Les enjeux de l’e-observance - Pharmacien Manager n° 147 du 21/04/2015 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Pharmacien Manager n° 147 du 21/04/2015
 

NEWS

E-SANTÉ

Auteur(s) : France Delory*, Myriam Loriol**

On le sait, les patients sont de plus en plus demandeurs d’informations et de conseils. Mais leur relation avec le pharmacien ne s’arrête pas là. Elle prend aujourd’hui la voie de la digitalisation pour une meilleure observance.

La profession a bien compris le défi d’améliorer la relation client, et se montre naturellement sensible à un sujet clé : la bonne observance. Un chiffre l’explique, tiré d’une récente étude d’IMS-Crip : 9 milliards d’euros. C’est le coût de la mauvaise observance pour la collectivité, rien que pour 6 pathologies clés (diabète, hypertension, asthme, hypercholestérolémie, ostéoporose, insuffisance cardiaque). Pour Jean-Michel Renodeau, directeur des opérations d’Argolife, une agence de conseil en communication santé, « le pharmacien va jouer un rôle de plus en plus important dans l’accompagnement du patient. En tant qu’agence digitale, Argolife souhaite intégrer les pharmaciens à ses programmes d’engagements patients ». De quoi s’agit-il ? « Envoyer aux patients et à leurs proches des notifications par SMS ou mail pour rappeler une posologie, les horaires de prises, etc. Ou encore organiser une remontée d’informations directement du malade vers les professionnels de santé. » Comme le montre les avancées en la matière aux Etats-Unis ou au Canada, la question du financement de ces programmes est essentielle. Là-bas, ce sont les assurances, les centres médicaux et, très marginalement, les patients qui participent.

PILULIERS nouvelle génération.

Qu’on se le dise, l’« e-observance » est en marche. Et ce, grâce au pilulier connecté. Pionnier en la matière, Do-Pill, proposé par Pharmagest, est un boîtier de 28 cases remplies par le pharmacien. Chaque fois que le patient ouvre une case, une lumière libère un signal transmis – grâce à la carte SIM dans le pilulier – sur la plate-forme web du pharmacien (intégrée au logiciel LGPI le cas échéant). « Do-Pill fait actuellement l’objet d’expérimentations dans des programmes de soins à destination des personnes âgées, les PAERPA, en Lorraine et Touraine. Il est prescrit par le médecin. Le pharmacien contrôle les prises à la semaine et signale tout problème au prescripteur ou aux aidants », détaille Erwan Salque, directeur des opérations e-santé chez Pharmagest. Il faut impliquer tous les acteurs qui gravitent autour du malade pour faire de l’observance personnalisée, et non pas du flicage. » Dès me mois de mai, Pharmagest va vendre Do-Pill (349€ HT) à tous les pharmaciens qui pourront le louer à leurs patients (15€ par semaine environ). A terme, l’idée étant d’obtenir sa prise en charge… Autre solution: Imedipac de Medissimo se présente comme un pilulier électronique relié à une appli mobile. Muni de diodes, de capteurs et d’algorithmes de mesure, il permet les comptages et les rappels de prise. Trois personnes sont liées par ce dispositif : le patient, un membre de son entourage et le pharmacien. Imedipac devrait, lui, voir le jour au second semestre 2015. Mille pharmacies seraient déjà intéressées. Le boîtier sera proposé aux patients au prix de 289€ TTC, et la recharge à 4€.

APPLI pour les intestins

Côté application à télécharger sur un smartphone, citons CarMeLia d’Abbvie, pour les patients atteints de maladies inflammatoires chroniques de l’intestin. Sous forme d’un carnet médical de liaison numérique, il permet au patient de suivre l’évolution de son état de santé et de faire le lien avec les professionnels de santé, même en dehors des consultations médicales. Plusieurs rubriques sont proposées : « journal » pour enregistrer les symptômes liés à la maladie ; « évolution » pour visualiser l’état de santé sous forme de graphiques ; « agenda » pour créer des alertes. Le partage des données est possible avec le professionnel de santé de son choix, dont le pharmacien via un site Internet ad hoc. L’objectif : préparer de manière optimale chaque prochaine consultation.

PLATE-FORME d’échanges

Les bonnes relations entre praticiens sont facilitées par les outils numériques. Telle la plate-forme développée par Observia pour les professionnels de santé. Observia se présente comme un opérateur d’e-santé et développe de nombreux programmes de suivi complets autour d’une pathologie (le plus souvent sponsorisés par des laboratoires). Observia Diabète permet, par exemple au pharmacien, de proposer aux patients un accompagnement sur la prise des traitements, le suivi des règles hygiénodiététiques et le respect du parcours de soins. Les patients en fonction de leur profil et du traitement renseigné recevront (après avoir déterminé la fréquence de réception avec leur professionnel de santé) des messages en corrélation avec leur type de diabète, leur traitement, leur âge… Qui a dit que la digitalisation des échanges limitait la relation humaine ?

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