Ma maintenance est-elle trop chère ? - Pharmacien Manager n° 149 du 01/07/2015 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Pharmacien Manager n° 149 du 01/07/2015
 

PRATIQUES

QUESTION

Quand peut-on vraiment affirmer qu’une maintenance s’avère trop onéreuse ? Réponse : quand son coût est supérieur au bénéfice du service rendu. Selon Sébastien Ropert, directeur général chez WinPharma, la maintenance n’est pas une question de prix mais de rapport qualité/prix. « Un service est toujours trop cher si la qualité n’est pas là. » Toute la difficulté consiste donc à évaluer le service rendu sans forcément avoir à le tester en cas de panne.

ÉVALUER la qualité du service

Sans qu’il y ait à régler un gros dysfonctionnement, la qualité de service se juge d’abord par la réactivité de la hotline, la qualité des réponses et la capacité à résoudre des problèmes en live. N’hésitez donc pas à appeler vos interlocuteurs et à leur poser différentes questions au sujet du matériel. Pour évaluer la rapidité des interventions techniques sur site, renseignez-vous à propos du nombre de techniciens employés par votre fournisseur. Plus ils sont nombreux et plus vous aurez de chance d’être rapidement dépanné. Le nombre d’agences régionales et/ou d’antennes techniques, et surtout leur répartition sur le territoire national, compte aussi. En effet, rien n’est plus pénalisant qu’une pharmacie paralysée par une panne de matériel ou de logiciel. « Le choix ou le changement de prestataire ne doit pas s’opérer sur une logique de coût, mais de qualité de maintenance, de délais d’intervention, de qualité intrinsèque du logiciel. Il faut aussi juger le prestataire sur sa capacité à proposer des solutions collant aux évolutions du métier et aux besoins du pharmacien », souligne Jérôme Lapray, responsable marketing de Pharmagest.

DOSER les risques

En pharmacie, le coût de la maintenance logiciel varie en fonction du nombre de postes. Et dans les faits, il n’y a pas de différences notables d’un prestataire à l’autre. Pour une configuration de cinq à six postes, il faut compter 5 000 à 6 000 € par an (comprenant le serveur et le logiciel). Selon Jérôme Lapray, chercher à économiser sur la maintenance peut être intéressant à court terme mais jamais à long terme.

« Car le coût d’une intervention hors contrat est toujours plus élevé que le coût mensuel d’une maintenance. » De même, le délai d’intervention hors contrat est toujours plus long. Aujourd’hui, la tendance est aux solutions « tout-en-un », c’est-à-dire intégrant la maintenance et le financement du matériel. Elles offrent la tranquillité totale et des dépenses régulières sans surprise. « Chez Pharmagest, plus des deux tiers de nos clients ont choisi cette option, incluant le remplacement à neuf du matériel au bout de 30 mois », indique Jérôme Lapray. Pour les postes informatiques et leurs consommables (imprimantes, etc.), le pharmacien peut cependant faire des choix selon son goût ou son aversion du risque. « Celui qui veut le confort de ne s’occuper de rien préférera prendre une maintenance sur l’ensemble de son matériel, explique Bénédicte Dekeister, fondatrice et dirigeante de Winpharma. Pour le titulaire soucieux de rentabilité, la maintenance sur les unités centrales peut se montrer suffisante. En effet, remplacer une imprimante ou un lecteur code-barres lorsqu’il tombe en panne coûte moins cher que de payer une maintenance sur ce matériel. » Autrement dit, la probabilité de la panne est faible sur les équipements annexes aux unités centrales, mais il faut assumer le coût de l’éventualité d’un remplacement à neuf.

