Covid-19 et DTP : fin de l'obligation vaccinale pour les soignants - 30/03/2023 - Actu - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
30/03/2023 | Le Moniteur des pharmacies.fr ..

Covid-19 et DTP : fin de l'obligation vaccinale pour les soignants

La Haute Autorité de santé (HAS) a rendu son avis sur le maintien, ou non, des obligations vaccinales actuelles pour les professionnels de santé : Covid-19, hépatite B, diphtérie, tétanos, poliomyélite. Elle est définitivement favorable à la levée de certaines de ces obligations. Et le ministre de la Santé a suivi.
Getty Images/iStockphoto

Saisie pour mettre à jour ses recommandations sur les obligations vaccinales des professionnels de santé, la Haute Autorité de santé (HAS) recommande, dans un avis diffusé ce 30 mars, de lever la vaccination obligatoire contre le Covid-19, la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite (DTP). Seule l’obligation vaccinale contre l’hépatite B est maintenue. Après s’être confrontée aux contributions des personnels intéressés, elle reste donc fidèle à ses premières recommandations de début d’année.

Dans le détail, la HAS préconise que la vaccination DTP soit fortement recommandée chez les étudiants et les professionnels, sauf à Mayotte où elle devrait rester obligatoire car la couverture vaccinale est insuffisante. Pour la diphtérie, « aucun cas [récent] n’a concerné des professionnels de santé ou des professionnels en contact étroit et répété avec de jeunes enfants. Le risque de transmission du professionnel à la personne prise en charge est ainsi très faible dans le contexte actuel », juge la HAS. Pour le tétanos, « le risque de transmission soignant-soigné est inexistant », rappelle l’instance. Concernant la poliomyélite, la HAS estime « très peu probables les risques d’exposition pour le professionnel et le risque de transmission du soignant au patient. »

Plus souple, la HAS insiste cependant pour que « tous les efforts » soient mobilisés pour maintenir une couverture vaccinale élevée chez les professionnels, en proposant par exemple une vaccination gratuite au sein des services par des équipes mobiles, une promotion avec information sur les vaccins, la nomination d’un référent dans les services, le soutien de la hiérarchie, etc.

La délicate question du Covid-19

Même recommandation forte à être vacciné contre le Covid-19 , « y compris les rappels à distance de la primovaccination » pour les étudiants et professionnels des secteurs sanitaire et médicosocial (exerçant en établissements ou libéraux) et les étudiants et professionnels des services de secours et d’incendie (notamment les sapeurs-pompiers professionnels et bénévoles), en particulier pour les professions en contacts réguliers avec des personnes immunodéprimées ou vulnérables.

Trois raisons sont cependant avancées pour ne plus imposer l'obligation : une couverture vaccinale élevée chez les Français et les soignants, une pression de l'épidémie modifiée et une virulence des nouveaux variants du Sars-CoV-2 de moindre importance.

« Cette préconisation de lever l’obligation de vaccination contre le Covid-19 ne constitue en rien une remise en question de ses précédents avis et recommandations rendus dans des contextes sanitaires et épidémiques différents », martèle encore l’instance.

Une seule obligation... qui ne concerne pas les officinaux

La HAS appelle à maintenir l’obligation d’immunisation contre l’hépatite B pour les professionnels exerçant dans un établissement ou un organisme public ou privé de prévention ou de soin à risque d'exposition et les étudiants, et l'élargit aux professionnels libéraux susceptibles d’être exposés à un risque de contamination ou d’exposer les personnes dont ils ont la charge. La HAS n'intègre pas les officinaux dans cette catégorie, considérant qu'ils n'effectuent pas « de prise de sang ou d'actes invasifs ». « De toute façon, tous ces professionnels qui ont fait leurs études en France seront vaccinés », tempère le Pr Elisabeth Bouvet, présidente de la comission technique des vaccinations à la HAS.

Réintégration des soignants non vaccinés pour bientôt

Même s'il est dans l'attente de l’avis du Conseil consultatif national d’éthique (CCNE), qui devrait être rendu fin avril à début mai, le cabinet du ministère de la Santé et de la Prévention a annoncé dans la foulée qu'il suit la recommandantion de la HAS. Conséquence : les soignants suspendus pour non vaccination contre le Covid-19 seront réintégrés.

« Néanmoins, la mise en oeuvre de cette décision nécessite un petit temps de concertation, notamment avec les fédérations qui représentent les employeurs des professionnels de santé et les ordres professionnels, poursuit le cabinet ministériel. Nous allons définir avec ces représentants les modalités de leur réintégration pour que cela se passe dans de bonnes conditions. » Ce qui ne prendrait que quelques jours ou semaines, l'idée étant, pour le ministère, « d'aller vite. »

Quant à la HAS, elle planche sur le deuxième volet de ses recommandations, cette fois sur les vaccinations actuellement recommandées pour les soignants (coqueluche, grippe, hépatite A, rougeole, oreillons, rubéole et varicelle). Son avis est attendu pour juillet.



