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Expertise
Formation
Auteur(s) : STÉPHANIE SATGER
Cette démarche vise à limiter de façon significative les apports alimentaires caloriques, glucidiques ou protéiques sur une période déterminée dans un but thérapeutique. Elle est parfois associée à un traitement conventionnel.
Un jeûne peut être complet (seule l’eau est permise) ou partiel (restriction calorique ou glucidique). Il peut aussi être continu (de 1 à 40 jours) ou intermittent (1 jour/2 ou 1 jour/semaine).
L’organisme doit s’adapter afin de continuer à fournir des substrats énergétiques aux cellules.
Trois périodes se succèdent en fonction de la durée du jeûne :
– le 1er jour, utilisation du glucose plasmatique directement disponible, puis du glucose libéré par la glycogénolyse hépatique. Cette réserve s’épuise rapidement.
– à partir du 2e jour, mise en route de la néoglucogénèse (utilisation des protéines musculaires pour produire du glucose).
– à partir du 5e jour, mise en place d’un mécanisme de préservation du tissu musculaire. Les acides gras, libérés par la lipolyse du tissu adipeux, deviennent la principale source énergétique. Ils fournissent directement de l’énergie par β-oxydation ou permettent la synthèse de corps cétoniques utilisés notamment par le cerveau.
Les premiers jours sont difficiles (nausées, douleurs, migraines…). Ensuite, les corps cétoniques provoquent un effet euphorisant.
Le jeûne peut induire rapidement une fonte musculaire dangereuse pour la santé.
En France, le jeûne n’est pas proposé dans un cadre médical. Certains pays comme l’Allemagne, les Etats-Unis, les pays scandinaves et le Japon incluent cette pratique en thérapeutique. Les maladies inflammatoires, les pathologies articulaires, le diabète de type 2, les allergies sont les principales indications.
L’intérêt du jeûne dans le cadre d’un cancer pour limiter la prolifération cellulaire ou pour diminuer les effets secondaires de la chimiothérapie est discuté. Cette pratique n’est pour l’instant pas recommandée, en raison du risque de dénutrition et de l’absence d’études cliniques chez l’homme.
- Dénutrition, diabète de type 1, grossesse, néphropathie et myopathie sont les principales contre-indications.
- Les personnes âgées de plus de 60 ans, les enfants et les femmes allaitantes ne doivent pas pratiquer de jeûne thérapeutique.
- Pour l’instant aucune indication n’est validée, et un jeûne ne doit pas être recommandé au-delà de 24 heures.
- La seule indication admise du régime cétogène (très pauvre en glucides) est l’épilepsie de l’enfant résistante aux médicaments. Il doit être encadré médicalement.
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