Quelle est votre stratégie concernant la préparation des doses à administrer (PDA) ?

P.E.H. : Notre volonté est que l’ensemble de nos établissements bénéficie de la sécurité apportée par une PDA, par l’intermédiaire de la pharmacie d’officine. Et il nous importe que le pharmacien, responsable de cette production, choisisse la solution qui lui convient, la plus adaptée à son engagement de qualité et à ses capacités d’investissement. Nous pouvons lui apporter notre point de vue si besoin. Nous n’avons pas de préférence pour une solution automatisée ou manuelle. C’est ainsi que nos établissements sont équipés de 7 solutions différentes. Dans son choix, le pharmacien doit s’intéresser à plusieurs matériels et de ne pas s’arrêter à des promesses. Il importe que le fournisseur de solutions ne biaise pas les relations entre un EHPAD et un pharmacien.

Vos directeurs d’établissement peuvent-ils s’écarter de cette ligne de conduite ?

Si cette ligne n’est pas suivie, nous voyons les situations au cas par cas. Parce qu’il a déjà travaillé avec des pharmaciens équipés d’une solution automatisée, un directeur peut, à son arrivée, requérir cette option. Mais il doit prendre en compte l’avis du médecin coordonnateur et du personnel infirmier. Ce n’est pas une marque de fournisseur qui importe à nos directeurs, mais le produit final, sachet-dose ou carte blistérisée. Chaque solution présente ses avantages et ses inconvénients. Au final, c’est une officine qui est sélectionnée et non une solution de PDA. Sa disponibilité, sa proximité et son exigence de qualité entrent en ligne de compte.

Qu’attendez-vous encore des pharmaciens ?

Le pharmacien est l’allié du médecin coordonnateur, confronté à parfois plus d’une quinzaine de médecins traitants qui interviennent dans l’EHPAD. C’est un interlocuteur central et écouté comme spécialiste du médicament lorsque des situations confraternelles délicates se présentent. Nous nous appuyons sur les officines. Une centaine d’entre elles contribuent à alimenter notre base de données sur les médicaments consommés dans nos établissements, comme les psychotropes et les antalgiques. Nous confrontons ces résultats aux recommandations de bonnes pratiques en gériatrie.

Le pharmacien mérite t-il une rémunération complémentaire pour ces actions et pour le travail de référent en EHPAD ?

Le mode de financement de la plupart de nos EHPAD ne prévoit pas de possibilité de rémunération des professionnels de santé libéraux qui y interviennent. En général, les pharmaciens sont très impliqués dans les commissions gériatriques des établissements. Ce sont des professionnels que l’on peut et que l’on doit solliciter lorsqu’il s’agit du médicament. La dispensation d’une ordonnance sous-entend et induit la production d’un avis pharmaceutique, qui est aujourd’hui rémunéré aux officines dans le cadre d’honoraires. Pour autant, nous savons que le temps n’est pas extensible et essayons de ne pas solliciter nos pharmaciens partenaires de façon inappropriée.

* Etablissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes.