Il faut sauver l’apprentissage - Porphyre n° 515 du 04/09/2015 - Revues
 
Porphyre n° 515 du 04/09/2015
 

Comprendre

Enquête

Auteur(s) : Annabelle Alix

En sept ans, les effectifs en CFA de pharmacie ont chuté d’un quart. Le métier de préparateur n’est pas en danger, mais les mutations économiques de l’officine pèsent sur le recrutement des apprentis. Les CFA réagissent pour relancer la dynamique.

Les yeux rivés sur les chiffres, la directrice du CFA d’Épinal (88), Valérie Izambert, s’inquiète. Les entrées en première année de formation « ont chuté de moitié en dix ans ». Celui de Marseille a perdu un tiers de ses apprentis en huit ans. Au centre de Poissy-Juvisy aussi, les effectifs tendent à s’éroder. Ces deux dernières années, ils ont baissé de 7 et 9 %.

Entre 2006 et 2013, le nombre de candidats au brevet professionnel de préparateur en pharmacie a diminué d’un quart en France. La frilosité des pharmaciens à recruter des apprentis réduit d’autant le nombre de nouveaux diplômés, avec un risque de pénurie à la clé. Un paradoxe alors que la profession lutte pour maintenir la formation par l’apprentissage dans le cadre de la rénovation du BP.

Quand le marché s’autorégule

« À Marseille, sur 300 candidats à la formation, seule la moitié signe un contrat d’apprentissage », révèle Fabienne Bouvier, directrice du CFA de Marseille (13). En temps normal, le nombre de contrats proposés par les officines régule les entrées en fonction des besoins en préparateurs. Depuis la suppression du CAP et de la mention complémentaire, les candidats viennent de tous les horizons : bac littéraire, première année de médecine, bac professionnel, etc. Les entretiens d’embauche opèrent un tri en faveur des profils les plus en phase avec le métier.

Propre à l’alternance, cette sélection à l’entrée réduit également le chômage des nouveaux diplômés. À la sortie du CFA de Poissy-Juvisy, « leur taux d’insertion était de 97 % l’an dernier », précise Marie-Pierre Gillo, la directrice du CFA. Sur l’année 2013, seuls 7 % des préparateurs ont connu une période de chômage, contre 10 % des pharmaciens(1). Si les besoins en préparateurs explosaient, « il suffirait de négocier l’ouverture de quelques places de plus en CFA lorsque la capacité d’accueil et les locaux le permettent, explique Fabienne Bouvier. Tous les cinq ans, nous signons une convention avec la région, qui subventionne le CFA, en fonction du nombre d’apprentis accueillis ». Le budget régional est, certes, limité, mais la collectivité se montre plutôt flexible. Les CFA s’adaptent ainsi aux besoins du marché. Leurs liens étroits avec les syndicats de titulaires et leur proximité avec les officines les maintiennent au plus près des problématiques du terrain.

Vers une pénurie de préparateurs ?

Pour l’heure, cette autorégulation a des limites. Le nombre d’apprentis formés semble ainsi en décalage avec les réels besoins en préparateurs. « Je ne compte plus le nombre d’appels de titulaires qui cherchent à recruter des diplômés mais qui n’en trouvent pas », note Valérie Izambert. Même chose à Marseille, où « des pharmaciens se sont plaints auprès du syndicat majoritaire – la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France, qui gère le CFA – car ils ne trouvaient pas de préparateurs disponibles », rapporte Fabienne Bouvier. En région Paca, Frédéric Aula, fondateur du site d’annonces d’emplois www.clubofficine.fr, est fréquemment sollicité pour les mêmes raisons.

De leur côté, les titulaires sont en mal de préparateurs, malgré l’automatisation qui tend à réduire la main-d’œuvre nécessaire et la mise en place des nouvelles missions, tels les entretiens pharmaceutiques, réservées aux pharmaciens. « À Marseille, nous pourrions doubler le nombre de diplômés si les titulaires embauchaient davantage d’apprentis. Mais s’ils ne forment plus de préparateurs, ils n’en trouveront plus », pointe Fabienne Bouvier. C’est bien là que le bât blesse. Dans les régions touchées par la pénurie naissante, les titulaires qui, auparavant, formaient pour embaucher, souhaitent désormais embaucher sans former. Parallèlement, ceux qui recrutaient des apprentis en continu ont renoncé à leur habitude.

