À toute allure - Porphyre n° 537 du 25/10/2017 - Revues
 
Porphyre n° 537 du 25/10/2017
 

Exercer

C’est vous

Auteur(s) : Vincent Béclin

Entre deux entraînements de course à pied, Françoise parcourt le Limousin pour assister des personnes souffrant d’insuffisance rénale se dialysant à domicile. Une préparatrice de ter… rein.

Non, rein de rein, elle ne regrette rein ! Aujourd’hui préparatrice à l’Alurad, une association qui s’occupe d’insuffisants rénaux dans le Limousin, Françoise savoure le chemin parcouru. Pas de regrets d’être revenue à ses premières amours – le monde de la santé – après un bac économie et une année en fac d’AES (administration économique et sociale). Pas de regrets non plus d’avoir quitté l’officine, après douze ans au comptoir.

« Après la fac, j’ai intégré l’école des préparateurs de Limoges car je ne me sentais pas capable de faire pharma ou médecin. Là, j’ai voulu rattraper mon année de fac et j’ai donc passé mon CAP en candidat libre en un an, grâce à une amie en seconde année qui me passait les cours et à mon maître d’apprentissage, qui m’a beaucoup soutenue ». Puis, ce furent la mention complémentaire, le BP, obtenu en 1998, et la pratique dans une pharmacie mutualiste, avec beaucoup d’orthopédie, de déconditionnement d’ordonnances, de para, de piluliers, notamment pour trois maisons de retraite.

Avoir les clés

Au fil des ans, la lassitude gagne Françoise, entre les horaires, les gardes et la volonté de faire du chiffre plutôt que de la prévention ou du conseil. « Je me suis alors renseignée pour devenir préparatrice hospitalière, tout en envoyant des candidatures aux établissements de santé de Limoges et des environs. L’Alurad a été la première réponse positive que j’ai reçue ! J’y suis entrée en 2008, d’abord à temps partiel ». Créée il y a 40 ans, l’Association limousine pour l’utilisation du rein artificiel à domicile participe au traitement des insuffisants rénaux en dehors de l’hôpital.

Mais tout n’a pas été facile : « Quand on change de métier, c’est radical ! J’ai beaucoup douté et j’ai dû apprendre de nombreuses choses, notamment à me former à la dialyse, qui sert à épurer le sang. En pharmacie de ville, on ne se rend pas forcément compte que des personnes sont dialysées. Et nous n’avons pas les clés pour bien évaluer les ordonnances, les contreindications possibles, les posologies… » La voilà donc partie en terrain inconnu, où la formation se fait au quotidien via ses collègues – une autre préparatrice, un pharmacien et un magasinier –, les infirmiers et médecins de l’association, ainsi qu’avec les techniciens pour le matériel.

L’utile et l’agréable

Aujourd’hui, hémodialyse, dialyse péritonéale, autodialyse, dialyse médicalisée, éducation des patients ou formation n’ont plus de secrets pour Françoise. « Beaucoup de mon temps est dédié à la logistique avec les infirmières, les patients, la préparation des commandes de médicaments et dispositifs médicaux pour les sites d’hémodialyse de l’association – deux en Corrèze, un en Creuse et deux à Limoges –, la gestion du stock de la pharmacie. Je me rends chez les patients avec les infirmières pour y installer le matériel qui va servir à la dialyse péritonéale et quelques fois chez des patients en hémodialyse à domicile. Des personnes que nous suivons des années, jusqu’à leur lieu de vacances ! »

Cette nouvelle vie a également permis à Françoise de reprendre la course à pied, trois à cinq fois par semaine, de s’aligner sur différents terrains – cross, trails ou marathons – et de passer le diplôme d’entraîneur de la Fédération française d’athlétisme. « Je participe aussi à des courses pour des “causes” : cancer du sein, enfants malades, maladies neurovégétatives, Téléthon… Courir pour soi, c’est bien, mais lorsqu’on peut en même temps se rendre utile, c’est encore mieux ! »

Françoise Montis

Si vous étiez une titulaire ?

Je ferais la part belle aux préparateurs, très importants dans la vie de l’officine, et, étant très sportive, je développerais un rayon sport !

Si vous étiez une cliente ?

Je serais respectueuse des personnes derrière le comptoir, à l’écoute des conseils que l’on pourrait me donner.

Si vous étiez un médicament ?

Un dispositif médical comme une pompe à insuline, une révolution dans le traitement du diabète insulinodépendant.

Âge : 42 ans.

Formation : bac économie, un an de fac AES, CAP, mention complémentaire et BP de préparateur, DU plaies et cicatrisations.

Lieu d’exercice : Limoges (87).

Ce qui la motive : avoir des patients plus que des clients.

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