Le cœur des femmes trop souvent oublié

« L’Organisation mondiale de la santé prévoit que les maladies cardio-vasculaires vont augmenter dans les années à venir, a déclaré le Pr Le Feuvre, président de la Fédération française de cardiologie (FFC), lors d’une conférence de presse tenue le 9 octobre à Paris. Or, contrairement aux autres grandes causes, il n’existe pas de stratégie nationale de lutte contre ces maladies ». C’est dans ce condiv que la FFC, après cinq ans de travail avec vingt et un réseaux et organisations, a remis aux ministères concernés un livre blanc avec des recommandations concrètes. Dans Pour un plan cœur, la FFC met l’accent sur la prise en charge des femmes, « grandes oubliées de la maladie cardio-vasculaire ». Première cause de décès chez les femmes en France, ces maladies tuent huit fois plus que le cancer du sein. Avec des symptômes atypiques ou non pris en compte (essoufflement, troubles digestifs…), des facteurs de risque négligés (tabac, alcool, sédentarité, alimentation déséquilibrée, stress…) et un traitement insuffisant, les femmes souffrent d’un défaut de prise en charge. La FFC propose de mieux identifier celles à risque et de mieux les accompagner, notamment lors de trois phases clés : contraception, grossesse et ménopause. « On peut espérer dans les cinq à dix ans inverser la courbe de surmortalité », estime le Pr Mounier-Véhier, vice-présidente de la FFC. Sur les 147 000 décès annuels en France dus aux maladies cardio-vasculaires, 54 % concernent des femmes.