Apprentis trop chers

La raison est simple. Et serait purement économique. « Le calcul de la marge a changé. Nous n’avons pas de recul sur la nouvelle rémunération de l’officine. Désormais, notre économie est étroitement liée au contenu de la loi de financement de la Sécurité sociale votée chaque année, explique Hervé Fein, titulaire à Besançon (25). Nous avons donc une visibilité à dix mois sur nos finances. Comment s’engager avec un apprenti pour deux ans ? D’autant que le coût financier de l’apprentissage n’est pas clair. Il évolue sans cesse et l’organisation des cours en CFA est parfois instable ». Régulièrement démarché par des jeunes, Hervé Fein a pris le temps de peser le pour et le contre. Tant d’incertitudes l’ont finalement conduit à jouer la prudence. Il a renoncé à former. « Cela se comprend d’autant plus que les apprentis ne peuvent pas accomplir toutes les tâches, explique Antoine Bordas, titulaire à Saint-Jean-d’Angely (17). Par définition, il faut les former, les surveiller ». Un temps d’accompagnement difficile à dégager dans des pharmacies qui fonctionnent à flux tendu. Quitte à débourser en cas de besoin, les titulaires préfèrent embaucher des diplômés, immédiatement opérationnels et jugés proportionnellement moins chers qu’un apprenti.

« Aujourd’hui, les pharmaciens optimisent leur temps, rationalisent leurs coûts, observe Marie-Pierre Gillo, du CFA de Poissy-Juvisy. L’un d’eux m’a même confié qu’il ne remplacerait plus les départs et qu’il répartirait la charge de travail entre les membres restants. Dans ce condiv, le temps d’encadrement se réduit ». Voire, passe à la trappe… Les nouvelles missions, lorsqu’elles sont mises en place, se traduisent aussi par du temps et de l’énergie en moins à consacrer à la formation. À l’heure du temps de travail chronométré, la crainte de « l’apprenti peu dégourdi » est un frein de plus à l’embauche chez les titulaires qui en ont déjà fait les frais.

L’hypothèse du stagiaire séduit

Mettre un terme à l’apprentissage en basculant sur une formation alliant sessions de cours sur plusieurs mois et stages ponctuels, comme en BTS, est parfois évoqué du bout des lèvres par certains professionnels. Le titulaire n’aurait plus à s’engager sur deux ans. Il accueillerait un stagiaire dont la rémunération, en outre, est dérisoire, à peine 500 € par mois à partir de deux mois de stage.

Pour Hervé Fein, l’accueil d’un étudiant en pharmacie est actuellement plus adapté au condiv instable de l’officine. Le stagiaire « futur pharmacien » est pris quelques mois seulement. Ses horaires sont flexibles en fonction des besoins de l’officine et son coût, moindre, est clairement défini. Un titulaire de Corse pointe encore un avantage au stage : « S’il était étudiant stagiaire plutôt que salarié, le jeune en entreprise serait peut-être davantage guidé par l’envie d’apprendre que par la motivation financière (NDLR : la rémunération de l’apprentissage) ».

Le soutien des syndicats

Fervents défenseurs du dispositif, les syndicats de la branche sont attachés à l’apprentissage. Les arguments avancés sont l’expérience indéniable accumulée par le jeune durant ses deux ans d’alternance, même si l’acquisition d’un tour de main pour les préparations est mis sur la touche, la plupart des préparations étant désor-mais sous-traitées. Selon Philippe Denry, président de la commission des relations sociales et de la formation professionnelle à la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), « l’intérêt de la formation par apprentissage ne réside plus dans la technique à acquérir, mais dans le fait d’adopter l’esprit d’entreprise dès le début de la formation. Ce lien précoce avec le monde professionnel et tout ce qui s’y rattache – culture de l’entreprise, relations de travail, organisation du travail – est un véritable tremplin vers l’emploi. La régulation des entrées par le nombre de contrats proposés réduit aussi le risque de chômage à la sortie. Dans le condiv actuel, ces avantages sont précieux et doivent être préservés ».

