Kenavo Philippe

Philippe Loizon était notre secrétaire de rédaction unique. Depuis très longtemps. Il appartenait à la famille de ceux qui embellissent les divs des autres, traquent les fautes d’orthographe, combattent les phrases mal construites, les termes approximatifs et les facilités de langage. En roi de la titraille, il aurait à coup sûr trouvé un autre titre à ce papier, pestant au passage contre les lieux communs. En expert incontestable de Twitter, il l’aurait peut-être même résumé en 140 signes.

Dans la vraie vie, quand elle a décidé de vous faire la peau et d’écrire trop tôt le mot « fin » sur la copie, Philippe menait un autre combat. Depuis longtemps.

Aujourd’hui, toutes les équipes de NewsMed s’associent à celles du Moniteur des pharmacies pour témoigner de leur peine et présenter à sa compagne Françoise et à ses proches leurs sincères condoléances.

De la Bretagne qu’il aimait tant, Philippe avait le caractère bien trempé. Contestataire souvent, rebelle parfois, sensible toujours, cet homme attachant n’hésitait jamais à glisser un « i » entre le « h » et le « a » et s’en délectait. Et c’est, entre autres, ce manque que ses collègues et les collaborateurs du Moniteur des pharmacies ont du mal à encaisser. Les tournures et expressions à la mode exaspéraient ce fin lettré. La liste était longue, mais dans le trio de tête figurait le verbe « dédier ». « On dédie un poème à sa maman » , nous répétait-il sans cesse avant de le biffer sur nos articles. Et bien Philippe, juste pour te voir protester une dernière fois, nous te dédions ce numéro.