Anne-Hélène Collin

Les dernières réactions

  • 30/03/2023 à 20:13
    Rixtou
    alerter
    Sont un peu extreme les gens de l’HAS non? Levé de l’obligation covid 19 c’est une très bonne chose. DTP et hépatite B, non mais pk la remettre en question? Chez les enfants pendant qu’on y ai. D’un extreme a l’autre !
  • 30/03/2023 à 21:13
    gandalfe
    alerter
    j'ai pas l'intention de revenir...
  • 30/03/2023 à 22:56
    tagadayoupi
    alerter
    Tout ça, pour ça !!!!!
  • 30/03/2023 à 22:57
    tagadayoupi
    alerter
    Quel beau gâchis
  • 31/03/2023 à 00:12

    alerter
    Pas forcément une grande envie de retravailler avec ces grands altruistes non vaccinés lors de la pandémie de covid....
  • 31/03/2023 à 09:19
    isatoon
    alerter
    Mais la vaccination DTP est obligatoire en France pour tout le monde à titre individuel, non ? Je ne comprends pas ...
  • 31/03/2023 à 12:14
    FredPich
    alerter
    J'en ai ras le bol d'entendre parler des soignants non vaccinés à réintégrer. On s'en fout!!! Encore une manière de noyer le poisson pour éviter de parler des vrais problèmes de rémunération, de valorisation, de reconnaissance et in fine d'attractivité de notre profession, pour nous et nos équipes. Et personnellement, en tant que pro, et en tant que patient aussi, je n'ai aucune envie de les voir revenir dans la Santé.
  • 31/03/2023 à 20:41
    drlouzou
    alerter
    Une partie des antivax adhèrent aussi aux thèses de Vladimir Poutine justifiant la guerre en Ukraine, selon une étude IFOP.
    Plus d’un Français sur deux (52 %) croit au moins à l’une des thèses russes sur les origines de la guerre en Ukraine. C’est l’un des chiffres chocs qui ressortent de l’étude menée par l’IFOP pour le compte de Reboot, une fondation indépendante qui œuvre à la promotion de l’esprit critique. À l’occasion de la semaine de la presse et des médias dans l’école, celle-ci souhaitait mesurer l’impact de la propagande du Kremlin et de différentes thèses complotistes en France, après deux ans de pandémie. Les résultats, diffusés aujourd’hui, sont alarmants.
    Premier enseignement : « Malgré les démentis des médias, des autorités et tout le travail de vérification de l’information, un grand nombre de Français sont perméables aux discours de Poutine visant à justifier l’invasion de l’Ukraine », explique François Kraus, le directeur du pôle politique-actualités de l’IFOP (Institut Français des Opinions Publiques). Exemples ? Ils seraient 10 % à croire que « l’Ukraine est gouvernée actuellement par une junte infiltrée par des mouvements néonazis » ; 28 % à penser que « l’intervention militaire russe est soutenue par des Ukrainiens russophones qui souhaitent se libérer des persécutions » – « même si on a bien vu, souligne le sondeur, que ces derniers n’accueillaient pas les chars avec des fleurs » – et 30 % à juger que les Occidentaux « ont encouragé l’Ukraine à demander son intégration dans l’Otan » – « alors que la demande vient plutôt de l’Ukraine et que l’Union européenne freine ». Les plus perméables aux discours de Poutine ? Les sympathisants de Jean-Luc Mélenchon et d’Éric Zemmour. « On observe une concordance entre les électeurs et le discours des leaders qui ont longtemps relativisé la responsabilité des Russes », explique François Kraus. Les pratiques informatives jouent aussi beaucoup : « Ceux qui écoutent la radio y sont moins sensibles [47 %] que ceux qui utilisent Internet [59 %] ou, de façon déterminante, les réseaux sociaux pour s’informer politiquement les réseaux sociaux [72 % !]. »
    Deuxième enseignement : « La guerre d’information menée par les Russes bénéficie d’un terreau favorable lié au Covid-19 », analyse le sondeur. Aujourd’hui, plus d’un tiers (35 %) des Français déclarent en effet croire aux théories du complot. Concernant ceux-là, la proportion est encore plus forte chez les électeurs de Marine Le Pen (51 %) et Jean-Luc Mélenchon (50 %), les Français qui utilisent de façon déterminante les réseaux sociaux (53%) ou les sites de vidéos en ligne (57%) pour s’informer politiquement, les ouvriers (49 %) et les non-diplômés (47 %).
