien. Dès 2024, les protections périodiques réutilisables prises en pharmacie seront remboursées par la sécurité sociale pour les femmes de 25 ans et moins, sans ordonnance. »
L’annonce de la Première ministre Elisabeth Borne dans l’émission C à vous sur France 5 ce 6 mars, interrompue par une page de publicité, a surpris tout le monde, en premier lieu les pharmaciens. Car la profession n’a pas été consultée avant cette décision prise par le gouvernement.
Depuis, la promesse d’Elisabeth Borne a fait le tour des médias. Mais pour l’explication de texte, il faudra encore attendre car la Première ministre n’a pas donné de précisions, si ce n’est que la mesure sera inscrite au budget 2024.
Les protections périodiques visées sont uniquement les protections réutilisables et devraient concerner les serviettes hygiéniques lavables et réutilisables, les culottes périodiques et les cup (coupes) menstruelles.
Cependant, la mesure semble plus complexe à mettre en place que pour les préservatifs délivrés à titre gratuit du fait du statut des protections périodiques. Aucune n’est inscrite à la LPPR ou n’a le statut de produit de santé et aucune n’est à ce jour prise en charge. « Et sans base LPP ce sera compliqué. Autant pour les préservatifs on pouvait penser à un remboursement plus large car certains étaient inscrits à la LPP, mais pour les protections périodiques réutilisables, ce n’est pas le cas », explique Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO).
Enfin, il est trop tôt pour qu’un mode de facturation soit déjà arrêté. « Est-ce que ça ne se jouera pas avec les mutuelles ? Parfois elles organisent des paniers de soins », ajoute le président de l’USPO, qui craint les rejets en cas de facturation à l’Assurance maladie.
L’annonce a le mérite de braquer le projecteur sur ces protections. « C’est un marché confidentiel mais amené à énormément se développer s'il devient remboursé », parie de son côté le président de l’Union des groupements de pharmaciens d’officine (UDGPO), Laurent Filoche.
Selon une enquête Opinion Way pour l’association Règles élémentaires publiée le 6 mai, près de 4 millions de personnes sont touchées par la précarité menstruelle, « soit un chiffre qui a doublé depuis 2021 », s’émeut l’association.
Anne-Hélène Collin
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