Les pansements en fibres de carboxyméthylcellulose

Définition

• Peu de produits et une absence d’homogénéité quant à leur composition caractérisent la famille des pansements en fibres de carboxyméthylcellulose, appelés parfois plus simplement les hydrofibres. Ils sont aussi dénommés pansements en fibres à haut pouvoir d’absorption

• Les seuls représentants disponibles en officine sont à ce jour Aquacel Extra (laboratoires ConvaTec) et UrgoClean (laboratoires Urgo).

• Ces dispositifs médicaux de classe IIb sont caractérisés par leur capacité d’absorption, mesurée selon la norme EN13726.1 et supérieure ou égale à 9 g/100 cm². D’où leur emploi dans les plaies très exsudatives, planes et creusées.

Présentation

Les pansements hydrofibres se présentent sous la forme de compresses de différentes tailles en boîte de 10 ou de 16, et de mèche avec applicateur pour UrgoClean.

Sur la liste des produits et prestations (LPP), Aquacel Extra est inscrit sous lignes génériques et UrgoClean sous nom de marque.

Composition

Les lignes génériques décrivent des pansements composés majoritairement (> 50 %) de fibres non tissées de carboxyméthylcellulose (CMC) pure.

• Dans Aquacel Extra (ConvaTec), il s’agit de fibres de CMC de sodium renforcées par des fibres de cellulose régénérée. Le tramage vertical et horizontal dans toutes les dimensions du pansement lui confère davantage de résistance et facilite son retrait.

• UrgoClean (Urgo) comporte des fibres de polyacrylate, dites à haut pouvoir d’absorption et de cohésion, enduites sur une face par une matrice « micro-adhérente » et non occlusive portant la dénomination commerciale « matrice TLC ». Cette matrice comprend notamment des fibres de polyester et de polyéthylène imprégnées de carboxyméthylcellulose de sodium et d’huile de paraffine.

Mode d’action

Ces fibres se transforment en gel cohésif au contact des exsudats de la plaie, permettant de les absorber, et de maintenir un milieu propice à la cicatrisation. Ces pansements sont absorbants, conformables en s’adaptant au lit de la plaie, et résistants grâce au tramage des fibres, d’où un retrait facilité d’un seul tenant.

UrgoClean revendique un drainage des tissus fibrineux lors de la phase de détersion grâce aux fibres hydrodétersives de polyacrylate. Outre la résistance à la traction des fibres, le retrait serait davantage atraumatique en raison de la matrice TLC micro-adhérente.

Usages

Il s’agit de toutes les plaies aiguës ou chroniques exsudatives : dermabrasion, brûlures, plaies traumatiques ou post-opératoires et ulcères, escarre, ulcération du pied diabétique… Ces pansements sont utilisés le plus souvent en phase de détersion, lorsque les exsudats sont conséquents.

• Détersion. Première étape de la cicatrisation dirigée, la détersion consiste en l’élimination la plus complète et la moins traumatique possible de la nécrose, c’est-à-dire les tissus non vascularisés, et de la fibrine, protéine filamenteuse produite lors de la coagulation sanguine. Les pansements et les soins infirmiers grâce à ces hydrofibres complètent la détersion naturelle défaillante.

• Exsudat. Terme général donné à l’ensemble des sécrétions fabriquées par les plaies aiguës et chroniques. Il résulte des éléments moléculaires et cellulaires qui traversent la paroi vasculaire au cours de l’inflammation et s’accumulent dans les espaces interstitiels. Ce volume diminue au fur et à mesure de la cicatrisation mais si une plaie ne cicatrise pas et reste bloquée au stade inflammatoire, l’exsudat peut demeurer important. À savoir : la quantité d’exsudat guide le choix du pansement. En principe, le fond de la plaie doit rester juste assez humide pour ne pas se ramollir.

Emploi

• Utilisation : après nettoyage de la plaie au sérum physiologique, la compresse ou la mèche s’applique avec un débord de 3 cm afin de protéger les berges et de faciliter le retrait du pansement. Recouvrir d’un pansement secondaire, film adhésif semi-perméable en polyuréthane (Leukomed T, Hydrofilm, Opsite, Tegaderm…) ou bande. Ces hydrofibres peuvent rester en place jusqu’à sept jours (quatorze jours pour les brûlures et des sites donneurs de greffe pour Aquacel Extra), mais en général, en phase de détersion, ils se renouvellent tous les un à deux jours selon le volume des exsudats. Ils se découpent.

• Contre-indications ou précautions : ne pas employer ces produits sur des brûlures du troisième degré et sur les plaies faiblement exsudatives. Pas d’eau oxygénée ou d’hexamidine avec UrgoClean.

Législation

Prescription

Médecins et infirmières sont autorisés à prescrire ces pansements.

Inscription à la LPP

Ces produits sont inscrits sur la liste des produits et prestations (LPP) dans le titre « DM pour traitements, aides à la vie, aliments et pansements », « 3. Articles pour pansements, matériels de contention », « 1. Articles pour pansements », « 1. Pansements », « 5. Pansements en fibres de carboxyméthylcellulose ».

Prise en charge à la LPP

• Ils sont remboursés dans l’indication « Traitement des plaies aiguës et chroniques très exsudatives sans distinction de phase » pour les lignes génériques (et donc Aquacel Extra), et pour les « plaies chroniques très exsudatives en phase de détersion » pour UrgoClean.

• Il n’y a pas de limite de quantité pour la prescription, mais il y a un prix limite de vente, donc pas de dépassement à faire payer au patient.

Tarif LPP

Il dépend de la taille du pansement et du nombre d’unités conditionnées (sur www.ameli.fr). Les tarif LPP d’UrgoClean diffèrent de ceux d’Aquacel Extra de quelques centimes d’euro.