Et si je changeais de métier ? - Porphyre n° 536 du 03/09/2017 - Revues
 
Porphyre n° 536 du 03/09/2017
 

Comprendre

Enquête

Auteur(s) : Magali Clausener

Vous en avez assez de travailler en pharmacie, l’envie de changer d’horizon vous titille. Pourquoi pas, mais pas question de quitter l’officine du jour au lendemain. Eh oui, une reconversion professionnelle, ça se prépare !

Un matin, vous vous êtes réveillé en vous disant que vous en aviez assez d’être préparateur. Ras-le-bol de l’officine ! Avant de rester sous la couette indéfiniment ou de claquer la porte de la pharmacie du jour au lendemain, une réflexion s’impose. Quelle est cette envie de changement ? Pour faire quoi et comment ?

En 2013, plus de 90 % des 350 préparateurs sondés par Porphyre (n° 492, mai 2013) pensaient à exercer un autre métier et 65 % disaient qu’ils franchiraient le pas. Cette envie de reconversion professionnelle est dans l’air du temps. 56  % des actifs ont déjà changé de métier ou de secteur d’activité au cours de leur carrière(1) (voir encadré p. 23). D’après le baromètre Mobilité 2016 de l’OMPL(2), sur 126756 salariés de l’officine, 17  % sont sortis de la branche en 2013. Plus de 40  % étaient préparateurs et 59  % avaient moins de 35 ans. C’est le cas d’Élise, 24 ans, ou de Mandy, 27 ans. Elles ont quitté l’officine au bout de deux ans seulement (voir témoignages p. 21). Pas sur un coup de tête, non. Changer de métier est un processus. Plus ou moins conscient et plus ou moins long…

Au départ était le malaise

Il y a d’abord, et souvent, une sensation de malaise diffus, un sentiment d’insatisfaction professionnelle. La première question à se poser est de savoir si cette démotivation est profonde ou circonstancielle. « Il est essentiel d’explorer tout ce qui fait que l’on n’est pas bien dans sa situation professionnelle. De faire le point sur les sources d’insatisfaction pour déterminer si l’envie de changer relève de la nature des circonstances ou non. Dans 30  % des cas, le ras-lebol est en réalité passager », explique Sylvaine Pascual, coach spécialiste de la reconversion professionnelle et dirigeante d’Ithaque Coaching (www.ithaquecoaching.com). Le besoin de bouger part le plus souvent d’une situation mal vécue. Le sentiment de ne pas être à sa place, de se sentir inutile, voire de régresser. « J’avais le sentiment que je n’apprenais plus rien. J’avais fait quinze ans de comptoir, plusieurs employeurs, des tas de formations. J’avais fait le tour du métier de pharmacienne. Ma curiosité réclamait du contenu », pointe Sophie, 52 ans, adjointe jusqu’en 2002 dans les Bouches-du-Rhône. Il était temps de passer à autre chose ». Pour Mandy, ancienne préparatrice dans les Hauts-de-France, « le métier dérapait vers le commercial. Cela ne correspondait plus à mes attentes. »

Une réflexion introspective

« La personne doit mener un travail d’introspection et avoir un questionnement déjà basique : qu’est-ce que je veux et ce que je ne veux pas ? Dans l’idéal, dans quel environnement, quelle organisation, dans quel lieu, etc, j’aimerais travailler ? Il faut poser clairement ces questions, car les réponses n’émergent pas du jour au lendemain », ajoute Yves Deloison, div de Changer de job : la méthode pour réussir (éditions Héliopoles) et créateur du site toutpourchanger.com. « Le travail de préparatrice et le contact avec les clients me plaisaient mais j’avais envie d’évoluer et de prendre des responsabilités. Je me sentais bloquée par le fait d’avoir un titulaire audessus de moi », analyse Valérie Souladié, 44 ans, aujourd’hui orthopédiste et enseignante (voir « C’est vous » dans notre n° 535 de septembre 2017). Pour trouver son nouveau métier, un bilan de compétences semble alors pertinent (voir encadré ci-dessous). Faire appel à des professionnels et s’appuyer sur eux pour avoir un regard extérieur est important, mais mieux vaut ne pas se précipiter, nuance Yves Deloison : « Un bilan de compétences ou un conseil en évolution professionnelle ne permet pas de savoir ce que l’on veut faire. Si on le réalise trop tôt, on risque d’être déçu. La réflexion doit être déjà avancée ».

