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Donépézil, galantamine, rivastigmine et mémantine : les quatre molécules utilisées dans la maladie d’Alzheimer ont été déremboursées en août 2018. La Haute Autorité de santé avait statué en 2016 sur leur service médical rendu insuffisant.
Certains défenseurs du recours à ces molécules prédisaient une rupture du lien thérapeutique entre patients et médecins, considérant que celui-ci étant fortement associé à la prescription des médicaments. Pour le savoir, la revue Prescrire a étudié la consommation de soins ambulatoires au cours du 2e semestre 2018 des patients qui avaient reçu au moins quatre dispensations d’un de ces médicaments à l’officine pendant le premier semestre 2018. La comparaison a été faite avec 2017. Les échantillons présentent un nombre de patients et une représentation en termes d’âge et de sexe très proches.
L’étude montre que le nombre d’actes moyens par patient sont également très proches en 2017 et 2018, tant pour la consultation d’un généraliste, d’un spécialiste, d’un infirmier ou d’un kinésithérapeute. Conclusion : le lien thérapeutique entre patient et médecin est stable malgré le déremboursement.
Ce qui n’étonne pas le Dr Sylvie Pariel, praticien et chef du service de gériatrie ambulatoire à l’hôpital Charles Foix (Ivry-sur-Seine). « La prise en charge du patient va bien au-delà de la prescription d’un médicament. En hôpital de jour, des évaluations et des tests de suivi sont menés. A l’occasion de la consultation, il y a également un travail qui est réalisé auprès des aidants. »
Le médecin continue de prescrire ces médicaments aux patients qui le requièrent. « Nous ne leur avons jamais dit que c’est un médicament miracle. Il présente un intérêt pour certains patients et nous souhaitons qu’ils en bénéficient. Le seul frein à la prescription est d’ordre financier. » Les patients acceptent généralement la dépense, de 25 à 45 euros par mois, rapporte le Dr Pariel (les patchs non génériqués peuvent coûter jusqu’à 80 euros par mois).
« Nous voyons un patient tous les six mois et il n’est pas rare que dans l’intervalle le médecin généraliste ou le pharmacien l’ait dissuadé de poursuivre son traitement. Cela se produit aussi à l’hôpital : le patient n’a plus ces médicaments sur son ordonnance de sortie.»
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