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Leur utilisation dans la prévention du paludisme est en augmentation croissante chez les voyageurs, pourtant les gélules, les tisanes ou autres préparations à base d’Artemisa annua n’ont fait preuve ni de leur innocuité ni de leur efficacité dans le cadre d’études cliniques méthodologiquement contrôlées et rigoureuses, rappelle le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire du 21 mai sur les recommandations sanitaires pour les voyageurs. Pourquoi un tel succès ? Des fakenews régulièrement relayées par des associations, des célébrités non médicales ou les médias, vantant les propriétés antipaludéennes et l’origine « naturelle » de cette armoise, qui contient de l’artémisinine. Mais à dose insuffisante dans une tisane, et qui ne doit pas être utilisée en monothérapie. « Et, sans tarder, des cas de paludisme ont été observés chez des voyageurs qui ont utilisé cette plante en guise de prophylaxie du paludisme », explique le HCSP. Avec un risque de retard de prise en charge, les voyageurs croyant être sous une prophylaxie efficace. L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), l’OMS et l’Académie nationale de médecine avaient déjà fait part de mises en garde.
La vigilance du HCSP est justifiée dans un contexte où les cas de paludisme importés en France métropolitaine restent toujours élevés : 2730 pour l’année 2018, 2749 en 2017. « Les cas de paludisme surviennent majoritairement chez une population de voyageurs qui ne respectent pas les recommandations de prévention antipaludique, précise le HCSP. Aucun cas avéré d’échec prophylactique n’a été déclaré au Centre national de référence du Paludisme en 2018. »
La prévention du paludisme repose sur des mesures antivectorielles (moustiquaires imprégnées de répulsif, répulsifs cutanés, en évitant les bracelets anti-insectes, les huiles essentielles, les appareils sonores à ultrasons, la vitamine B1, ou encore l’homéopathie, inefficaces) et une chimioprophylaxie avec des médicaments détenant une AMM. « Toutefois, le respect de ces recommandations ne garantit pas une protection absolue ; c’est pourquoi toute fièvre au retour de zone d’endémie palustre, quels que soient les symptômes associés, doit être considérée a priori comme pouvant être d’origine palustre et nécessiter une consultation en urgence. Environ 3 % des paludismes à P. falciparum sont encore observés plus de deux mois après le retour », note le HCSP.
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