Se confronter à la réalité

Si votre désir de quitter l’officine est réel et que vous envisagez un autre métier, ou même si vous avez déjà une idée en tête, vous devez néanmoins construire votre projet. « La personne doit entrer dans le concret et ne pas rester dans l’intellect. C’est indispensable ! Par exemple, si elle veut devenir boulanger, elle doit rencontrer des boulangers afin de s’informer de la réalité du métier, conseille Sylvaine Pascual. Cette exploration permet de savoir si ce métier va répondre au besoin de changement. » Sylvie Coquerel, 49 ans et préparatrice pendant douze ans, a décidé de franchir le pas : « J’ai suivi une formation de visiteuse médicale financée par le Fongecif, mais je n’ai pas trouvé d’emploi ». Capitaliser son savoir et son expérience de préparateur est pertinent, mais la sinistrose du secteur de la visite médicale n’avait pas été analysée en amont. Sylvie est alors restée à l’officine dans un premier temps. Avant de mûrir un autre projet et de s’orienter vers le financement et l’assurance (voir témoignage p. 21). Comme le précise Yves Deloison, « le projet ne doit pas non plus être figé. Il doit comporter ce que l’on appelle des solutions alternatives pour ne pas être arrêté par le premier obstacle venu ».

Une formation pour mon royaume !

Une fois le métier choisi, vous devez vous informer sur la formation qui va permettre de l’exercer. S’agit-il d’une formation courte ou longue ? Quels organismes la dispensent ? Une université, une école privée, par correspondance… ? La formation d’orthopédiste- orthésiste de Valérie Souladié a duré neuf mois. Pour Mandy, plus de trois ans après le concours d’infirmière. D’où l’épineuse question du financement. Quel est le tarif ? Un organisme peut-il en prendre en charge la totalité ou une partie ?

En tant que salarié, vous pouvez bénéficier d’heures de formation dans le cadre de votre compte personnel de formation, ou d’un congé individuel de formation financé par le Fongecif (Fonds de gestion des congés individuels de formation). « La première fois, la titulaire a refusé ma demande de formation, mais la seconde fois elle a été obligée d’accepter. Le Fongecif prend en charge environ 70  % des frais et verse des indemnités à l’employeur, qui continue à verser le salaire à l’employé », précise Valérie Souladié. Si vous êtes au chômage, vous devez vous adresser à Pôle emploi, qui peut aussi prendre en charge des formations. C’est le cas de Mandy, qui a pu bénéficier d’un financement à l’école de la Croix- Rouge. « Il faut avancer dans son projet et le réajuster en fonction de la réalité », préconise Yves Deloison. Parfois, le financement escompté n’est pas là. Marjorie Bethmont en a fait les frais. Malgré un projet assez bien ficelé, la banque lui a refusé un crédit (voir témoignage p. 22). Mieux vaut partir plus tard mieux armé.

