E-santé : Quels impacts pour l’officine ? - Pharmacien Manager n° 170 du 29/08/2017 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Pharmacien Manager n° 170 du 29/08/2017
 

NEWS

Auteur(s) : Yves Rivoal

Elles s’appellent C-Napps, Dokbody, Umanlife, Medeo… de plus en plus de start-up Made in France se positionnent sur le créneau de l’e-santé, avec des innovations qui pourraient impacter, à des degrés divers, le métier de pharmacien d’officine.

Pour savoir à quoi ressemblera le paysage de l’epharma demain, il faut frapper aux portes des startup qui planchent sur des innovations censées révolutionner les usages. Premier constat : l’e-pharma se révèle le parent pauvre de l’innovation comme l’explique Guillaume Marchand, président de France eHealthTech, une association qui regroupe 140 start-up, évoluant dans l’univers de l’e-santé. « La plupart des acteurs travaillent sur des aspects classiques du e-commerce, comme l’optimisation du parcours client. » Guillaume Marchand ne voit pas, pour l’instant, en France, venir la bombe à fragmentation qui va disrupter tous les codes et proposer des algorithmes permettant d’automatiser et de sécuriser la prescription et la dispensation des médicaments. « Car, s’il est prouvé que demain, un algorithme fait mieux que le couple médecin/pharmacien, il est fort probable que des acteurs comme Amazon s’engouffreront dans la brèche pour proposer des services de livraison de médicaments à domicile. »

GÉRER les risques

L’initiative la plus avancée dans ce domaine est celle de C-Napps. Cette start-up bordelaise, fondée par deux médecins, a développé une plateforme qui utilise l’intelligence artificielle pour identifier les interactions néfastes potentielles entre les médicaments et les risques associés aux pathologies des patients. C-Napps a vocation à être intégré dans les logiciels des médecins. La société s’apprête également à lancer, en septembre en version beta, Galien, une application grand public, qui permettra de scanner son ordonnance avec son Smartphone pour vérifier qu’il n’y a pas d’interactions entre les médicaments.

SURMONTER la mauvaise note

Autre innovation qui pourrait bientôt bouleverser le métier du pharmacien d’officine : dokBody, une application de recommandation des médecins. « En arrivant sur dokBody, le patient peut chercher un praticien à partir de différents critères comme la géolocalisation, la spécialisation, le type de paiement accepté… », explique Laurène Corbière, cofondatrice de dokBody. Sur la page de résultats, les médecins sont classés par ordre décroissant de pourcentage de recommandations. à l’issue d’une consultation, les patients peuvent donner leur avis sur quatre items : le temps d’attente, l’état du cabinet, la qualité d’écoute et d’information du médecin. Déjà utilisée par 25 000 utilisateurs actifs, l’application sera prochainement étendue aux pharmacies. Préparezvous donc à être noté par vos clients.

L’E-SANTÉ en mode prévention

Dans le champ de la prévention, le carnet de santé digital conçu par Umanlife concentre toutes les données de santé et de bien-être liées à un patient. Après analyse des données, la start-up propose un service de coaching pour aider les utilisateurs à améliorer leur hygiène de vie, et donc à rester en bonne santé. « Umanlife est disponible sur Internet et via une application, précise son fondateur Alexandre Plé. Le carnet de santé digital peut être alimenté à la main, mais aussi en scannant ses ordonnances ou en récupérant automatiquement les données mesurées via les objets connectés. » Umanlife a développé un agrégateur qui fonctionne d’ores et déjà avec les balances connectées Withings, les tensiomètres iHealth, les lecteurs de glycémie Bewell Connect et les trackers d’activité Garmin. Fort de ses 30 000 utilisateurs, Umanlife envisage de s’attaquer prochainement aux officines. « Nous sommes en effet convaincus que les pharmaciens proposeront demain à leurs patients de gérer pour leur compte, et avec leur accord, ce carnet digital de santé, tout comme ils leur proposeront de mesurer leurs constantes vitales à l’officine via des objets connectés », pronostique Alexandre Plé.