L’autre argument en faveur de l’apprentissage avancé par la branche officine est qu’une formation théorique non régulée par les contrats d’apprentissage proposés multiplierait le nombre d’inscrits, de diplômés, donc de chômeurs. Les salaires pourraient chuter en raison d’une concurrence accrue entre diplômés. Selon Fabienne Bouvier, les candidats à la formation seraient aussi très différents car « ceux d’aujourd’hui souhaitent entrer immédiatement dans la vie active. Certains ont déjà travaillé, d’autres ont un diplôme qu’ils ne peuvent pas exploiter car le marché de l’emploi sature. Les apprentis souhaitent acquérir une expérience professionnelle et une indépendance financière. Ils ont aussi besoin de mettre en pratique leurs acquis en temps réel ».

Les CFA en action

Convaincue des bienfaits de l’apprentissage, Fabienne Bouvier est passée à l’action pour remotiver les titulaires dans leur rôle de formateur. D’abord en les poussant à une prise de conscience. Elle leur a souligné qu’ils avaient les cartes en main pour modeler un préparateur correspondant à leurs besoins : « Prenez un apprenti et formez-le à la culture de votre officine ! », conseille-t-elle. Et d’ajouter avec une note d’optimisme : « 60 % de nos diplômés restent dans la pharmacie qui les a formés ». La directrice marseillaise a rodé son argumentaire. Elle défend haut et fort les rouages de l’apprentissage, rappelant que « l’apprenti effectue un déballage intelligent des commandes et gère les stocks à moindre coût ».

D’autres CFA se sont donné les moyens de relancer la dynamique de l’apprentissage en renforçant leurs campagnes de communication et de prospection. « Nous profitons de nos visites sur le lieu de travail de nos apprentis pour démarcher les officines des alentours », confie Valérie Izambert. Service de mise en relation, orientation des jeunes en fonction du profil, guide du recrutement de l’apprenti, aide à la rédaction des contrats, formation des maîtres d’apprentissage sont autant de services proposés par ces centres, qui se positionnent en partenaires auprès des titulaires. Dans le même temps, conseil et communication ont parfois rejoint la liste des enseignements dispensés en BP – hors référentiel – pour coller aux attentes de la profession et apporter une valeur ajoutée.

Vers une sortie de crise ?

À Marseille, les effectifs en CFA se sont stabilisés depuis deux ans « grâce à la mise en place d’un partenariat efficace avec la FSPF, précise Fabienne Bouvier. Les titulaires jouent le jeu, assistent à la formation de maître d’apprentissage. Ils s’y sont d’abord rendus en traînant les pieds, avant de découvrir ce que le CFA pouvait leur apporter ». À Épinal, Valérie Izambert voit désormais les titulaires en mal de préparateurs la rappeler dans l’optique de former un apprenti. À Caen et à Toulouse, les effectifs sont stables. Ces deux CFA ont agi sans attendre les difficultés. Et ont échappé à la crise des effectifs. « Nous nous sommes tournés vers les pharmaciens il y a une dizaine d’années pour sonder leurs attentes, explique Laurence Leblanc, directrice du CFA de Caen (14). Ils ont vu que nous assurions la liaison entre eux et les apprentis. Je pense que cela leur a donné confiance. Ils nous perçoivent dorénavant comme un co-formateur, cela les rassure. Nos effectifs sont stables depuis maintenant cinq ans ».

De son côté, la directrice du CFA de Toulouse, Christine Izambert, a même dû « formuler une demande auprès de la région l’an dernier pour ouvrir quelques places supplémentaires ». Ces places ne se sont finalement pas concrétisées en raison des ruptures de contrat de début d’année (sortie de formation après résultat d’un concours, etc.), mais « je pense que notre communication a fonctionné. Aujourd’hui, nos taux d’inscription se maintiennent », analyse la directrice. « Une enquête réalisée par la FSPF il y a quelques mois auprès de 1 200 pharmaciens révèle que 30 % d’entre eux prennent des apprentis. Cette proportion, en baisse depuis dix ans, se stabilise depuis deux ou trois ans », ajoute Philippe Denry, président de la commission des relations sociales et de la formation professionnelle. L’opération de séduction des CFA envers les titulaires semble donc porter ses fruits. À moins que les difficultés économiques des officines ne fassent encore vaciller les chiffres.

(1) Baromètre de l’Observatoire des métiers des professions libérales (OMPL), taux de chômage de branche, pharmacie d’officine, 2013.

Les coûts d’un apprenti versus un diplômé

1. Apprenti majeurI et titulaire du bac

Dépenses pour l’entreprise

Rémunération de l’apprenti :

→ 1re année : 959,95 € brut mensuel, soit 11 519,40 € sur un an.

