Comment gagner plus sans payer plus d’impôts ? - Pharmacien Manager n° 163 du 30/11/2016 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Pharmacien Manager n° 163 du 30/11/2016
 

PRATIQUES

Auteur(s) : François Pouzaud

Comment gagner plus tout en allégeant ses impôts ? Pour Carole Lejas, expert-comptable, associée du cabinet Exco Valliance FP, « il faut aller chercher des solutions du côté des rémunérations indirectes. » Elle évoque ainsi certains avantages comme les chèques-vacances ou les tickets restaurants, dont peuvent désormais profiter les dirigeants de société.

S’INSPIRER du modèle des salariés.

Car, contrairement aux idées reçues, les chèques-vacances financés pour partie par l’entreprise ne s’adressent pas qu’à vos salariés. « Depuis la loi de développement et de modernisation des services touristiques du 22.07.2009, les chefs d’entreprise de moins de 50 salariés, leur conjoint, concubin, partenaire pacsé et les personnes à leur charge peuvent également en bénéficier », précise Carole Lejas. Sur le plan fiscal, la contribution de l’entreprise aux chèques-vacances est exonérée d’impôt sur le revenu comme pour les salariés, dans la limite de 30 % du Smic brut mensuel (1 466,62 € en 2016) par an et par salarié.

Les tickets restaurants fonctionnent comme les chèques-vacances avec une partie de leur valeur prise en charge par l’entreprise. « Cet avantage est exonéré d’impôt sur le revenu et de cotisations à condition qu’il soit compris entre 50 et 60 % de la valeur du titre et qu’il n’excède pas 5,37 € par jour en 2016 », mentionne Carole Lejas. L’avantage peut donc s’élever à 1 353,24 € par an (5,36 € x 252 jours ouvrés en 2016, hors congés).

L’attribution des titres-restaurants était jusque-là conditionnée par l’existence d’un lien de saliarat. Plus maintenant ! Cet avantage est ouvert aux gérants minoritaires ou égalitaires de sociétés (SARL, SELARL), et aux présidents de SELCA ou de SELAS. Reste que les gérants majoritaires (régime des travailleurs non-salariés) sont toujours exclus de cet avantage.

LOUER une partie de sa résidence principale.

C’est incontestablement la solution la plus efficace pour augmenter ses revenus sans payer d’impôt supplémentaire. Une solution simple et parfaitement légale. « Que vous soyez propriétaire de votre résidence principale ou locataire, vous avez la possibilité d’en (sous) louer une partie (si vous êtes locataire, le bail doit vous autoriser à le faire). Si vous respectez certains critères, les revenus de cette location seront exonérés d’impôts sur le revenu », explique Aurélien Sarazin, conseiller en gestion de patrimoine.

Les critères à satisfaire : les pièces louées doivent être meublées, le locataire doit en faire sa résidence principale, la mise en location doit réduire votre nombre de pièces à vivre. « Si la partie louée correspond à une extension de sa résidence principale réalisée dans un but locatif, le dispositif d’exonération ne sera pas applicable », précise notre interlocuteur. La résidence louée doit aussi disposer d’une entrée annexe pour le locataire. Dernière condition, le loyer ne doit pas dépasser certains plafonds, réévalués chaque année. Le plafond annuel par mètre carré de surface habitable (hors charge) est fixé à 184 € en Ile-de France et 135 € dans les autres régions en 2016.

S’OCTROYER des avantages en nature.

Le choix de l’avantage en nature (voiture de société, téléphone, ordinateur, logement compris dans le bail commercial mis à disposition par l’entreprise) par rapport à une augmentation de rémunération peut permettre de dégager un revenu disponible plus important pour le dirigeant. Et à moindre coût pour la société puisque c’est une charge déductible. « Les avantages en nature sont imposables mais ils offrent l’économie d’un financement sur le plan personnel », précise Carole Lejas.

