Un pied devant l’autre - Porphyre n° 535 du 31/08/2017 - Revues
 
Porphyre n° 535 du 31/08/2017
 
VALÉRIE SOULADIÉ

Exercer

C’est vous

Auteur(s) : Vincent Béclin

Un pied dans la pédicurie-podologie, puis un autre à l’officine, avant le grand saut dans l’univers de l’orthopédie, où Valérie exerce en indépendante. Mais la pharmacie n’est jamais loin…

Les doigts de pied en éventail ? Très peu pour Valérie, qui, à raison de 60 à 70 heures par semaine, n’a pas vraiment le temps de se reposer. Dans son cabinet d’orthopédiste- orthésiste-podologiste, situé dans une ancienne boulangerie de Mazamet (81), elle met la main à la pâte pour fabriquer les orthèses qui soulageront ses patients. Voilà près de dix ans que cette ex-préparatrice a changé de voie, rebutée par le virage commercial pris par l’officine.

Après un bac scientifique et deux ans en mathématique-sciences, elle entre en fac de médecine, à Toulouse. Durant la première année, elle passe des concours qui l’amènent à la pédicurie-podologie, dont elle sort diplômée du DE en 1999. Valérie travaille quelques mois dans un cabinet d’orthopédie, où elle pratique et observe quelques techniques, avant de partir à Bordeaux (33). Rapidement, elle trouve une place… en pharmacie. « Au départ, c’était un petit boulot en attendant, mais les titulaires m’ont poussée à passer le BP par correspondance tout en travaillant ». Ce qui est fait en 2002. De retour dans la région toulousaine, des titulaires lui ouvrent la porte du rayon orthopédie.

Appel du pied

Valérie apprend à gérer le rayon - relation avec les labos, conseil, prises de mesures, essayages, choix de l’orthèse… - sans être tributaire d’un diplôme d’orthopédie pour pratiquer légalement, ce qui la satisfait moyennement : « J’avais l’impression qu’on utilisait mes compétences acquises en autodidacte sans légalité et sans la reconnaissance qui va avec, jusqu’au jour où je me suis dit que je pourrais faire tout ça pour moi si j’avais le bon diplôme ».

Une décision qu’elle mûrit à coups de lecture de magazines, de rencontres de représentants et de veille technologique. Après construction du projet, elle entre, via un Fongecif, à l’école d’orthopédieorthèse de Mazamet, en 2010.

Après quelque temps en intérim, elle ouvre, fin 2012, son cabinet, qu’elle gère avec enthousiasme et rigueur : « Je fais ce métier pour mes patients, je fais un peu partie de leur vie. On appareille une personne avant une pathologie, même s’il ne faut jamais la perdre de vue ». Au-delà des explications et des conseils, l’éducation des patients est primordiale pour une autonomie et une meilleure acceptation de l’orthèse. Valérie regrette d’ailleurs la méconnaissance des solutions orthétiques chez les professionnels de santé et les patients.

À pied d’œuvre

Cette méconnaissance se retrouve à l’officine, où tout se fait sous le contrôle du pharmacien, seul habilité à pratiquer l’orthopédie de série. « Il faut cesser de faire croire que tout le monde peut faire de l’orthopédie en prenant le catalogue d’un fournisseur ou un peu au hasard au fond d’un “placard” ! Cela se fait au détriment du patient, qui est appareillé parfois à la va-vite par des gens non formés. »

C’est pour faire évoluer les choses que Valérie dispense une formation d’orthopédie adaptée à l’officine au CFA Planchat, à Paris (voir Porphyre n° 534, p. 46). « Le but est de mieux valoriser les compétences et de compléter les connaissances des professionnels d’officine pour le bien-être des patients. » Elle intervient aussi comme enseignante un à deux jours par semaine à l’école d’orthopédie-orthèse de Mazamet, où elle forme de futurs collègues.

Et puisqu’il lui faut sans cesse de nouveaux défis, elle gère également le site accessoiresante.fr, qui propose des produits de confort orthopédique. Eh oui, que ce soit de série ou sur mesure, Valérie est de la tête aux pieds dans l’orthopédie !

Valérie Souladié

Âge : 43 ans.

Formation : bac scientifique, DE de pédicurepodologue, BP de préparateur, certificat de technicien supérieur d’orthopédiste-orthésiste-podologiste.

Lieu d’exercice : Mazamet (81).

Ce qui la motive : toujours trouver une solution pour aider et soulager les patients.

Si vous étiez une titulaire ?

Je reviendrais à de vraies valeurs humaines côté santé, loin des discours commerciaux, le tout dans une ambiance conviviale.

Si vous étiez une cliente ?

J’aimerais être accueillie par un sourire, par des gens compétents et qualifiés et que ma santé prime sur l’aspect challenge/vente.

Si vous étiez un médicament ?

Le câlin d’une maman, le premier médicament de la vie, qui soigne tant de bobos.

Vous sentez-vous régulièrement en insécurité dans vos officines ?


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