→ 2e année : 1 110,46 € brut mensuel, soit 13 325,52 € sur un an.

Charges sociales résiduelles (hors exonération) :

→ 1re année : 346 € par an.

→ 2e année : 400 € par an.

Aides pour l’entreprise

→ Prime tutorale mensuelle : 43,20 €, soit 518,40 € par an.

→ Prime régionale à l’apprentissage : au moins 1 000 €.

→ Aide au recrutement d’un apprenti supplémentaire (la première année) : au moins 1 000 €.

→ Crédit d’impôt : 1 600 € (la première année).

Un apprenti coûte donc 7 747 € la première année (soit 646 € par mois) et 12 207 € la deuxième année (soit 1 017 € par mois).

2. Apprenti versus préparateur

Un préparateur débutant rémunéré à la grille touche 1 506 € brut par mois.

Le titulaire qui emploie un préparateur dépense donc 18 072 € par an pour la rémunération et le paiement des charges salariales, et environ 5 422 € pour le paiement des charges patronales (environ 30 % du salaire brut).

Un titulaire débourse au total 23 494 € par an les deux premières années (1 958 € par mois).

témoignage
“Valérie Izambert, directrice du CFA d’Épinal (88)

Les titulaires n’apprécient pas qu’on leur force la main”

Qu’est-ce que le Diva ?

Le dispositif d’intégration vers l’apprentissage (Diva), financé par le conseil régional et l’État, permet à quelques jeunes de plus de 16 ans qui n’ont pas trouvé de maître d’apprentissage de suivre la formation de préparateur, et de travailler en pharmacie en tant que stagiaire. Contrairement aux apprentis, ces jeunes ne sont pas rémunérés mais bénéficient d’une bourse mensuelle de 150 €, et d’aides au transport, à l’hébergement et à la restauration.

En quoi ce dispositif est-il intéressant ?

Le jeune ne coûte rien au pharmacien, qui n’a pas à lui verser de rémunération. Face au condiv économique, cette absence de coût est théoriquement un argument de poids pour motiver les titulaires à former un jeune.

A-t-il fait ses preuves en pharmacie ?

À chaque rentrée, ce dispositif nous permet d’accueillir un ou deux jeunes supplémentaires, c’est une bonne chose. Mais, en pratique, les titulaires n’aiment pas qu’on leur force la main. Lorsqu’on les a démarchés avant l’été pour leur demander s’ils souhaitaient accueillir un apprenti et qu’ils ont refusé, ils se ferment quand nous les rappelons à la rentrée. Au final, ceux qui acceptent sont les pharmaciens hésitants qui auraient probablement franchi le pas de former un apprenti l’année suivante.

témoignage
“Laurence Leblanc, directrice du CFA de Caen (14)

Quand apprenti et tuteur se cherchent et ne se trouvent pas…

De manière générale, le condiv économique a-t-il un impact sur le recrutement des apprentis ?

Pas nécessairement. Dans certaines professions, comme en boulangerie, l’accueil des apprentis semble peu dépendant du condiv économique. Ces commerces ont toujours intégré des apprentis à leur fonctionnement et ils continueront, cela fait partie de leur culture. Du côté de l’officine, je sens davantage de réticences, liées aux difficultés économiques. Nos effectifs d’apprentis préparateurs sont stables, mais trouver un maître d’apprentissage n’est pas chose facile.

Cette particularité est-elle liée en partie à l’évolution du métier de préparateur ?

Aujourd’hui, il existe en effet un sacré décalage entre le référentiel du BP et la pratique au comptoir. Certains apprentis sont brillants au CFA et moins dégourdis à la pharmacie, et vice versa, ce qui pourrait expliquer les réticences des titulaires. Mais cet argument reste marginal, et dans le même temps, d’autres pharmaciens cherchent des apprentis et n’en trouvent pas…

Comment l’expliquez-vous ?

Ces titulaires sont généralement situés dans des zones reculées et les jeunes n’ont pas toujours les moyens de se rendre mobiles. Certains n’ont pas le permis de conduire. D’autres habitent à distance du CFA et doivent prendre un logement sur place. Il leur serait difficile d’en louer un second près d’une officine située à l’autre bout du département !