Se serrer la ceinture

Le recueil de ces informations va permettre de budgéter votre projet. Ne négligez pas vos recherches, Mandy a perdu un an de bourse. « Le financement de la formation n’est pas généralement le plus compliqué, c’est celui du quotidien », constate cependant Sylvaine Pascual. Il faudra penser aux déplacements, peut-être à un logement sur place si se former vous éloigne de chez vous. Moins de revenus risque d’avoir un impact sur certains budgets comme les vacances ou les loisirs. Élise Vinber a fait plusieurs fois les comptes avec son compagnon pour s’assurer que la conduite de son projet serait tenable financièrement. Mais pas question de démissionner pour mener à bien sa reconversion ! « Même si l’employeur pousse le salarié à partir, il faut négocier une rupture conventionnelle », recommande la coach, ou négocier des adaptations d’horaires, mais cela n’est pas toujours possible…

Parler de son projet

De fait, mieux vaut prévenir votre employeur de votre démarche. Et lui en parler en premier plutôt qu’à vos collègues même si vous appréhendez sa réaction. « Le préparateur a intérêt à être franc vis-à-vis de son patron car il augmente ses chances d’être aidé. Les gens ont tellement de freins qu’ils ne posent pas la question », souligne Sylvaine Pascual. Faut-il aussi en parler à son entourage ? « C’est une question compliquée, estime la dirigeante d’Ithaque Coaching. Des amis envieux que vous osiez franchir le pas peuvent vous dire des choses négatives sur votre projet. En fait, il faut en parler “en l’air” à des amis choisis afin de prendre la température et voir qui va vous soutenir ou non. » Quant aux parents, la situation peut s’avérer tout aussi délicate. « S’ils ne sont pas d’accord, mieux vaut ne pas leur en parler ou le plus tard possible, une fois le projet bien avancé et qu’ils pourront être rassurés ». Pour Yves Deloison, « un projet de reconversion peut parfois générer des turbulences profondes dans la famille, mais cela veut dire qu’il y avait déjà des problèmes embryonnaires ». Le soutien de l’entourage proche est en tout cas indispensable soulignent tous les préparateurs interrogés.

Prendre son temps

Tracer un autre chemin prend du temps. « Un changement radical ne se fait pas du jour au lendemain ! », prévient Yves Deloison. Cécile Chappuis (voir témoignage p. 22) a attendu trois ans avant d’avoir son atelier et un showroom de meubles en carton à L’Isle-sur-la-Sorgue (84) : « Je voulais m’assurer que l’activité serait viable et que je serais capable de travailler en solitaire ».

Pour Yves Deloison, il faut faire attention : « Se décourager signifie – peut-être – que ce n’est pas la reconversion qui est prioritaire ». Ou que l’objectif est difficile, pas mûr ou pas assez rentable. « À terme, mon projet est de ne plus travailler à la pharmacie, d’être indépendant. Il faut cependant que l’activité soit viable », confirme René- Pierre Thibault, qui a lancé une gamme de produits bio pour les animaux (voir témoignage p. 22).

Bilan de compétences, mode d’emploi

Ce bilan permet d’identifier ses connaissances, ses savoir-être et savoir-faire, et donne des pistes pour construire son avenir professionnel.

→ C’est quoi ? Un protocole d’évaluation par un consultant spécialisé. Il permet de définir ses besoins, d’analyser ses motivations, d’identifier ses compétences afin de déterminer ses possibilités d’évolution pour ensuite bâtir un projet.

→ Qui le propose ? Pôle emploi, certaines associations et cabinets privés, des collectivités locales, les Greta, certains cabinets privés.

→ Comment le financer ? Par Actalians, le Fongecif, dans le cadre du compte personnel d’activité (www.moncompteactivite.gouv.fr), sous réserve d’acceptation du dossier.

Sur moncompteformation.gouv.fr, cliquez sur « Ma recherche de formation ». Renseignez votre situation professionnelle. Puis, cliquez directement sur « Bilan de compétences » et sur « Choisir cette formation » pour créer votre dossier de formation en ligne.

Deux sites pour se reconvertir

Deux adresses peuvent vous aider à y voir plus clair et à bien mûrir votre projet.

www.orientation-pour-tous.fr

Cet outil créé par l’État, les partenaires sociaux et les régions s’avère très utile pour découvrir les métiers, s’informer sur les diplômes et qualifications, trouver une formation ou un financement et rencontrer un conseiller.

www.reconversion professionnelle.org

Idéal pour trouver sa voie, se former, rechercher un emploi, gérer sa carrière, travailler autrement et entreprendre. Les articles du site sont concis.

