Consommation des médicaments en ville : vaccins et produits pour imagerie médicale en berne

« L’épidémie de Covid-19, avec toutes ses conséquences organisationnelles dans la filière de soins et sur la population en général, a profondément déstabilisé la consommation de médicaments de ville en France ». Telle est la conclusion, sans surprise, du cinquième rapport de l’étude pharmaco-épidémiologique du groupement EPI-Phare (ANSM et Cnam) sur l’usage des médicaments en ville durant l’épidémie de Covid-19, dans un point de situation allant jusqu’au 22 novembre 2020.

S’il n’y a pas eu de baisse notable des médicaments pour les pathologies chroniques déjà prises en charge (notamment diabète, hypertension, épilepsie) depuis le début de l’épidémie, l’étude pointe une forte chute de la consommation d’anticoagulants « probablement liée au report de nombreuses interventions chirurgicales », ainsi qu’une diminution des instaurations de traitement pour les pathologies cardiovasculaires et le diabète. L’utilisation des antibiotiques, AINS, corticoïdes oraux et IPP a massivement décru depuis mars, tandis que celle des anxiolytiques et des hypnotiques s’est accrue.

Un très fort retard de consommation persiste pour les produits pour imagerie médicale, indispensables au diagnostic de certains cancers ou maladies graves, retard qui ne fait pas l’objet d’un rattrapage à ce jour et « ne pourra pas être comblé en 2020 ». Le constat est identique pour les vaccinations (-35,6 % pour le vaccin anti-HPV, -14,6 % pour le vaccin antitétanique, -14,2 % pour les vaccins penta ou hexavalents pour les nourrissons..) et ce retard se reportera également sur l’année 2021.

EPI-Phare annonce poursuivre sa surveillance jusqu’au retour à une situation normalisée.