Devenir maître d’apprentissage

Responsable de la formation de l’apprenti préparateur, le maître d’apprentissage veille à la qualité de la formation, en assure la coordination dans l’entreprise et fait la liaison avec le centre de formation.

Conditions à remplir

→ Être majeur.

→ Offrir toutes les garanties de moralité.

→ Être titulaire du diplôme de pharmacien ou du brevet professionnel de préparateur en pharmacie.

→ Justifier d’une expérience professionnelle de deux ans.

À noter

Plusieurs salariés peuvent se partager la fonction tutorale (équipe tutorale). Un ou plusieurs maître (s) d’apprentissage référent (s) – ou tuteur (s) référent (s) – doi (ven) t toutefois être désigné (s) parmi les membres de cette équipe. En officine, la fonction tutorale est exercée généralement en équipe et le titulaire est le plus souvent désigné maître d’apprentissage.

Sources : convention collective nationale de la pharmacie d’officine du 3 décembre 1997, annexe II créée par accord du 4 juillet 2005, article 20 ; article R 6223-24 du Code du travail modifié par décret n° 2011-1358 du 25 octobre 2011, article 1.

Le saviez-vous ?

Le plan d’actions gouvernemental sur l’apprentissage pour la rentrée 2015 mise sur une simplification des démarches pour les entreprises, des aides plus lisibles (avec simulateurs de coûts…) et stables.

Il prévoit d’organiser une campagne de prospection auprès des employeurs susceptibles de recruter des apprentis, ainsi que la promotion de l’apprentissage.

L’apprentissage selon le ministère du Travail

Seuls les jeunes de moins de 25 ans peuvent suivre une formation par le biais de l’apprentissage. Ils s’immergent au cœur d’une entreprise afin d’acquérir progressivement les techniques et le savoir-faire des professionnels du métier. D’après le ministère du Travail, « l’apprentissage a pour but de donner à des jeunes travailleurs ayant satisfait à l’obligation scolaire une formation générale, théorique et pratique, en vue de l’obtention d’une qualification professionnelle sanctionnée par un diplôme de l’enseignement professionnel ou technologique, un titre d’ingénieur ou un titre répertorié ». Et l’employeur doit « prendre les mesures nécessaires à l’organisation de l’apprentissage. Notamment garantir que l’équipement de l’entreprise, les techniques utilisées, les conditions de travail, d’hygiène et de sécurité, les compétences professionnelles et pédagogiques du maître d’apprentissage sont de nature à permettre une formation satisfaisante ».

Qui finance quoi ?

Le financement de l’apprentissage, toutes branches confondues, a représenté 8,2?milliards d’euros en 2012, dont 41 % par les entreprises (rémunération des apprentis comprise), 27 % par l’État et 24 % par les régions.

Répartition des financements

→ Les entreprises qui ne prennent pas d’apprentis apportent un concours financier aux CFA sous forme d’affectation libre.

→ Les sociétés qui prennent des apprentis leur versent un salaire et apportent un concours financier obligatoire au CFA.

→ Les régions subventionnent les CFA, attribuent des aides aux apprentis (transport, hébergement, etc.), versent des primes aux employeurs et leur proposent des services (aide au tutorat, etc.).

→ L’État rembourse aux organismes concernés les exonérations de cotisations sociales des apprentis et de leurs employeurs, le crédit d’impôt dont bénéficie l’employeur et l’exonération d’impôt sur le revenu des apprentis.

En pratique

→ Les apprentis, outre leur salaire, bénéficient d’exonération d’impôt sur le revenu et d’aides attribuées par les conseils régionaux et les CFA (équipement, transport, hébergement, restauration, fonds d’aide sociale, aides au permis et aux handicapés, carte nationale d’apprenti, ordinateur…).

→ Les entreprises qui emploient des apprentis sont exonérées du paiement des cotisations sociales, bénéficient d’un crédit d’impôt sur le revenu et perçoivent une prime.

→ Les CFA sont surtout financés par des subventions des conseils régionaux (subventions de fonctionnement, d’investissement) et par les entreprises (taxe d’apprentissage…). Ils sont gérés par des organismes privés (associations, entreprises, branches), parapublics (chambres consulaires) ou publics (collectivité territoriale, établissements publics locaux d’enseignement).

Source : Conseil national de l’emploi, de la formation et de l’orientation professionnelle (Cnefop), Le financement de l’apprentissage, données 2012, janvier 2015.

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