Les vitrines interactives font leur show - Pharmacien Manager n° 99 du 01/07/2010 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Pharmacien Manager n° 99 du 01/07/2010
 

Tendances

Auteur(s) : Emmanuelle Kalfon

A l’ère de l’iPhone et de l’information instantanée, quoi de plus évident que d’utiliser les nouvelles technologies aux abords d’un point de vente ? Les vitrines ne se contentent plus d’un écran numérique, elles deviennent interactives. Un nouveau levier pour le business et l’étude du consommateur.

Jusqu’à présent les points de vente misaient sur les vitrines digitales. Ce moyen attractif consiste à communiquer sur une marque via des écrans ou des vidéoprojecteurs. Le principe ? « Grâce à des messages ciblés, les passants interpellés dans la rue sont amenés à toucher un écran afin d’animer la vitrine, ce qui permet aux enseignes de travailler leur image de marque », explique Elodie Cyrus, vice-présidente du POPAI (Institut français de la communication et du point de vente), chargée d’affaire au sein du Groupe Reflect.

Aujourd’hui, les attentes des consommateurs adeptes de l’interactivité évoluent au rythme des nouvelles technologies. Du coup, les vitrines interactives émergent de plus en plus comme nouveau vecteur de communication. Et ce, depuis un an. L’idée ? Il s’agit d’interagir avec le passant et lui proposer les services personnalisés qu’il attend. « Outre l’intérêt d’attirer le regard sur le magasin dès la rue, le but est de créer un lien entre la marque et le prospect », ajoute Elodie Cyrus.

Un échange à valeur ajoutée

« La vitrine interactive, que l’on peut comparer à un téléphone tactile géant, permet notamment d’accéder sans contrainte à des informations sur une enseigne ou sur une marque même en dehors des heures d’ouverture du point de vente », explique Jérôme Maisonnasse, cofondateur et directeur commercial de Hilabs, société start-up développant des technologies de vitrines « intelligentes ». Grâce à des outils comme l’infrarouge ou le film interactif, collé sur la vitrine, l’échange se crée. Première étape : séduire le passant. Seconde : l’inciter à entrer et le faire acheter ! Ou comment attirer les gens de manière ludique dans l’antre de la consommation…

En outre, la vitrine interactive permet de mesurer l’intérêt des consommateurs pour la marque et le produit qu’elle représente. Finalement, non contente de créer un nouveau trafic, l’enseigne aurait trouvé un nouveau moyen d’augmenter son retour sur investissement… Pour ce faire, il faut que ces vitrines offrent aux passants des services à valeur ajoutée. Concrètement, cela peut passer par le conseil, l’information, mais aussi par la réservation de produits, l’inscription à un événement, la réception d’une référence… Des jeux-concours, calqués sur le principe des jeux sur le Net, peuvent même être envisagés. Le tout est de rester attrayant, un critère essentiel pour faire revenir le consommateur sur le lieu de vente.

Un outil de précommande hors horaires d’ouverture

Certains secteurs d’activité ont déjà compris l’intérêt des vitrines interactives. C’est le cas du prêt-à-porter qui propose aujourd’hui aux passants de prendre connaissance du catalogue de la marque ou de découvrir les collections. Les acheteurs ont même la possibilité de laisser leurs coordonnées téléphoniques pour recevoir un SMS lorsqu’un produit sélectionné est arrivé en boutique.

Autre manne de business : la possibilité d’une précommande hors horaires d’ouverture. Le magasin Morgan, sur les Champs-Elysées à Paris, a pris cette option à l’occasion des soldes d’hiver. Les passants pouvaient renseigner leur adresse e-mail depuis la rue et recevoir ensuite un bon de réduction sur les articles déjà soldés. Quant à la marque Façonnable (prêt à porter haut de gamme), elle teste actuellement un concept de service promotionnel mis en œuvre par une vitrine. Ainsi, les passants peuvent consulter le catalogue et les accessoires de la marque grâce à la vitrine, puis recevoir des coupons de réduction via un SMS, après avoir laissé leur numéro de téléphone.

Les agences immobilières, elles aussi, exploitent les potentialités de l’interactivité pour faire de l’« avant-vente ». Besson propose ainsi aux passants intéressés par les biens à louer ou à vendre de laisser leur téléphone sur l’écran tactile de la vitrine. « Ils reçoivent ensuite l’annonce par le biais d’un SMS, avec le lien Internet pour recevoir les visuels », explique Jérôme Maisonnasse, qui a conçu ce service interactif dénommé Ubicity. Résultat : sur 160 000 passages en six mois, plus de 5 % des visiteurs ont touché la vitrine et plus de 50 personnes par mois ont récupéré les informations attendues. La vitrine interactive s’apparente dans ce cas à un outil, qui par un biais détourné et incitatif permet d’enrichir la base de données de l’agence Besson. Car une base de données bien renseignée permet de conquérir et de fidéliser les clients.

Il faut savoir aussi que la solution Ubicity facilite l’analyse de l’audience en procédant au recensement des passants qui s’arrêtent devant la vitrine. Les enseignes peuvent donc, si nécessaire, réajuster le choix des messages en fonction du profil majoritaire des prospects. C’est ni plus ni moins la face cachée, pour le consommateur, d’une stratégie marketing efficace.

Un concentrateur de bases de données

La vitrine interactive devient donc le premier représentant de la marque auprès du consommateur dans la rue, et sans aucun doute un des premiers levier de communication pour le point de vente. Au final, elle a tellement d’atouts (proximité, échange, promotion, ciblage) qu’elle devrait séduire de plus en plus d’enseignes. D’autant plus que son développement se fait dans la logique même du mode de consommation du prospect : toujours plus vite et de manière immédiate !

Zoom

« Regarde ma vitrine et je te dirai qui tu es !? »

C’est désormais possible… Les enseignes peuvent maintenant analyser le comportement des passants grâce à leur vitrine. Depuis quelques mois maintenant, la société SelfAdvert (éditrice de logiciels) a mis en place un système qui permet au passant de dialoguer par geste – et sans contact – avec un écran doté d’une caméra vidéo. C’est avec cette dernière que le consommateur est identifié – en temps réel – et que l’on détermine son âge, son sexe notamment. Ce qui permettrait de déterminer des profils cibles et de qualifier au mieux les messages. Autre point fort du concept : la mesure d’audience. « Nous développons des outils capables d’évaluer l’audience d’un écran dans un réseau d’affichage dynamique. Nous permettons alors à l’enseigne ou à la marque d’éditer des rapports (listings et/ou graphiques) selon des critères qu’il détermine », explique Olivier Billion, directeur commercial de la société SelfAdvert.

« On peut comparer la vitrine interactive à un téléphone tactile géant. »

Jérôme Maisonnasse, directeur commercial de Hilabs.

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