    « Les fake news sur le Covid-19 perdurent malgré les démentis officiels et les publications scientifiques, déplore Helen Lee Bouygues, la fondatrice de Reboot, ancienne associée du cabinet McKinsey. Près d’un tiers des Français continuent de croire à une fausse information sur le Covid. » Selon cette étude, 9 % pensent que les vaccins contiennent des nanopuces électroniques permettant de pister les vaccinés grâce à la 5G ; 19 % que leurs effets secondaires ont provoqué des dizaines de milliers de morts ; 16 % qu’ils accroissent les risques d’infertilité chez les femmes.
    Troisième enseignement : « Une partie de ceux qui croyaient aux thèses antivaccin ont basculé vers un soutien à la politique de Poutine. On le voit dans le discours de certains influenceurs comme le rappeur Booba », décrypte François Kraus. Près d’un Français sur quatre croit ainsi à la fois à au moins une des théories antivax et à au moins un des arguments justifiant la guerre en Ukraine. Et le complotisme se voit renforcé par l’essor des croyances parallèles (59 % de Français croient à une forme de superstition ou à une discipline de mancie). Devant ces résultats, la fondatrice de Reboot appelle à renforcer l’éducation au raisonnement critique. C’était d’ailleurs une des recommandations du rapport Bronner sur la désinformation et le complotisme, remis en janvier à Emmanuel Macron : « Apprendre à raisonner est aussi important qu’apprendre à lire, écrire ou compter. » Helen Lee Bouygues plaide également pour un meilleur encadrement des plateformes : « L’enjeu est de réguler davantage les algorithmes qui nous enferment dans des bulles d’information. Comme la loi Evin pour l’alcool ou le tabac, il faudrait avertir les utilisateurs des réseaux sociaux des risques encourus et en interdire la publicité auprès des plus jeunes. »
  • 31/03/2023 à 20:50
    drlouzou
    alerter
    RAZ LE BOL DES BOBOS NON VACCINEES ANTIVAX
    « Les personnes non vaccinées font prendre des risques au personnel soignant. » Le Dr Manfredi Ventura, directeur médical du GHdC, le Grand Hôpital de Charleroi et président de l’AFMC (Association Francophone des Médecins Chefs) rappelle l’importance de soigner tout le monde : « Évidemment, nous continuons à soigner tous les patients. »
    Les médecins, les infirmières sont déçus, fâchés de devoir soigner des patients non vaccinés alors que d’autres patients attendent des soins importants en oncologie ou en cardiologie par exemple. Le Dr Manfredi Ventura, directeur médical du GHdC, le Grand Hôpital de Charleroi et président de l’AFMC (Association Francophone des Médecins Chefs) est conscient des difficultés actuelles du personnel soignant tant pour les médecins que pour les infirmières : «Chez nous, hier, nous avions 100% des patients aux soins intensifs étaient non-vaccinés. Évidemment, ce n’est pas 100% dans tous les services de soins intensifs du pays, mais le ratio est très clair. »
    Cette situation amène certains médecins et infirmières à ne plus avoir envie de soigner les patients non vaccinés : « Des médecins se posent la question en effet. Des infirmières aussi. J’ai eu un chirurgien qui m’a dit qu’il souhaitait avoir le choix de ne soigner que des patients vaccinés. Je lui ai rappelé que ce n’était pas possible. Nous devons soigner un problème cardiaque, une tentative de suicide, une détresse respiratoire... même si la personne n’est pas vaccinée. Toutefois, je comprends leur découragement de devoir encore soigner des personnes qui ne se vaccinent pas alors qu’elles en ont la possibilité. Le traitement existe et ses personnes font prendre des risques au personnel soignant, aux médecins. »
    Pour lui, ce problème est quotidien : « Doit-on accepter qu’une jeune femme qui a une rupture d’anévrisme ne puisse pas être prise en charge parce que les lits sont complets et pris par des patients non vaccinés avec comorbidités ? Cela peut nous poser des problèmes de conscience. »
    Les prochaines semaines vont encore être tendues au niveau des soins urgents : « Nous reportons un peu tous les types de soins en fonction de la gravité et de l’importance de l’urgence que cela soit au niveau cardiaque, des prothèses de hanche, des cas de cancer... »
    Il ne cache pas sa déception face à cette situation : « Les non vaccinés doivent se rendre compte que voici un mois les hôpitaux et les services d’urgences reprenaient enfin une activité normale. Nous pouvions soigner tous les patients dans les délais prévus. »

    Voilà ce que j'écrivais et pensais fin 2021et fin 2022.

    Moralité, les girouettes sont de retour.

