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60 % des maladies infectieuses actuelles sont communes à l’humain et à l’animal, et 75 % des maladies infectieuses émergentes ont une origine animale. Le phénomène n’est donc pas nouveau et a commencé depuis la chasse et la domestication des animaux. Mais il s’est accéléré ces dernières années avec le nombre croissant d’humains et le besoin accru de nourriture, conduisant notamment à la conquête de territoires de forêts pour des grandes cultures et des élevages, et le changement climatique marqué, par exemple, par l’arrivée en Europe du moustique Tigre ou de certaines tiques vivant jusque là dans des zones plus chaudes. Les interactions entre animaux domestiques et faune sauvage se sont aussi développées. Ainsi, 43 % des 335 maladies émergentes entre 1940 et 2004 provenaient de la faune sauvage.
Améliorer la détection des maladies animalesDétecter les maladies émergentes chez les animaux est donc essentiel. Plusieurs réseaux de surveillance sont en place afin de repérer des symptômes et identifier les maladies chez les bovins et ovins, les porcs, les volailles, les équidés, mais aussi l’apparition de certains événements inhabituels. En effet, certaines maladies sont asymptomatiques ou bien leurs symptômes apparaissent tardivement après la contamination. Il est donc important de donner aussi aux agriculteurs et vétérinaires des méthodes de diagnostic, tels que des autotests, pour une surveillance continue au chevet de l’animal. « C’est un enjeu majeur pour l’avenir de l’élevage », souligne d'ailleurs Gilles Salvat, directeur général délégué du pôle recherche et référence de l’Anses.
Ainsi, l’agence étudie et met en œuvre de nouvelles technologies diagnostiques. Elle évalue également les nouvelles technologies vaccinales et leurs apports dans les stratégies de contrôle des maladies (par ex. l’influenza aviaire hautement pathogène ou la peste porcine africaine). Enfin, l’étude des maladies animales permet d’accélérer les réponses aux futures émergences dans l’espèce humaine. Les premières détections en France du métapneumovirus humain, qui est un agent de bronchiolites chez l’enfant, a été rendue possible grâce aux travaux entrepris depuis 1986 sur les métapneumovirus aviaires responsables d’affections respiratoires et génitales chez les volailles.
Magali Clausener
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