Trois clés pour éviter la saturation cognitive - Le Moniteur des Pharmacies n° 3191 du 23/09/2017 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des pharmacies n° 3191 du 23/09/2017
 
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Auteur(s) : CHLOÉ DEVIS 

Quand on ne sait plus où donner de la tête, la surchauffe mentale pointe. Une règle d’or : savoir dire stop quand il est encore temps. Conseils d’experts pour identifier et prévenir les symptômes de la saturation cognitive.

Notre mémoire de travail a une capacité relativement limitée », rappelle Diane Ballonad Rolland, dirigeante du cabinet de coaching et de formations Temps & Equilibre.

Lorsque le cerveau n’a plus la possibilité de traiter correctement chaque tâche l’une après l’autre, du fait de l’accumulation des sollicitations, la saturation cognitive menace. Une fatigue intense, des trous de mémoire, l’incapacité à se concentrer, à prendre du recul… constituent autant de signaux d’alerte. « On finit par agir comme un robot, y compris avec les autres, en se coupant de ses émotions », remarque Florence Bénichoux, dirigeante du cabinet de conseil en capital humain Better Human Cie.

Revoir son organisation du travail

Un autre danger guette : « La moindre contrariété devient le prédiv à des comportements sociaux inadaptés, comme une explosion de colère, un repli sur soi, l’hyperactivité, ou la tendance à s’épancher auprès du premier venu », énumère Raphaël Nabet, dirigeant d’Aptis. Le burnout n’est parfois plus très loin… Or, « le pharmacien offre un profil particulièrement exposé à ces risques en raison de ses multiples casquettes », ajoute-t-il. C’est particulièrement vrai pour les femmes, qui continuent à porter majoritairement sur leurs épaules l’organisation domestique à côté de leurs responsabilités professionnelles.

« Déléguer permet d’alléger sa charge de travail et de gagner en sérénité à travers le partage des responsabilités, tout en valorisant et fidélisant ses collaborateurs », fait valoir Florence Bénichoux. Mieux planifier sa journée de travail peut également permettre d’économiser son énergie. « Le matin, le premier réflexe ne devrait pas être de consulter ses mails, mais de définir les priorités du jour », préconise Diane Ballonad Rolland. Autre impératif : prendre régulièrement des pauses dans la journée. « Même une interruption d’une ou deux minutes permet de regagner en attention », pointe l’experte. Surtout si on en profite pour faire quelques pas ou étirements.

Cultiver ses zones de bien-être

« Il est fondamental de conserver de la diversité dans sa vie, en gardant de la place pour les relations amoureuses, familiales, les loisirs et les vacances, bien sûr », insiste Florence Bénichoux. Pour Raphaël Nabet, « au moins un des pôles de notre vie doit nous pouvoir offrir la possibilité de décompresser ». A défaut, « le risque est de déclencher des conduites addictives, les substances concernées faisant office déclencheurs de relaxation ». En termes d’hygiène de vie, « on ne rappellera jamais assez les vertus de bonnes nuits de sommeil », rappelle Diane Ballonad Rolland.

Apprendre à déconnecter

« Si les technologies peuvent faciliter l’organisation du travail et permettre de gagner du temps, elles peuvent aussi engendrer, en cas d'excès, une forme particulière de stress », note Florence Bénichoux. A ce titre, week-end et congés fournissent l’occasion de « diètes d’information ». « Si néanmoins vous préférez garder contact avec l’officine pendant vos congés, dégagez un créneau fixe, deux heures hebdomadaires par exemple, pendant lequel vos proches sont invités à ne pas vous déranger », recommande la consultante. Au quotidien, Raphaël Nabet conseille de fixer un horaire à partir duquel on est injoignable sur son téléphone, en adoptant le même principe pour le traitement des mails. « En n’autorisant plus ces intrusions, on augmente son niveau de détente », explique-t-il. Et si l’officine est gérée en famille, une règle similaire peut être édictée en ce qui concerne les conversations portant sur le travail. 

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