Trois ans sinon rien pour remplacer le BP - Porphyre n° 520 du 26/02/2016 - Revues
 
Porphyre n° 520 du 26/02/2016
 
FORMATION DES PRÉPARATEURS

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Actus

Auteur(s) : Fabienne Rizos-Vignal*, Christine Julien**

Diplôme d’État ou licence pro, le remplaçant du brevet professionnel de préparateur en pharmacie doit s’inscrire dans le schéma licence-master-doctorat (LMD) pour coller aux évolutions des diplômes… et de la pharmacie.

Le futur diplôme de préparateur en pharmacie sera de niveau bac + 3. Un diplôme d’État en trois ans pour le syndicat Force ouvrière (FO) ou une licence professionnelle pour la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), peu importe le nom du diplôme, ces représentants de la pharmacie se sont battus pour faire entendre leurs desirata. FO auprès de Marisol Touraine en janvier et la FSPF lors de la Grande conférence de santé le 11 février à Paris.

22, v’là la feuille de route !

La formation initiale et continue des professionnels de santé, les métiers et les compétences, les parcours professionnels ont été les thèmes débattus lors de cette conférence. À l’issue des travaux préparatoires et des ateliers, le Premier ministre, Manuel Valls, a présenté une feuille de route avec vingt-deux mesures pour dessiner le futur des professions de santé. Parmi elles, figurent la réforme des études de troisième cycle des professions médicales, odontologiques et pharmaceutiques (voir encadré) et l’évolution des professions paramédicales. Infirmiers, kinés, etc., tous les diplômes vont entrer dans le schéma licence-master-doctorat (LMD) autour duquel s’organise le cursus universitaire français. « Nous demandons que les préparateurs ne soient pas oubliés de la refonte des diplômes et de l’universitarisation », explique Philippe Denry, membre de la FSPF. D’ailleurs, « j’ai rappelé dans l’un des ateliers qu’il ne fallait pas, sous prédiv qu’ils ne figuraient pas dans les paramédicaux, oublier les préparateurs en pharmacie, indique Philippe Gaertner, président de la FSPF. On ne peut plus laisser le BP à ce niveau. Si on veut que le préparateur continue à seconder le pharmacien sous son contrôle, il faut faire avancer les choses ». Cela passerait aussi par un rapprochement entre les CFA et les universités, tout en conservant une alternance. « Nous n’avons écrit ni référentiel, ni diplôme, le premier objectif était politique : nous faire entendre pour faire partie de la feuille de route », insiste Philippe Denry. Une façon de peser lors des prochaines réunions avec les ministères concernés, ceux de la Santé et de l’Enseignement supérieur.

La piste chaude du diplôme d’État

Olivier Clarhaut, secrétaire fédéral de Force ouvrière, a lui été entendu par Marisol Touraine le 28 janvier. FO-Pharmacie propose « la création d’un diplôme d’État santé délivré à l’issue d’une formation en trois ans, sans remettre en cause la forme de l’alternance salariée », avec des passerelles vers d’autres métiers de la santé. Olivier Clarhaut souligne l’importance d’intégrer à l’enseignement « les soins de premier recours, le maintien et l’hospitalisation à domicile, les techniques de communication, de vente, et pourquoi pas l’éducation thérapeutique du patient ». Le dossier, sur lequel la Commission paritaire nationale de l’emploi et de la formation professionnelle (CPNE-FP) travaille depuis 2008, est maintenant sur le bureau de Marisol Touraine. Avec en plus la feuille de route de Manuel Valls. Le diplôme en trois ans n’attend plus que la volonté politique…

Et huit ans pour devenir pharmacien ?

La FSPF, premier syndicat de titulaires, demande la création d’un diplôme d’études spécialisées (DES) de pharmacie générale. Soit huit années pour devenir docteur en pharmacie, contre six actuellement, afin d’harmoniser le cursus avec le dispositif LMD (licence bac + 3, master bac + 5 et doctorat bac + 8) et accroître les compétences. « Si nous n’évoluons pas, nous prenons un énorme risque de décrochage entre le diplôme de pharmacien et d’autres diplômes de professions de santé », prévient Philippe Denry, membre de la FSPF. Infirmiers ou kinés sont en passe d’obtenir des grades de master. « On veut faire de la vaccination, on veut suivre des patients, faire de la coordination, mais quelle légitimité aura-t-on par rapport à des infirmières qui, elles, vont monter au niveau master ? » Pour l’heure, l’ordre des pharmaciens a balayé cette proposition, arguant « d’autres urgences à régler ». Conserver le titre de docteur est pourtant en jeu…

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