Le laboratoire anti-stress Biorylis - Pharmacien Manager n° 147 du 21/04/2015 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Pharmacien Manager n° 147 du 21/04/2015
 

REPORTAGE

AILLEURS

Auteur(s) : Peggy Cardin-Changizi

Aller faire une prise de sang inquiète. L’idée d’une piqûre, la crainte des résultats, la vue du sang, la peur de souffrir… Autant de facteurs générateurs d’angoisse. Le laboratoire de biologie médicale Biorylis à La Roche-sur-Yon a été agencé pour limiter ce stress.

Tout est parti du regroupement de plusieurs laboratoires d’analyses vendéens. Après la fusion, les associésréalisent rapidement qu’il leur faut un plateau technique moderne, un lieu d’accueil contemporain et un siège, servant de lieu où les salariés de tous les sites puissent se sentir chez eux. Le bâtiment Biorylis de 2 400 m2, terminé fin 2012, est entièrement traversé par les rayons du soleil. La lumière pénètre dans ce lieu qui se veut « bon pour le moral ». En façade, les baies vitrées dominent. L’établissement comprend en son cœur un patio avec un jardin zen. Chez Biorylis, les couleurs (dominante de fuchsia) sont gaies, la vue sur le patio décoré apaise. Le laboratoire inclut une zone recevant du public, un espace de production où les prélèvements sont analysés, un lieu de stockage piloté par un magasinier, les bureaux administratifs et une salle de pause. La phrase « Bienvenue chez Biorylis » accueille à l’entrée. Après avoir enregistré son dossier et donné son ordonnance, toute personne s’oriente vers une salle d’attente où elle sera personnellement appelée par le préleveur. « Nous avions pensé installer un système de numéro, mais nos patients n’apprécient pas cette manière de faire », confie Mounir Saïdi, un des associés de Biorylis. Une fois le prélèvement effectué, chacun quitte les lieux par une porte différente de l’entrée. Pour fluidifier ce parcours, chaque détail a été pensé. « Le principal enjeu consiste à limiter le côté traumatisant de l’endroit. Les veines du patient inquiet se contractent. Il est difficile de les trouver et du coup l’acte est douloureux. C’est un cercle vicieux. Rendre moins anxiogène ne signifie pas nier l’acte mais le rendre plus confortable », explique le designer Arno Lebrunet, directeur de l’agence nantaise Moswo, qui a travaillé sur le projet. Il sait de quoi il parle: un cancer du sang l’a amené à découvrir les laboratoires d’analyses. Il se souvient parfaitement des salles d’attentes équipées de bric et de broc où le patient doit porter lui-même sa fiole d’urine dans un tube, devant les autres… Ainsi, intimité et confidentialité ont été les maîtres mots pour structurer l’espace.

PRIME au confort

Les bureaux des hôtesses d’accueil ont été configurés en quinconce et sont « séparés » par un pan de mur coloré. Chaque patient est donc reçu en toute discrétion sans qu’il puisse voir les autres. Bien mieux que la ligne de confidentialité tracée au sol, qui n’a de confidentiel que le nom ! Depuis sa chaise, l’hôtesse a la possibilité de parler à ses consœurs, d’attraper les documents et bocaux dont elle a besoin sans se lever. Tout a été placé à portée de main pour son confort et pour maintenir le lien avec ses interlocuteurs. La salle d’attente se trouve derrière des cloisons translucides d’un rose tonique qui segmentent l’espace sans rupture. Pour se déplacer, le patient suit une signalétique inspirée du logo Biorylis, aux allures de cellules. Une fois arrivé dans la cabine, il peut poser son manteau à l’une des patères, son sac à main sur une tablette. Combien de salles de confidentialité sont-elles ainsi équipées dans les officines ? Après une prise de sang, un coup d’œil dans l’un des deux miroirs permet au client debout ou en fauteuil roulant de vérifier son apparence. Au sortir des toilettes, un plateau est à sa disposition afin qu’il puisse y déposer son prélèvement sans avoir à repasser dans la salle d’attente avec le précieux échantillon en main. « Nous avons cherché à apporter de l’harmonie pour créer un moment qui ne soit pas uniquement médical, notamment à travers des matérialités et des couleurs inhabituelles dans ces lieux. Nous avons voulu sortir du côté aseptisé sans tomber dans l’excès du luxe et de la moquette aux murs », explique Arno Lebrunet. La salle de repos, totalement vitrée, dotée de fauteuils et d’un tapis, a des allures de salon d’une maison particulière.

HARMONIE à tous les niveaux

Pour les salariés aussi, quantité de détails rendent la vie plus douce. Le plateau technique et les bureaux administratifs de l’étage sont baignés de lumière. Le personnel a par ailleurs été formé à la gestion des conflits. De surcroît, une belle salle de réunion permet aux associés et aux salariés d’échanger facilement. Une nécessité dans le cadre du regroupement, où les personnels, qui viennent de différents sites, apprennent à se connaître et harmonisent leurs méthodes de travail. L’architecture devient alors un outil de ressources humaines. « Ce résultat a été possible grâce à la collaboration dès le départ entre un architecte – Anthony Rio du cabinet nantais Unité –, un designer puis avec un paysagiste », explique Arno Lebrunet. Chez Biorylis, l’harmonie qui émane du bâtiment paie. « Le personnel est beaucoup plus serein. Certains clients ne veulent plus aller dans nos autres sites ! », note Mounir Saïdi. « Nous avons pu accélérer la rapidité de nos services. Aujourd’hui, notre chiffre d’affaires est stabilisé quand le marché est plutôt à la baisse », conclut-il.

POURQUOI ON EN PARLE ?

→ Les clients d’un laboratoire comme Biorylis sont les mêmes qu’en pharmacie.

→ Biorylis a été conçu avec la volonté de gérer le stress des patients et celui de l’équipe.

→ L’accueil confidentiel du client a particulièrement bien été pris en compte.

→ Le parcours du patient a été pensé pour son confort.

→ Le projet Biorylis est né d’un regroupement de laboratoires d’analyses où il a fallu harmoniser les pratiques. Un scénario comparable à celui d’un regroupement d’officines.

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