Le goût des autres - Porphyre n° 526 du 27/09/2016 - Revues
 
Porphyre n° 526 du 27/09/2016
 
DAVID BROUSSEAU

Exercer

C’est vous

Auteur(s) : Vincent Béclin

Un comptoir à l’officine, un cabinet de naturopathie en ville et des activités syndicales sur son temps libre rythment les semaines de David. À l’écoute, ce préparateur se bat pour la reconnaissance de ses pairs et le bien-être des patients.

« Souvent, les gens s’intéressent aux syndicats quand ils ont un problème, puis ils oublient une fois qu’il est résolu ». David Brousseau, lui, n’a pas oublié. À Annecy (74), où il a retrouvé sa compagne après l’obtention de son diplôme en 2004, ce préparateur vendéen aurait bien aimé trouver de l’aide : « J’y ai travaillé un an et demi dans une “vieille” pharmacie, où j’ai vécu une sorte de conflit des générations. Cela ne s’est pas très bien passé ».

Après cette expérience mitigée, David remet le cap à l’ouest. Il rejoint en 2006 une pharmacie près de Nantes, dont l’un des titulaires est spécialisé en aromathérapie. David se prend au jeu et est vite sollicité pour développer la phyto, l’aroma, les tisanes. Puis il devient responsable du laboratoire sous-traitant à sa création, tout en se formant : micronutrition, diététique, phyto-aroma… « Là, j’ai pris confiance en moi, de ce que je valais réellement ».

Conseils sur mesure

En 2011, le durcissement de la législation des BPP et le développement de la sous-traitance lui donnent envie de découvrir autre chose. Direction l’hôpital de Pouancé (49) pour y mettre en place de la naturopathie, mais cela ne fonctionne pas. Retour à l’officine, à Châteaubriant (44). Une commune où David ouvre en parallèle un cabinet de naturopathie, où il officie deux jours par semaine : « Il y a une demande différente de la médecine. On travaille sur le capital santé : hygiène diététique, psychologie, carences, excès, repérage de la cause du problème, mais je ne me substitue pas aux médecins ». Lors de ses consultations, il fait du conseil approfondi pour le bien-être de ses patients, souvent atteints de pathologies chroniques.

Comme si cela ne suffisait pas, David milite depuis plusieurs années à Force Ouvrière pharmacie. Plutôt que de râler dans son coin sur le métier et le diplôme qui n’évoluent pas, les salaires ou le manque de formation, sur le Net, il tombe un jour sur le site pharmfo.com, où il demande « comment faire grève pour se faire entendre en pharmacie » ! De fil en aiguille, au gré des discussions et des rencontres, il tombe dans la marmite syndicale et fait de la convention collective son livre de chevet. Aujourd’hui, il est secrétaire départemental FO des salariés de la pharmacie Morbihan/Finistère, membre très actif du bureau Loire-Atlantique/Vendée et participe aux négociations nationales.

Défenseur des droits

Au quotidien, il ne cache pas son activité syndicale : « Cela ne me pénalise pas trop et mes collègues me sollicitent souvent. Je ne cherche pas les problèmes, juste le respect de nos droits ». Il y consacre de nombreuses heures sur son temps libre : « J’ai une page Facebook, un site, un blog et surtout un téléphone qui n’arrête pas de sonner, où je réponds en priorité à ceux qui ont leur carte. Il faut que les préparateurs comprennent que les syndicats sont là pour informer, protéger et négocier. Sans nous, pas de convention collective, de grille, d’avantages, de CQP et DPC, d’heures complémentaires majorées, etc. »

Les demandes ne manquent pas : « Nous avons de plus en plus d’appels pour non respect de la convention sur tous les sujets et les licenciements ont été multipliés par deux en six ans ! Chaque employé devrait un minimum s’intéresser à son métier, à la convention et à ses droits ». Cela passe aussi par le vote à l’élection de vos représentants dans les TPE, du 28 novembre au 16 décembre. Des conseils auxquels on ne peut qu’adhérer.

David Brousseau

Âge : 34 ans.

Formation : BP de préparateur en pharmacie, naturopathe, DU de phyto-aroma.

Lieu d’exercice : Châteaubriant (44).

Ce qui le motive : arriver à une reconnaissance du métier de préparateur.

Si vous étiez un titulaire ?

Je formerais mon équipe régulièrement et la motiverais, entre autres, avec des salaires au-dessus de la grille, la reconnaissance étant importante.

Si vous étiez un client ?

J’attendrais une écoute, une mise en confiance et du conseil pertinent.

Si vous étiez un médicament ?

Un traitement qui agirait sur la cause des problèmes et non sur ses symptômes.

Pourrez-vous respecter la minute de silence en mémoire de votre consœur de Guyane le samedi 20 avril ?


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