Tous uni… taires pour les soins de support

Prostate, sein, côlon-rectum, poumon… chaque année, on recense 355 354 nouveaux cas de cancers en France métropolitaine (source : Institut national du cancer, 2012). Abasourdis par la gravité de la maladie, les patients subissent de plein fouet les effets indésirables de traitements épuisants, sur fond d’anxiété. Et franchissent les portes des officines en quête de solutions pour gérer au mieux leur état. Pour leur venir en aide, le Centre de formation en homéopathie (CDFH) a mis au point un module de perfectionnement sur l’accompagnement en oncologie.

Une demande forte du terrain

« Selon les fiches d’appréciation de nos formations, l’accompagnement en oncologie est une demande forte pour deux ou trois stagiaires sur les quinze en moyenne », constate Christine Salvetat, responsable pédagogique du CDFH. L’organisme propose déjà un cycle de découverte de l’homéopathie et quatre formations de perfectionnement d’un jour : ORL, Allergies et dermatologie, Femme enceinte et bébé et Pathologies de l’enfant de 2 à 10 ans. Pour le cinquième thème, Accompagnement en oncologie, l’enseignement est sur deux jours « parce qu’il est plus dense ».

La première journée aborde la prise en charge, les stratégies thérapeutiques et le plan personnalisé de soins, en insistant sur la poursuite des traitements de référence. « On ne prône pas leur arrêt, insiste Christine Salvetat. La première chose que nous disons est que l’homéopathie ne soigne pas le cancer mais qu’elle est une chance de plus pour accompagner les patients ». La deuxième journée, place aux effets indésirables et à leur prise en charge par l’homéopathie : mucites, troubles digestifs, neuropathiques, cutanés et unguéaux, radiodermite, bouffées de chaleur et douleurs musculo-squelettiques. « Nous avons choisi les demandes les plus fréquentes et pour lesquelles il existe une réponse satisfaisante avec l’homéopathie. Dans la chute des cheveux, par exemple, sa place est plus que limitée ».

Jusqu’au bout d’un conseil réaliste

La force de cette formation est sa méthode. Outre le binôme médecin homéopathe et pharmacien formé à l’oncologie et spécialisé dans sa pratique à l’accompagnement, « un gros travail est fait sur le questionnement afin de proposer le traitement adapté, agrémenté de conseils hygiéno-diététiques. Au plus près de ce qui se passe dans la vie au comptoir ». Que vous arrive-t-il ? Depuis quand ? Quand revoyez-vous le médecin ?, « nous allons jusqu’au bout du conseil ». Jeux, mises en situation, arbres décisionnels, ce module s’équilibre entre les révisions de médicaments connus en unitaires et un approfondissement des pathologies et des remèdes spécifiques. C’est pour cela que le pré-requis pour s’inscrire est d’avoir suivi le module de découverte ou une autre formation en homéopathie. Le diplôme de préparateur ou de pharmacien est insuffisant en termes « de pratique de l’homéopathie au comptoir ». Les troubles anxieux sont souvent une porte d’entrée pour engager le dialogue et mettre en avant des traitements complémentaires. Dermo, homéo, « peu importe, il s’agit de proposer un accompagnement global au patient ».

Pour cette formation DPC, « l’évaluation des pratiques se fait en J1 grâce à des situations cliniques et en fin de J2 ». Le stagiaire bénéficie d’un espace personnel sur le site du CDFH où il retrouvera les outils de la formation. Et pourra agrandir sa palette de soins de support.