la solution de demain - Porphyre n° 506 du 27/09/2014 - Revues
 
Porphyre n° 506 du 27/09/2014
 
« DP-RUPTURES »,

Comprendre

Enquête

Être informé des ruptures via le dossier pharmaceutique, c’est pour bientôt promet le Conseil national de l’ordre des pharmaciens (Cnop), qui expérimente un nouveau dispositif d’information. Ce DP-Ruptures sera-t-il aussi efficace que le DP-Alertes lancé en 2010 pour avertir les pharmaciens des retraits ou de rappels urgents ? L’avenir nous le dira.

Début 2013, le Conseil national de l’ordre des pharmaciens a lancé une concertation avec les autres acteurs de la chaîne du médicament dans le but d’améliorer la communication sur les ruptures d’approvisionnement. Un prototype a été mis au point au printemps dernier. Le Cnop y distingue les ruptures constatées par les officines et les ruptures anticipées. Pour les premières, l’idée est de transmettre instantanément la déclaration de rupture au laboratoire avec l’Agence régionale de santé (ARS) en copie. « C’est ce qui se passe tous les jours au comptoir, explique Alain Delgutte, président de la section A de l’Ordre. Aujourd’hui, nous sommes en phase de test. Les pharmaciens et les préparateurs se connectent sur une interface Web et s’identifient, puis rentrent les médicaments en rupture ». Le laboratoire concerné et l’ARS sont alors directement informés ; le pharmacien responsable de l’industriel communique à l’officine, en général par mail, la cause et la durée de la rupture signalée et les alternatives thérapeutiques possibles.

Sortir du brouillard

Quant à l’information sur la gestion des ruptures anticipées, c’est-à-dire avant que les pharmacies ne passent leurs commandes, elle passera par la plate-forme DP-Ruptures, sur le modèle du DP-Alertes. « Quand un laboratoire anticipe une rupture, par exemple pour un problème de fabrication, il doit en informer l’ANSM et communiquer les délais de rétablissement des stocks », indique Alain Delgutte. C’est cette information qui sera désormais communiquée aux officines par ce nouveau canal.

Dans les deux cas, cela permettra de réaliser des bilans trimestriels sur les ruptures afin que tout le monde y voie plus clair. Une phase de test a été lancée en octobre 2013 dans 280 officines. En cinq mois, 611 déclarations de ruptures ont été reçues. Ces dernières permettent déjà de confirmer que c’est bien l’ensemble des classes thérapeutiques qui est concerné. Les grossistes-répartiteurs vont également intégrer prochainement ce dispositif. « Cela permettra de recueillir des informations concertant les officines, ainsi que les grossistes, pour quantifier de manière rigoureuse et fiable les situations de ruptures, se réjouit Emmanuel Déchin, délégué général de la Chambre syndicale de la répartition pharmaceutique (CSRP). Je crois que ce sera un outil très utile pour avoir une idée plus précise de la situation et sortir du simple ressenti des uns et des autres, même si je comprends bien que ce sont des situations pénibles pour les préparateurs ». La montée en charge du dispositif est prévue en octobre, ainsi que l’intégration du DP-Ruptures dans les logiciels des officines. « Le but est de simplifier la vie des préparateurs et des pharmaciens, insiste Alain Delgutte. Il faut favoriser la transparence, et surtout faire en sorte que les personnels puissent savoir quoi répondre à leurs patients » (lire aussi « Les mots pour » p. 46). L’information ne fera pas revenir les manquants dans les tiroirs, mais fera un peu sortir les préparateurs du brouillard.

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