NOUVELLE INTERFACE entre objets connectés et professionnels de santé

L’interopérabilité des données de santé constitue un autre terrain de jeu privilégié pour des sociétés comme Medeo. Cette start-up lyonnaise a conçu Kligo, un petit module USB qui se connecte sur l’ordinateur des médecins, et qui transmet automatiquement dans leur logiciel les données mesurées avec les objets connectés du cabinet. « Pour les patients qui pratiquent l’auto-mesure à domicile, nous avons aussi développé une application qui récupère là encore les données et les transfère au médecin traitant ou au spécialiste », complète Rémi-Jean Berger, co-fondateur de Medeo. La solution est d’ores et déjà compatible avec une trentaine de dispositifs médicaux tels que des tensiomètres, balances, glucomètres ou trackers d’activité. « À terme, nous proposerons ce service aux pharmaciens qui auront un rôle à jouer en matière de suivi à distance des pathologies chroniques », annonce Rémi-Jean Berger. Les premiers contacts pour négocier l’intégration de Medeo dans les LGO (logiciels de gestion de l’officine) seront pris avant la fin de l’année. Les expérimentations devraient, elles, démarrer au premier semestre 2018.

ON EN PARLE

CITIZEN DOC

Un docteur de poche gratuit

Vous exercez dans une zone où décrocher un rendez-vous chez un généraliste relève de la gageure ?

L’appli Citizen Doc peut satisfaire certains de vos patients. Après avoir répondu à des questionnaires élaborés par un comité médical sur les bobos et maladies du quotidien (le nez et la gorge, la peau, la tête, le dos, le ventre, les yeux…), Citizen Doc livre son verdict. L’application indique alors, s’il est nécessaire d’aller consulter ou pas et oriente vers les traitements sans ordonnance à prendre. Quelques jours après, le patient est recontacté afin de savoir comment il se sent. L’application propose enfin des conseils santé pour éviter de contaminer les proches ou pour soulager sans recourir à des médicaments.

Y.R.

3 milliards d’euros C’EST LE CA ANNUEL généré par le secteur de l’e-santé, en France. Il augmente de 4 à 7 % par an.

Y.R.

Source : VivaTech 2017

L’APPLI DU MOIS

Un patient vous indique qu’il a des migraines depuis qu’il a pris un médicament ? Ayez le réflexe My eReport. Cette application facilite les déclarations d’effets indésirables auprès des autorités de santé compétentes en Europe. « Via My eReport, un patient, un pharmacien ou une infirmière peuvent effectuer en quelques clics une déclaration et recevoir un mail d’accusé de réception, souligne Claude Touche, fondateur d’eVeDrug, la société qui a développé l’application. Il est également possible d’envoyer un double à son médecin traitant et de consulter le nombre de personnes en Europe qui ont transmis le même effet indésirable pour le médicament en cause. » My eReport a déjà transmis 1 300 déclarations. 85 % émanaient de patients, 10 % de pharmaciens et 5 % de médecins…

Y.R.

ORDRE

Le Conseil de l’ordre des Pharmaciens vient de lancer l’application mobile « Ordre pharma ». Vous pourrez y consulter le fil d’actualité en temps réel, écouter des podcasts sur des questions de santé publique ou télécharger des documents de référence. l’application intègre également des services qui permettent d’identifier les personnes à contacter au sein de l’ordre, de découvrir quotidiennement un point de la législation et de la pratique officinale.

Y.R.

GÉNÉRIQUES

Pour inciter les médecins hospitaliers et libéraux à substituer au princeps un médicament générique qui possède le même principe actif, au même dosage et avec la même forme pharmaceutique, l’assurance maladie vient de lancer « e-mémo génériques ». cette appli gratuite indique si une molécule est inscrite au répertoire des médicaments génériques.

Y.R.

Vous sentez-vous régulièrement en insécurité dans vos officines ?


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1Healthformation propose un catalogue de formations en e-learning sur une quinzaine de thématiques liées à la pratique officinale. Certains modules permettent de valider l'obligation de DPC.

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