    Pour ma part, mon opinions n'a pas bougé, d'un mot, d'une virgule; je reste droit dans mes botes.

    J'ai travaillé sans relâches, avec énergies, convictions.

    Bref, je suis dans une colère noire !
  • 31/03/2023 à 23:25
    Spike
    alerter
    Belle crise de dénialisme aiguë assortie de la
    diarrhée verbale habituelle de drlouzou.
  • 01/04/2023 à 10:03
    FedexGOAT
    alerter
    Donc pour la HAS en clair on ne fait rien ! C'est vrai pas de vaccination, pas de soins...le mépris des institutions face aux officinaux continue !!
  • 01/04/2023 à 11:44
    Vaccinez
    alerter
    Je suis d'accord avec drlouzou.
    Raz le bol des non vaccinés, des non citoyens.
    Vivre ensemble, c'est accepté d'être solidaire les uns des autres.
    CQFD
  • 01/04/2023 à 12:28
    BREZHONEG
    alerter
    On peut aussi craindre que maintenant , ça soit libre service pour les reglements et pratiques professionnelles: 9a , mon gourou sur internet le deconseille, alors je ne le fais pas. Ca va etre le grand n'importe quoi......
  • 01/04/2023 à 13:55
    pascal.r
    alerter
    Donc... on peut arriver à la situation paradoxale ou le professionnel de santé doit préconiser et administrer le DTP à la population générale tout en s'excluant lui même de ses propres recommandations.
  • 01/04/2023 à 18:38
    drlouzou
    alerter
    Je ne sais pas si la diarrhée (@Spike), mais je suis d'une colère noire
  • 02/04/2023 à 23:54
    Nicolas 34
    alerter
    Vu le niveau , ce gouvernement de pleutre va bientôt rendre obligatoire l'homéopathie pour les soignants...
    Une democratie faible est une democratie en danger...
  • 03/04/2023 à 12:32
    PharMarx
    alerter
    Totalement ridicule concernant le DTP... Rien à rajouter...
  • 03/04/2023 à 16:07
    BREZHONEG
    alerter
    ....et ne pas manger et arriver sur un terrain de foot professionnel en hypoglycemie,ça protege du COVID aussi ? C'est professionnellement ce qu'il faut faire pour courir vite et longtemps?
    Decidement,pas vaccinné,pas nourri ,pas à l'heure de la sieste,Ouh là !!! ,Comme disait Jules Cesar dans Asterix chez les Anglais, ",il faut les attaquer à l'heure du Thé".I beg your pardon !
  • 05/04/2023 à 10:09
    x
    alerter
    La rhétorique de certain est a vomir, ne pas soigné les non vacciné ? mais pourquoi pas ne plus soigné les diabétique il avait qu'a pas trop manger, les fumeurs ils n'avaient qu'a pas fumer. Et les "faux soignants" cela représente la grande majorité des soignants actuels, a moins que vous soyez a votre 6eme dose (et oui si ya pas de dose ces derniers 6 mois c comme si vous n'etiez pas vacciné), ya 3 critères nécessaire pour l'obligation d'une vaccination:
    -Maladie grave dont la contraction a de forte chance d'entrainer pronostique vital ou handicap (vu la mortalité du covid on en est loin)
    -Efficacité du vaccin a prévenir la maladie (il empêche même pas la contamination la blague et faut le faire tous les 3-6 mois...)
    -innocuité du vaccin (peut être la seul case a coché)
    Donc Messieurs les "professionnel de santé" débranchez bfmtv et rebranché vos cerveaux.

Réagir à l'actualité

Pseudo :
Vous êtes un professionnel de santé ? Faites le savoir dans vos contributions en affichant le pictogramme "Professionnel de santé certifié" . Inscrivez-vous ou identifiez-vous puis transmettez-nous un justificatif de votre qualité de professionnel de santé (photocopie de carte d'étudiant, de diplôme, de carte de l'Ordre...).


Cet espace a vocation à débattre et partager vos avis sur nos contenus. En réagissant à cette actualité, vous vous engagez à respecter les conditions générales d’utilisation du Moniteur des pharmacies.fr. Tout commentaire calomnieux ou injurieux sera supprimé par la rédaction.

Pourrez-vous respecter la minute de silence en mémoire de votre consœur de Guyane le samedi 20 avril ?


Décryptage

NOS FORMATIONS

1Healthformation propose un catalogue de formations en e-learning sur une quinzaine de thématiques liées à la pratique officinale. Certains modules permettent de valider l'obligation de DPC.

Les médicaments à délivrance particulière

Pour délivrer en toute sécurité

Le Pack

Moniteur Expert

Vous avez des questions ?
Des experts vous répondent !