Organisation bien huilée - Pharmacien Manager n° 165 du 22/02/2017 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Pharmacien Manager n° 165 du 22/02/2017
 

REPORTAGE

Auteur(s) : Fabienne Colin

À la pharmacie des olympiades, le management d’une équipe de 20 personnes est fondé sur une délégation claire et un outil informatique rodé. Au service de la qualité.

La titulaire Florence Belleteste tient à une certaine hiérarchie au sein de son équipe. Elle a attribué à chacun de ses adjoints un rôle de parrain-manager, auprès de deux ou trois « filleuls » préparateurs. « Le parrain redescend à chacun les messages de la direction et les points évoqués lors d’une réunion mensuelle avec les pharmaciens », explique Florence Belleteste, titulaire diplômée de l’Essec (Master gestion et management de l’officine proposé par Biogaran). Et c’est une préparatrice qui gère ses collègues du back office. Cette répartition des rôles responsabilise et établit une plus grande proximité entre collaborateurs.

Si les réunions mensuelles entre pharmaciens se tiennent durant les heures de travail, un séminaire annuel réunissant cette fois toute l’équipe et leur famille, a lieu le lundi de Pentecôte dans un endroit sympa : un château avec terrain de golf, un parc d’attractions… Un temps « studieux » permet de réinsister sur les grandes lignes de la stratégie : l’accueil, les services (lire pages précédentes). Et comme chaque collaborateur a des responsabilités bien définies (Virginie le back office, ses consœurs Mélanie et Françoise l’orthopédie, le pharmacien François la qualité, Anne la diététique, etc.), chacun a l’occasion de présenter ses initiatives, son bilan, ses éventuelles attentes.

FORMATION continue

Au quotidien, pour assurer la qualité du conseil et de l’accompagnement, c’est la formation qui compte. La titulaire elle-même est assidue aux séminaires organisés par son groupement le CEIDO. Et l’équipe a un accès à une montée en compétence permanente grâce à un abonnement à Ma Formation officinale. Selon sa vie personnelle et ses centres d’intérêt, chacun suit les modules à son rythme, à la maison. Un temps rémunéré par l’officine. Enfin, les nouveaux venus sont systématiquement envoyés compléter leurs connaissances pendant deux jours en orthopédie, rayon clé de l’officine.

AMELIORATION des process

Ici, la qualité est une affaire de longue date, mais on continue à progresser sur ce terrain. La pharmacie est certifiée QMS Iso 9001 depuis 2010 et elle vient de se doter d’un outil informatique clé. Il y a un an, le pharmacien responsable assurance qualité (Praq), François, a en effet créé une plateforme de suivi désormais utilisée en permanence par l’équipe. Son nom : IsyMaq (pour « information des systèmes de management de l’assurance qualité »). Toutes les procédures et les fiches techniques y sont accessibles par tous. L’équipe y mentionne les appels téléphoniques auprès des médecins, y retrouve les informations pratiques sur les collaborateurs, les modifications d’ordonnances, etc. Mais surtout, elle y consigne tout dysfonctionnement. Exit le cahier où chacun relate à sa façon les problèmes rencontrés. Sur l’interface maison, chaque souci est répertorié, en fonction du domaine concerné (back office, dispensation…), de son origine (déclaration de l’équipe, d’un client ou relecture d’ordonnance) et de ses enjeux (sans conséquence client, avec, ou sans risque iatrogénique). « On y rédige uniquement du factuel sans accuser personne ni préciser qui a fait quoi. L’équipe a tout de suite adhéré », indique Florence Belleteste. Chaque dysfonctionnement est e-mailé à toutes les personnes ad hoc selon le domaine concerné. Car ici, chaque salarié a sa propre adresse électronique professionnelle pour faciliter les échanges dans une équipe de près de 20 personnes. IsyMaq permet de communiquer à tous les solutions mises en place, et, ainsi, d’améliorer les process. Ou comment remettre chacun à niveau sans pointer personne du doigt. « C’est un outil extraordinaire, un vrai couteau suisse. Le seul bémol, c’est le côté négatif véhiculé par le mail annonçant le dysfonctionnement », confie la titulaire attachée à rester constructive. Car elle tient à construire et même à transmettre : Florence Belleteste s’est associée avec deux de ses anciennes adjointes qu’elle a épaulées pour permettre leur installation aux alentours.

Audit merchandising EN PARTENARIAT AVEC ACTES D’ACHATS

L’AVIS DE L’EXPERT Philippe Farge CONSULTANT CHEZ ACTES D’ACHATS

→ Félicitations à la titulaire pour son concept inspirant la proximité avec le client. L’ambiance de cette officine de centre commercial est proche de celle d’une pharmacie de quartier. La signalétique singulière à la craie sur des ardoises entretient le lien avec la patientèle en empruntant les codes des étals de marchés. Les espaces comptoirs sont dégagés et fonctionnels.

→ Mais… les linéaires méritent d’être aérés pour que le client visualise mieux l’offre, sans confusion. Les services (livraison, prise de tension…) ne sont pas assez valorisés.

→ Attention à la signalétique non homogène sur les ardoises (par marque, par bénéfice, et par univers). Mieux vaut choisir un seul code de repérage (par bénéfice par exemple) et s’y tenir.

ŒIL DE L’EXPERT

L’espace Orthopédie est bien délimité, mais la compréhension de l’offre n’est pas au rendez-vous.

→ Apporter des clefs de lecture. Utiliser des mots simples (comme Circulation, Poignets, Maintien…) et des pictogrammes pour illustrer ces termes, afin de guider le client dans son choix.

→ Jouer sur l’approche sensorielle. Mettre à disposition un nuancier de couleurs et de textures pour les articles de contention, présenter trois types de colliers cervicaux que l’on peut essayer, etc.

BAROMÈTRE

Méthodologie

L’index efficacité/positionnement du baromètre exclusif Actes d’Achats – Pharmacien Manager mesure trois critères : la vitrine (ou la façade), le parcours client et l’offre. Et ce, en fonction de leur cohérence avec le positionnement de l’officine, l’efficacité marchande et l’ensemble des dispositifs mis en place à travers le prisme du merchandising.

RÉSULTATS

Façade

MÉDIOCRE

La façade exprime bien la thématique produits, mais oublie de valoriser les spécialisations du lieu, en particulier l’orthopédie.

Parcours client

BIEN

Si le parcours semble de prime abord fluide grâce à la signalétique en hdiv indiquant les univers, la lecture de l’offre à l’intérieur de chaque univers est moins évidente.

L’offre

BIEN

La titulaire souhaite offrir le choix à prix abordable. Dommage que les services associés ne soient ni mis en avant dans l’officine ni corrélés à l’offre.

ŒIL DE L’EXPERT

Si le rayon Cosmétique est agréable, il ne reflète pas l’expertise de l’équipe.

→ Repenser la table d’animation maquillage. Plutôt que de la dédier à la promo, lui affecter une autre destination. Exemple : en faire un lieu de diagnostic de peau en mettant en avant des routines beauté et en faisant tourner les marques.

→ Valoriser les testeurs. On en trouve à disposition pour de nombreux produits. Or, ils doivent résulter d’une sélection de l’officine. Mieux vaut donc présenter seulement quelques références sur un plateau, en renouvelant la sélection chaque quinzaine.

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