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NEWS
FACE À FACE
Auteur(s) : Fabienne Colin
La révolution de la santé numérique est en marche. À la tête d’orange healthcare, Thierry Zylberberg espère contribuer à cette mutation du parcours de soins. Il souhaite accompagner tous les acteurs, patients, professionnels de santé et autorités. sans oublier les laboratoires…
Orange Healthcare, en partenariat avec la MNH, a dévoilé en mai dernier les résultats du Baromètre Santé 360 sur les nouveaux parcours de soins à l’hôpital, réalisé par Odoxa. L’occasion de se tourner vers le viceprésident exécutif du groupe France Telecom-Orange pour en savoir plus sur ses ambitions en matière d’e-santé.
Thierry Zylberberg. Ce baromètre montre que les patients et le grand public sont satisfaits de leur parcours à l’hôpital. C’est un peu contre-intuitif car nous avons tous entendu, autour de nous, des histoires de galères à l’hôpital… Les gens oublient probablement tout cela une fois sortis, du fait de la qualité des soins qu’ils ont reçus. Au point qu’ils souhaiteraient que leur maladie chronique soit prise en charge à l’hôpital. C’est assez surprenant parce qu’on imagine plus volontiers un patient chronique préférer voir un médecin de proximité. Cela montre un très grand attachement à l’hôpital dans le coeur des Français.
T.Z. Nous avons été étonnés par le constat suivant : 26 % des gens ont déclaré avoir pris rendez-vous à l’hôpital en s’y rendant physiquement… Pour moi, c’est une horreur ! En 2015, cette démarche ne nécessite pas de se déplacer. On peut tout à fait prendre rendez-vous par Internet, par téléphone… Cela dit, les Français souhaitent ajouter une dose de nouvelles technologies à cette relation, dans sa dimension administrative. Ils sont beaucoup plus réticents concernant le contenu médical, pour lequel la notion de confidentialité reste très importante. A l’inverse, les médecins attendent des nouvelles technologies davantage d’informations sur le dossier médical du patient.
T.Z. On touche là au côté dérangeant des résultats de ce baromètre. On peut imaginer que le pharmacien soit un acteur de proximité et gère une partie du parcours de soins. Chez Orange Healthcare, nous avons mis au point des systèmes de rappel de prise de médicaments. Ils peuvent être déclenchés par le médecin ou le pharmacien. Technologiquement et de manière opérationnelle, on imagine de nombreux services. Mais, selon le baromètre, les patients ne sont pas tout à fait prêts à les utiliser. Il va falloir mener un travail d’explication et de conviction auprès du grand public et des patients pour les mettre en place.
T.Z. Dans ce baromètre, ce ne sont pas les acteurs de santé les plus conservateurs. Nous avions fait le même type d’observations, un peu dérangeantes, lors de notre premier baromètre, sur les objets connectés. D’un côté, les médecins se déclaraient prêts à les prescrire, de l’autre, les patients disaient attendre que les médecins leur proposent. Les deux s’attendaient. En fait, ce qui manque, comme souvent en France, c’est une explication claire et univoque de ce vers où nous allons. Or, aujourd’hui, nous n’en avons pas. Les pharmaciens imaginent un parcours, les médecins libéraux quelque chose d’autre ; les hospitaliers encore autre chose, le ministère a une stratégie floue. Quant au corps social, il est d’accord pour avancer sur le domaine de la technologie mais ne semble pas prêt à accepter les transformations qui s’annoncent. On aurait besoin d’une convergence, plus ou moins forcée par le ministère.
T.Z. Il faut distinguer les objets de bien-être et les objets de santé. Chez Decathlon ou à la Fnac, on trouve des objets qui disent combien de pas vous faites dans la journée, le nombre de calories absorbées… Ce sont des objets de bien-être destinés aux clients lui-même. La donnée fournie n’est pas utilisable par un médecin. Prendre sa tension quand ça vous chante est inutile au professionnel de santé. Ce n’est pas de l’information. C’est du bruit. Toutefois, l’information peut servir au patient, pour prendre en charge son bien-être, éventuellement pour être davantage acteur de sa santé dans le cadre d’une pathologie…
T.Z. Ils peuvent être les mêmes que ceux de bien-être mais sont prescrits par un médecin, éventuellement vendus en pharmacie et remboursés, et surtout accompagnés d’un protocole d’utilisation, comme pour un médicament et sa posologie. Ainsi, dans le cadre d’un objet de santé, on explique au patient, par exemple, qu’il doit pendre sa tension deux fois par semaine, le soir, confortablement installé dans son canapé, à raison de deux mesures à 10 minutes d’intervalle, et qu’il doit établir la moyenne de ces deux résultats. L’information trouvée a une valeur pour le médecin, lequel peut l’interpréter.
T.Z. Nous travaillons sur des solutions pour des hôpitaux, sur le parcours patient : nous sommes très impliqués dans le projet du gouvernement « Territoire de soins numérique » dont les appels à projets sont en cours. Nous nous rapprochons aussi des autorités de santé pour l’hébergement de données de santé. Aussi, nous accompagnons la transformation numérique de l’industrie pharmaceutique. Les laboratoires doivent passer d’un mode « vendeur de pilules » à « vendeur de solutions de santé », ce qui nécessite des systèmes pour lesquels nous voulons les accompagner. Enfin, nous sommes au stade de la réflexion sur la prévention et la « silver économie ».
T.Z. Aujourd’hui, les industriels inventent des molécules, en font des pilules puis essaient de convaincre le monde médical de les prescrire pour en faire des blockbusters. Leur défi actuel consiste à devenir un expert d’une pathologie et un partenaire du système de soins d’un pays pour l’aider à gérer cette maladie. C’est le cas de Sanofi et du diabète. Ce laboratoire essaie de plus en plus de construire, au-delà de son insuline, un écosystème de produits. L’objectif est de proposer des services autour de glucomètres, par exemple.
T.Z. Nous avons eu des contacts avec des groupements d’officines, plutôt sur des services comme le rappel de prise de rendez-vous médicamenteux, les piluliers électroniques… Plus récemment nous nous sommes positionnés sur l’hébergement de données comme plateforme de vente en ligne pour les pharmacies, via la platforme MyWebPharma (lire PHM 147).
DIRECTEUR D’ORANGE HEALTHCARE
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