Témoignages

“Je suis maintenant infirmière, car ma vocation est de soigner”

Mandy Dehaffreingue, 27 ans, préparatrice pendant deux ans, Hauts-de-France

« Je voulais être infirmière, mais j’ai échoué au concours. J’ai alors suivi des études d’espagnol à la fac, mais cela ne me plaisait pas. La conseillère d’orientation m’a dirigée vers le métier de préparatrice car je voulais rester dans le médical. Après mon apprentissage, j’ai travaillé dans d’autres officines mais cela ne correspondait pas à mes attentes. Le métier dérapait vers le commercial. Je me retrouvais à remettre des dépliants de promotion aux patients ! J’ai donc décidé de repasser le concours d’infirmière, que j’ai réussi. Ce qui signifiait trois ans d’études. J’ai négocié une rupture conventionnelle et quitté l’officine. Pôle emploi a financé mes études à l’école de la Croix-Rouge. La formation coûtait 1 000 € par an. J’ai aussi bénéficié d’une bourse sanitaire et sociale en deuxième et troisième années. J’aurais pu l’avoir en première année, mais je l’ignorais. Je suis devenue infirmière en juillet 2016. C’est une période difficile, on se retrouve seul et il faut trouver un emploi. J’ai choisi de travailler en HAD. Après un stage, j’ai eu la chance d’être rappelée et de signer un CDI. Je ne le regrette pas. Il faut s’accrocher mais c’est ce que je voulais vraiment faire. »

“J’ai décidé de suivre des études pour être professeure des écoles

Élise Vinber, 24 ans, préparatrice pendant deux ans, Hauts-de-France

« Préparatrice depuis 2014, je n’ai pas choisi ce métier par vocation. J’avais commencé une première année de licence de maths pour réaliser mon rêve d’être professeure des écoles, mais j’ai été malade six mois. Hospitalisée, j’ai interrompu la fac et mis mon rêve de côté. Je me suis orientée vers le métier de préparatrice, attirée par les relations avec les patients. J’ai travaillé à Halluin (59). La titulaire et l’équipe étaient vraiment super. J’ai eu des responsabilités assez vite, ce qui m’a donné confiance. La pharmacienne me disait que je pouvais aller plus loin. Elle m’incitait à reprendre des études pour devenir pharmacienne. Cela a été un tremplin. En 2015, mon désir de devenir enseignante a ressurgi. J’ai réfléchi des heures et des heures ! J’ai commencé à me renseigner pour reprendre une licence de sciences. Mais, par correspondance, le programme était bien trop lourd et la piste d’un travail à mi-temps, pas gérable. La seule solution était de reprendre des études à plein temps. Avec mon compagnon, nous avons fait les comptes pour voir si nous pouvions tenir si j’arrêtais de travailler. J’ai ensuite quitté mon poste en août 2016 et je suis entrée à la fac en septembre. C’est dur, car j’ai 23 heures de cours avec des travaux dirigés et pratiques tous les jours, plus le travail personnel. Je suis en décalage avec les étudiants de 17-18 ans. Je travaille aussi en pharmacie le samedi et durant les vacances scolaires. J’ai validé ma première année. Mon compagnon et ma famille me soutiennent, c’est important. Lorsque je serai professeure des écoles, j’aurai une qualité de vie que je n’aurais pas pu avoir en officine. »

