Pourquoi une ligne Médicament info service pour les patients ? - Porphyre n° 523 du 27/05/2016 - Revues
 
Porphyre n° 523 du 27/05/2016
 

S’informer

Décryptage

Auteur(s) : Anne-Gaëlle Harlaut

Depuis le 18 avril 2016, la région PACA propose une ligne téléphonique pour questionner des pharmaciens hospitaliers sur les médicaments. Quatrième ligne « Médicament info service » expérimentée en France, c’est la première destinée aux patients.

Médicament info service, c’est quoi ?

C’est un service téléphonique de questions/ réponses dédié aux médicaments et produits de santé. Il est expérimenté dans quatre régions françaises à la demande et avec le financement de la Direction générale de l’offre de soins (DGOS) dans le cadre de la nouvelle Stratégie nationale de santé (voir repères). Les trois premières lignes existantes sont destinées à l’information des professionnels de santé. Celle ouverte en Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA) en avril cible principalement les usagers de la région.

À quoi ça sert ?

Répondre aux questions des professionnels ou des usagers sur les médicaments, prescrits ou en automédication, afin de prévenir ou détecter d’éventuels mésusages.

Qui gère cette nouvelle ligne en PACA ?

Le centre hospitalier de Cannes, avec le CHU de Nice et le centre régional de pharmacovigilance. Deux pharmaciens hospitaliers formés à l’entretien pharmaceutique se relaient pour prendre et traiter les appels.

Le médecin et l’officine ne suffisent pas ?

L’expérimentation étant prévue sur les deux types de populations, une ligne au moins devait être ouverte aux usagers. Pour Cyril Boronad, pharmacien au centre hospitalier de Cannes, il s’agit de combler une information manquante « pour les patients qui n’ont pas osé ou voulu poser leurs questions aux professionnels de terrain ou qui n’ont pas compris la réponse, pour ceux qui sont isolés et n’ont pas le réflexe d’appeler la pharmacie ou qui désirent conserver leur anonymat… »

Concrètement, comment ça se passe ?

Toute question est reçue par le pharmacien, qui la reformule après entretien pour évaluer le condiv. La plupart du temps, la réponse demande une recherche documentaire. Le patient est alors rappelé ultérieurement. « Le délai dépend des priorités établies selon le type de question ». Dans tous les cas, la réponse est envoyée au patient par mail ou courrier « et à son médecin ou son pharmacien s’il nous communique leurs coordonnées pour qu’ils puissent y revenir ensemble. C’est un travail que nous voulons collaboratif avec les professionnels de terrain ». Les questions des professionnels qui voudront utiliser cette ligne, destinée en premier lieu aux usagers, seront aussi traitées. Si un effet indésirable est soulevé, le patient sera mis en relation avec le centre régional de pharmacovigilance.

Donc, pas de conseil en ligne ?

« Non. Aucun avis sur la pertinence de la prescription n’est donné, ni conseil pour une thérapeutique ». Si un problème de sécurité se pose, le professionnel de santé est contacté directement. « Notre rôle se cantonne à la bonne utilisation du médicament, nous n’avons rien à vendre », souligne Cyril Boronad. L’usager qui demande conseil sera renvoyé vers son médecin ou son officine.

Comment les patients sont-ils informés ?

La communication sur ce nouveau service cible les Alpes-Maritimes, via la presse régionale et la CPAM. Affiches et plaquettes seront diffusées dans les CCAS, les établissements de santé… « On a reçu le soutien de l’Union régionale des professionnels de santé pharmaciens (URPS). Des brochures pourront être diffusées dans les officines qui le désirent ».

Quels sont les premiers retours ?

La première semaine a été chargée avec 60 appels, « avec pour chacun un travail de recherche. On a été un peu débordés mais on a pu gérer ». Premières tendances, des questions sur les interactions, notamment avec la phytothérapie ou les compléments alimentaires, et sur les moments de prise. « On est particulièrement amenés à rassurer des patients sur le bénéfice/risque de leur traitement quand ils sont apeurés par les effets indésirables indiqués sur la notice ».

Combien va durer l’expérimentation ?

Un an. Sa prolongation est soumise à l’évaluation de son activité lors de cette période.

NOTRE EXPERT INTERROGÉ

→ Dr Cyril Boronad, pharmacien, praticien hospitalier à la pharmacie hospitalière, responsable du projet Médicament info service au centre hospitalier de Cannes (06).

Repères

L’expérimentation Médicament info service est menée dans quatre régions françaises.

→ Bretagne (professionnels) : 02 29 02 02 80, du lundi au vendredi de 9 h à 17 h 30.

→ Haute-Normandie (professionnels) : 02 32 88 81 81, du lundi au vendredi de 9 h à 17 h.

→ Rhône-Alpes (professionnels) : 04 78 86 59 97, 7 jours sur 7, 24 heures sur 24.

→ PACA (patients) : 04 93 69 75 95, du lundi au vendredi de 9 h à 18 h.

→ Expérience coordonnée par le réseau national des Observatoires du médicament, des dispositifs médicaux et des innovations thérapeutiques (Omédit) et la Société française de pharmacie clinique (SFPC).

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