La com’ nouvelle génération

Exit les écrans rouges et jaunes, qui s’affichent en alternance pour mettre en avant les dernières promos! Adieu les divs soporifiques, qui défilent lentement – comme sur les bons vieux Minitel – afin d’annoncer l’ouverture exceptionnelle de l’officine ce dimanche ou bien les nouvelles possibilités d’envoi numérique des ordonnances… Place aux contenus divertissants et qualitatifs. « Les écrans sont bien plus grands et peuvent atteindre 45 m². Sur de tels formats, il n’y aurait aucun sens à diffuser des contenus de mauvaise qualité. Il faut que les vidéos fassent vraiment rêver et qu’elles apportent du plaisir », insiste Marc Ballu, président de la société Retail Media, qui se présente comme un « pure player » de la création de contenus pour de très nombreuses enseignes de la distribution spécialisée (Carrefour, Feu Vert, Ikea, Sephora…).

Les écrans montent en gamme

Pour produire les nouveaux contenus, Retail Media sonde en permanence l’évolution de ses audiences. « Tout commence par une analyse du parcours du client, et de sa disponibilité physique et mentale à chaque étape (devant la vitrine, dans un rayon spécifique ou à la caisse…), détaille Marc Ballu. Ensuite, nous passons à la création de contenus éditorialisés en fonction des lieux d’implantation (nous proposons par exemple, quatre flux différents dans un Monoprix et jusqu’à treize, dans un magasin Fnac) et du temps moyen passé par les clients sur l’emplacement visé. » Mais on aurait tort de croire que la tendance « contenus améliorés » se limite aux seuls mastodontes de la distribution. « Par effet de ricochet, on constate une nette augmentation de la qualité d’image et des codes graphiques dans tous les commerces, y compris les officines », déclare Marc Ballu – Retail Media gère ce segment de marché en partenariat avec la régie publicitaire RNP.

En complément, on note une diversification des formats et des tailles d’écrans. Ainsi, Futuramedia a fait le déplacement au salon MPV avec un petit écran stretch « idéal pour ajouter une ambiance au-dessus d’un linéaire », selon sa porte-parole, et VitrineMedia a monté sur son stand un véritable mur d’écrans LED et de porte-affiches LCD, alimentés en électricité par de minuscules câbles de suspension…

Les tables deviennent tactiles

Tout est bon pour attirer l’attention des « shoppers », qui doivent se sentir à l’aise et si possible se laisser immerger dans un environnement propice aux emplettes. Et pour qu’ils se laissent aller, rien de tel que de proposer des animations susceptibles d’occuper leurs chères têtes blondes. C’est l’objectif des tables basses tactiles (de 32 pouces) spécifiquement conçues pour les plus petits par HUMElab et déjà déployées dans les « kids corners » des hôtels Novotel, souligne Boris Bourbon, P.-D.G. de la société. Les jeux ont été réalisés en partenariat avec l’éditeur spécialisé after-mouse.com. Dans la même veine, Alizey Technology a dévoilé une minuscule table tactile de 23 pouces (Baby Kid’s), et Activ’Screen a fait la démonstration d’un totem « ludo-éducatif » adapté aux salles d’attente des opticiens: il embarque plusieurs applications pour le test virtuel de nouvelles montures ou encore la sensibilisation à la protection contre les rayonnements solaires. On imagine que cette solution, développée par une filiale du groupe IVS, spécialisé dans les solutions d’aide à la vente pour les opticiens, pourrait un jour facilement trouver une autre utilité dans les officines.

Les bornes animent la vente

Les innovations de cette dernière édition du salon MPV font aussi la part belle aux outils qui permettent de « prolonger l’expérience client après l’acte d’achat », comme le souligne Ethel Nieradka, responsable du pôle communication de Crown Heights, spécialiste lyonnais du marketing sensoriel et de l’affichage dynamique. Des exemples ? Les nouvelles bornes tactiles mySelfie commercialisées par cette entreprise, qui travaille notamment avec ParaShop, permettent à un client de se prendre en photo dans le magasin pour ensuite le personnaliser et le publier sur les réseaux sociaux. Quant à Improveeze, jeune pousse hexagonale spécialiste du « phygital » (autrement dit de l’intégration des mondes virtuels dans les boutiques physiques) propose d’étendre à moindres frais le catalogue de produits à disposition dans le magasin grâce à de nouvelles bornes de commandes tactiles. La recette a déjà fait ses preuves avec la Undiz Machine: déployée dans plusieurs magasins Undiz (groupe Etam) de Paris et Toulouse, elle permet de commander des sous-vêtements sur une borne tactile pour une livraison express par pneumatique (dans des capsules aéro-propulsées). Le concept semble aujourd’hui faire des émules dans la pharmacie (sans le système de livraison par pneumatique !). Ainsi BD Dispensing équipe les espaces de vente des officines d’une borne de vente digitale (RowaVPoint) reliée à un système d’automatisation Rowa.

Et pourquoi ne pas propulser un robot sur le devant de la scène ? La société de services lyonnaise Hoomanoo s’est distinguée sur le salon avec un robot NAO (Aldebaran Robotics) piloté par ses soins, déjà testé chez Sephora Flash et Darty. Son rôle consiste à accueillir les groupes clients, dans la joie et la bonne humeur… À quand en officine ?