“J’ai déchanté et je suis devenue courtier

Sylvie Coquerel, 49 ans, préparatrice pendant douze ans, Hauts-de-France

« J’ai été préparatrice pendant une douzaine d’années et j’ai arrêté fin 2007. Au départ, j’avais hésité entre pharmacien et préparateur mais le côté “labo” me plaisait plus. Au fil du temps, j’ai déchanté. J’étais toujours sous la coupe du pharmacien, de plus en plus au comptoir et je ne faisais plus de préparations. J’avais peu de perspectives en termes de responsabilités et de salaire. J’en ai eu assez et j’ai décidé de changer de voie. J’ai alors suivi une formation de visiteuse médicale, financée par le Fongecif, mais je n’ai pas trouvé d’emploi et je suis restée à l’officine. Je me suis réorientée vers le financement et l’assurance car je vivais avec une personne qui travaillait dans une banque. J’ai entrepris une formation de courtier de six mois d’environ 4 000 €. Ayant déjà bénéficié du Fongecif, j’ai dû la financer et faire des sacrifices, mais je me suis dit que si je ne le faisais pas, je ne le ferais plus compte tenu de mon âge. Aujourd’hui, je gagne correctement ma vie. »

“J’aimais mon métier mais je voulais aussi créer des objets en carton

Cécile Chappuis, 51 ans, préparatrice pendant treize ans, Provence-Alpes-Côte d’Azur

« Préparatrice durant treize ans, je faisais des remplacements dans plusieurs pharmacies, puis dans cinq ou six du Vaucluse qui faisaient appel à moi régulièrement. Cela me permettait de connaître des équipes et des patientèles diversifiées. Dans le même temps, j’ai toujours été manuelle et j’aimais bricoler. J’ai commencé à travailler plusieurs matériaux le soir car je voulais une activité calme. Le carton a émergé. J’ai voulu me perfectionner. Tout en continuant l’officine, j’ai travaillé le week-end durant trois ans chez deux antiquaires pour apprendre différents styles et matériaux. J’ai réalisé un gros miroir et j’ai été repérée par un ébéniste connu qui l’a vendu. Un décorateur d’Aix-en-Provence lui a passé d’autres commandes. L’ébéniste m’a ensuite proposé de réaliser une collection pour sa boutique à l’Isle-sur-la-Sorgue (84). J’ai surtout fabriqué des miroirs en carton naturel. Par la suite, j’ai mis au point une technique pour peindre le carton. Malgré ces commandes, je restais préparatrice et je travaillais le soir sur la table de ma cuisine. J’ai attendu trois ans avant de quitter mon métier. Je voulais m’assurer que l’activité serait viable et que je serais capable de travailler seule. Cela fait huit ans que j’ai mon atelier et mon showroom à l’Isle-sur-la-Sorgue. Je vends à des particuliers, des décorateurs, des artistes, des photographes. En fait, j’aimais mon métier mais je voulais faire autre chose. Mes emplois en pharmacie m’ont appris la rigueur et la précision, des qualités indispensables pour réaliser mes créations en carton ! »

“Mon projet est de fonder une société d’escape game

Marjorie Bethmont, 33 ans, préparatrice pendant quatorze ans, Île-de-France

« Je suis devenue préparatrice, car c’était le métier de mon arrière-grand-mère et elle en parlait avec passion. J’ai obtenu mon BP il y a quatorze ans. J’ai travaillé dans plusieurs pharmacies avant d’en intégrer une grande, où je suis restée onze ans. Au fil des ans, j’ai été démotivée par mon boulot et le peu de perspectives d’évolution. J’ai eu envie de changer de voie. J’ai eu l’idée de l’escape game en regardant un jeu à la télévision. Il s’agit de résoudre une énigme en équipe, en une heure, dans un endroit clos. J’ai décidé de créer ma société. Je me suis renseignée sur Internet. Mon beau-frère s’est associé à mon projet. J’ai quitté mon emploi par une rupture conventionnelle et je me suis inscrite au chômage en juillet 2016 afin de bénéficier des aides de Pôle emploi. Nous avons monté un dossier pour ouvrir un espace en banlieue parisienne. Nous avons obtenu un prêt d’honneur de 15 000 €. Nous étions en contact avec une société qui vend des énigmes, car il faut les bâtir, mais, malgré un apport personnel, la banque nous a refusé un crédit. Il faut compter entre 140 000 et 190 000 € pour créer une salle d’escape game, avec des décors et différentes énigmes. Je suis donc toujours au chômage avec des allocations d’environ 1 200 € par mois. Le projet est bloqué pour l’instant. S’il n’y a pas de solution, je deviendrai peut-être agent immobilier… Je veux en effet être indépendante. »