Concernant la voiture acquise par la société, l’astuce fiscale est plus subtile, il ne faut pas se tromper. « Le dirigeant a deux choix, soit il s’agit d’un véhicule de tourisme (plus de 2 places) soit d’un véhicule utilitaire (deux places à l’avant uniquement), distingue Amélie BouttemyPruvost, expert-comptable du cabinet AdequA. Même si la deuxième formule est parfois contraignante sur le plan pratique, elle offre de véritables attraits sur le plan fiscal : TVA sur le prix d’acquisition du véhicule récupérable, TVA sur le gasoil récupérable à 100 %, absence de taxe sur les véhicules de société et de plafond de déduction pour l’amortissement du véhicule. Enfin, le calcul de l’avantage en nature pour le dirigeant, s’il y en a réellement un, est rarement contesté par l’administration. »

LE CAS DU MOIS

Vous souhaitez augmenter votre rémunération ? Quoi de plus naturel ! Vous travaillez sans compter dans votre entreprise… Mais parallèlement, votre impôt sur le revenu augmente aussi. Comme tout le monde, vous rêvez d’engraisser un peu moins le fisc tout en augmentant ses ressources personnelles. C’est tentant devant la multitude de réductions et crédits d’impôt existante : déduction des frais de garde d’enfant, des travaux en faveur de la transition énergétique, investissement locatif, souscription de parts dans des sociétés immobilières… Ces placements défiscalisés sont-ils vraiment avantageux ? Quelle est meilleure solution ? Nous avons interrogé des experts pour vous apporter des vraies réponses. Certaines devraient même vous surprendre !

LES EXPERTS

Carole Lejas expert-comptable associée du cabinet exco Valliance FP

Amélie BouttemyPruvost expert-comptable du cabinet ADEQUA

Aurélien Sarazin conseiller en gestion de patrimoine (Sarazin patrimoine)

AH OUI !

Utiliser de manière raisonnable à titre privé un téléphone ou un ordinateur portable de l’entreprise dans la vie de tous les jours (appels de courte durée, brèves consultations de sites Web, SMS, etc.). Cela ne constitue pas un avantage en nature imposable.

OH NON !

Ne distribuer des chèquesvacances ou des tickets-restaurants uniquement à vos salariés. Dans certaines conditions, les dirigeants d’entreprise peuvent en profiter aussi.

TÉMOIGNAGE

« J’ai investi dans la location meublée en tant que dirigeant »

Laurent Lagrave titulaire à Hourtin (33)

Sur les conseils de son expert-comptable, Laurent Lagrave, qui cherchait une source de revenu complémentaire facile et non fiscalisée, a investi dans une villa de vacances en bord de mer située entre Soulac-sur-Mer et Lacanau. Il a pris le statut de loueur en meublé non professionnel (LMNP). Cet investissement, c’est bien celui d’un dirigeant d’entreprise et non d’un particulier. « J’ai créé, avec mon épouse, une SARL de famille à l’IR, pour faire cet achat », précise-t-il. Une société dont l’objet est l’exploitation d’une résidence de vacances… Le miracle de la location meublée réside, en effet, dans cette imposition au titre des BIC (bénéfices industriels et commerciaux). Car dans ce dispositif, on déduit des recettes (les loyers) l’ensemble des charges (intérêts d’emprunt, taxes, travaux, etc.) et les amortissements (faculté de déduire une partie du prix du logement des loyers déclarés). Au bout du compte, on diminue, voire annule, ses recettes, donc ses impôts. « Le loyer annuel couvre plus de 50 % de l’ensemble des charges et de l’investissement », ajoute le titulaire. Seule bémol : « Le fait d’avoir à déclarer de la TVA crée un manque à gagner ». Mais, normalement, à l’issue du bilan du premier exercice comptable, il ne devrait pas y avoir (ou peu) d’imposition sur les loyers perçus. Un résultat fiscal au mieux de zéro qui sera ensuite réintégré dans la déclaration personnelle de revenus de Laurent Lagrave.

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