Le financement participatif vous concerne aussi - Pharmacien Manager n° 152 du 28/10/2015 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Pharmacien Manager n° 152 du 28/10/2015
 

NEWS

Auteur(s) : François Pouzaud

Le financement participatif est devenu un moyen de plus en plus prisé pour financer les projets d’entreprise. C’est aussi aujourd’hui,pour le pharmacien, une façon d’investir.

Phénomène de mode ou tendance de fond ? Avec 152 millions d’euros collectés en 2014, le crowdfunding (ou « financement participatif ») n’en finit pas de séduire. La simplicité du fonctionnement et le développement des nouvelles technologies expliquent cet engouement soudain des aficionados du « financement par la foule ». Des plates-formes Internet mettent en relation directe des porteurs de projets en quête d’argent frais avec des particuliers désireux d’investir. Elles se chargent de donner une visibilité suffisante sur le projet et le niveau de risque encouru, de coordonner et d’administrer la collecte de fonds. Pour attirer les internautes, elles affichent des taux de rendement dissuasifs sur leur page d’accueil face aux maigres rendements des placements classiques. Forts de leur succès, ces sites de financement participatif foisonnent sur le Net, ce qui n’est pas sans poser des problèmes de choix pour l’investisseur, et ce qui a amené les pouvoirs publics à réglementer cette activité en 2014. Certaines plates-formes sont généralistes tandis que d’autres sont spécialisées dans un type de financement bien précis, comme le microcrédit, les projets écologiques, culturels, associatifs, entrepreneuriaux ou encore les prêts de particuliers. Il n’y a que l’embarras du choix !

COMMENT ça fonctionne ?

Il y a officiellement trois modèles différents de crowdfunding. Tout d’abord, il peut prendre la forme de dons ou de contributions. « Aussi, le système peut faire appel à des prêts rémunérés et il concurrence alors le secteur bancaire. Enfin, la troisième forme de crowdfunding passe par des souscriptions au capital de sociétés non cotées (equity-crowdfunding) », indique Thierry de Catheu, directeur de la plate-forme Hoolders Santé.

L’equity-crowdfunding concerne en particulier les projets issus du domaine de la santé. « Les investisseurs regroupés au sein d’une holding d’investissement se portent sur des projets de start-up en phase d’amorçage avec une perspective de croissance rapide du chiffre d’affaires », précise Elodie Manthé, responsable recherche & développement chez Wiseed, une plate-forme de crowdfunding spécialisée dans des projets technologiquement innovants.

COMMENT ça se déploie ?

Le crowdfunding est une alternative au secteur bancaire intéressante pour un entrepreneur car Internet permet de toucher potentiellement des millions de personnes susceptibles de contribuer à la réalisation de son projet. C’est un système de levée de capitaux plus simple et plus accessible, qui permet parfois de réunir des fonds en un temps record.

En pratique, les porteurs de projets postent en ligne, sur les plates-formes de crowdfunding, les activités pour lesquelles ils sollicitent des levées de fonds. Les présentations sont faites de sorte à attirer le plus grand nombre d’investisseurs. La plupart du temps, les moyens de promotion vont au-delà de la plate-forme par l’usage des réseaux sociaux. Le post présente également le capital nécessaire, les retours sur investissement prévus et le délai de levée des capitaux. Si l’investisseur est intéressé par le projet, il se connecte sur la plate-forme et réalise son apport de fonds selon les différentes options de paiement proposées. « Si le montant minimal pour la réalisation est atteint au terme de la levée des fonds, les sommes collectées sont remises au porteur du projet selon les modalités définies par la plate-forme qui, au passage, se rémunère par une commission de gestion, explique Thierry de Catheu. Dans le cas contraire, chaque investisseur récupère sa mise. »

Quel (s) intérêt (s) ?

Pour les porteurs de projets, la principale motivation est économique (financement potentiellement moins cher). « Pour les investisseurs, le prêt rémunéré constitue une source d’épargne et la prise de participation un investissement dans un projet qui a du sens à leurs yeux, souligne Thierry de Catheu. Ces investissements permettent une défiscalisation (réduction d’IR et d’ISF) et un fort retour sur investissement en cas de succès. »

Comme en Bourse, il faut savoir se montrer patient : « La durée moyenne d’investissement est de cinq à six ans », indique Elodie Manthé. Parfois, le retour sur investissement est plus rapide (18 à 36 mois avec un taux d’intérêt de 8 % par an).

DEMAIN pour les pharmacies ?

Ce n’est pas impossible. Un système de prêt est en cours d’expérimentation avec une première catégorie de TPE : les boulangeries. « Le prêt entre particuliers, en supprimant un intermédiaire (la banque), permet d’alléger les frais et charges, d’avoir un meilleur rendement et des taux à court terme plus intéressants qu’une banque », précise Thierry de Catheu.

Pour le moment, le pharmacien d’officine est considéré par les plates-formes plus comme un investisseur potentiel que comme un porteur de projet à financer. « Cependant, nous ne sommes pas fermés à des projets de pharmaciens innovants… », souffle Elodie Manthé.

Variante

Le cofunding

Le cofunding permet aux particuliers de participer à des projets d’investissement en capital, qualifiés et sécurisés, mais pas seuls. Les mises sont partagées avec la plate-forme et des investisseurs professionnels (fonds, family office et business angels), avec la possibilité de co-investir dans des entreprises innovantes à partir de 500 € !

Par exemple, la plate-forme de cofunding de Hoolders se concentre sur la santé, les objets connectés et la silver économie. « Parmi les 900 dossiers reçus cette année, nous avons identifié Carlina Technologies, une entreprise innovante développant des nanomédicaments pour prolonger les effets des protéines thérapeutiques, indique Thierry de Catheu, directeur de Hoolders Santé. Si demain un laboratoire rachète le projet ou si la société entre en Bourse, l’investisseur peut multiplier sa mise par 10 ou par 100. »

L’ESSENTIEL

→ Le financement participatif ou crowdfunding est un phénomène de société qui a émergé grâce à l’essor d’Internet et des réseaux sociaux.

→ Il s’intéresse à toute sorte de projets et n’est pas fermé à celui des pharmacies.

→ Des plates-formes spécialisées permettent de collecter des fonds en dehors des banques afin de financer un projet spécifique.

→ Cette activité est réglementée.

→ Il existe 3 grandes formes de crowdfunding : le don, le prêt rémunéré et l’equity (investissement au capital des entreprises).

64 500

C’EST LE NOMBRE de projets mis en ligne depuis le lancement des plates-formes de crowdfunding.

TAUX DE SUCCÈS

54 % des projets investis en capital on vu le jour. 99 % de ceux financés par prêt et don sans récompense se sont concrétisés, contre 57 % pour les projets avec don et récompense.

Source : réseau professionnel des plates-formes de crowdfunding en France.

100 € C’EST SOUVENT

le montant minimal d’investissement. Mais le facteur de risque est élevé dans un projet de start-up : perte possible de 100 % du capital investi !

65 448 €

C’EST LE MONTANT moyen de collecte pour un projet financé par prêt rémunéré, avec un montant moyen de 561 € par contributeur.

EN 1 AN LES FONDS

collectés ont doublé, passant de 78,3 à 152 M € entre 2013 et 2014. Plus de la moitié des sommes résultent prêts.

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