“Les produits naturels et les animaux sont ma passion”

René-Pierre Thibault, 35 ans, préparateur en activité, Grand-Est

« Je suis préparateur depuis 2007. J’ai choisi ce métier un peu par défaut. L’apprentissage m’a permis de gagner ma vie. À côté, j’ai une activité de naturopathe et de physiothérapeute. J’ai aussi une société de vente de croquettes pour animaux que je fais fabriquer, destinées aux particuliers et aux professionnels (pharmacies, vétérinaires…) pour la revente. J’ai trouvé un laboratoire français pour fabriquer les produits que j’ai conçus. Mes journées commencent à 4 heures du matin, mais ces domaines me passionnent. J’ai passé un DU de physiothérapie et aromathérapie et un DU de pharmacie vétérinaire. J’envisage de suivre un cursus de formation à l’École lyonnaise des plantes médicinales. En fait, j’ai un métier alimentaire et un métier passion ! Pour autant, j’aime bien la relation avec la clientèle et ma spécialisation a permis à l’officine de développer un rayon de nutrition et de physiothérapie vétérinaires. À terme, mon projet est de ne plus travailler à la pharmacie, d’être indépendant et de faire des animations en officine. Il faut cependant que l’activité soit viable financièrement. J’y travaille ! »

Reconversions en progression(1)

→ Entre 1982 et 2009, environ 7,4  % des salariés employés ont un métier différent de celui exercé dans leur dernier emploi. Dans 34,3  % des cas, suite à une démission ou à une rupture conventionnelle.

→ En 2012, plus de 50  % des personnes ayant déjà changé d’orientation professionnelle au cours de leur vie l’ont fait par choix personnel volontaire (pour 76  % des cadres et 45  % des ouvriers) et 16  % pour des raisons familiales, géographiques.

Dans le domaine réglementé de la santé (médecins, sages-femmes, infirmiers…), les changements de métier sont par exemple beaucoup plus rares que chez les assistantes de direction ou les formateurs(2)

(1) Les reconversions professionnelles. Changer de métier : quels enjeux ? quels risques ? quelles opportunités , Colloque du conseil d’orientation pour l’emploi, 26 septembre 2013.

(2) Mobilité annuelle des salariés, baromètre salariés, secteur santé et pharmacie d’officine , OMPL, 2016.

Financer sa formation

→ Si vous êtes salarié en acti vité. Vous avez plusieurs possibilités : le congé individuel de formation (CIF), la validation des acquis de l’expérience (VAE) et des formations hors temps de travail. Rapprochez-vous du Fongecif de votre région, dont dépend votre employeur. Liste disponible sur le site www.opacif.fr/liste-des-opacif-fongecif.

Vous pouvez aussi aller sur www.moncompteformation.gouv.fr pour créer votre compte personnel de formation (CPF)(1) si ce n’est pas déjà fait. Le CPF comptabilise les heures de formation générées par votre emploi. Sur le site, vous pourrez chercher une formation éligible au CPF, vous renseigner sur les démarches et sur vos droits. Ces formations éligibles per mettent l’acquisition du socle de connaissances et de compétences, l’accompagnement à la validation des acquis de l’expérience, le bilan de compétences, une formation à la création ou reprise d’entreprise.

→ Si vo us êtes demandeur d’emploi et inscrit à Pôle emploi. Vous bénéficiez du CPF, mais également d’un financement par Pôle emploi :

http://bit.ly/2fxymrD.

(1) Le CPF a remplacé le droit individuel à la formation ou DIF depuis 2015.

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