ÉTUDIER les formules « tout inclus »

Pour les automates et robots, il existe différents types de contrats de maintenance. À commencer par le contrat « premium », intégrant pièces, main-d’oeuvre, déplacements, mises à jour logiciels, hotline et en principe aucun indice de vétusté. Le contrat « intermédiaire » correspond à un contrat « premium » hors pièces et parfois hors main-d’oeuvre. Le contrat de base, lui, inclut uniquement la hotline, une ou plusieurs visites préventives et la garantie légale. Hors contrat, chaque prestation est soumise à un devis. « Le contrat « premium  » à l’année ne doit pas dépasser 2 % du prix catalogue d’un automate, 7 % pour un robot. Cette limite se situe à 1,2 % pour un contrat “hors pièces” concernant un automate, 4 % s’il s’agit d’un robot, précise Olivier Resano, directeur commercial de Mekapharm. Dans tous les cas, la maintenance d’un automate est beaucoup plus économique que celle d’un robot ou d’un combiné automate-robot. L’automate étant immobile, il y a moins de pièces d’usure ». Etudiez aussi les contrats « tout inclus » (matériel et maintenance), même s’ils paraissent plus onéreux mais évitent toute mauvaise surprise. En ce qui concerne le convoyage, à changer dans le temps (on peut le comparer aux pneus d’une voiture), il faut étudier avec beaucoup d’attention les offres proposées.

COMPARER les clauses

Dernier point important : la politique des fournisseurs sur le long terme (durée garantie de non-réévaluation tarifaire). Il existerait des contrats qui, après quelques années, demandent un montant triple pour le même service… Il faut donc lire et comparer les clauses des contrats proposés et ne pas s’arrêter au simple montant indiqué. Sur le long terme, le contrat au montant le plus faible indiqué en début de contrat pourra s’avérer être le plus onéreux au final, en raison d’exclusions éventuelles ! Enfin, le témoignage de confrères est également important pour connaître la politique des fournisseurs. Assurément, certains d’entre eux récompensent (le plus souvent plusieurs mois de maintenance offerts) leurs nouveaux clients pour la promotion de leur équipement dernier cri.

LE CAS DU MOIS

Vous êtes équipé de matériel informatique avec un logiciel métier, voire d’un automate ou d’un robot. Et vous êtes amené àsigner des contrats de maintenance. Comme tout le monde, dans un condiv où il n’y a pas de petites économies, vous vous demandez si le coût de ce contrat pourrait être revu à la baisse. D’autant qu’il vous est difficile d’évaluer le service rendu par une maintenance, si vous n’avez pas eu l’occasion de tester une intervention en cas de panne. Parfois, vous êtes même tenté de mettre fin à certains contrats de maintenance… Mais le jeu en vaut-il la chandelle ?

LES EXPERTS

Olivier Resano DIRECTEUR COMMERCIAL DE MEKAPHARM

Bénédicte Dekeister FONDATRICE DE WINPHARMA

Jérôme Lapray RESPONSABLE MARKETING PHARMAGEST

TÉMOIGNAGE

Prime au matériel « vital »

Antoine Bireau est titulaire à Mérignac (33) d’une pharmacie de dix postes. Pour lui, la maintenance informatique a un coût mais elle n’a pas de prix (car elle lui assure la tranquillité). Elle lui revient à 900 €/mois.

« Il est cependant possible de faire des économies sur la maintenance et le renouvellement du matériel périphérique (clavier, écrans, imprimantes, lecteur scanner) », assure-t-il. Ainsi a-t-il choisi de reconduire sa maintenance uniquement sur ce qui est vital : le serveur. Pour le reste, la pharmacie subvient elle-même à ses besoins. « Un scan défectueux au comptoir est remplacé par celui du poste en back-office. Les magasins d’informatique ne manquent pas sur Bordeaux s’il faut racheter en urgence un écran, et mes jeunes collaborateurs savent bricoler en informatique. » Et de préciser :

« L’économie, non négligeable, réalisée sur la maintenance matériel me paie le service des étiquettes électroniques. »

OH, NON !

Se focaliser uniquement sur le prix de la maintenance sans mettre en balance les avantages par rapport au coût et aux conséquences des pannes hors contrat.

AH,OUI !

Faire préciser le délai d’intervention en cas de problème bloquant ainsi que l’évolution annuelle du tarif de la maintenance. Un bon contrat de maintenance doit aussi inclure l’évolution logicielle (exemple du passage en CIP13, puis en DataMatrix).

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