Cahiers Formation du Moniteur
Ordonnance
M. K. SOUFFRE D’UNE ESCARRE LOMBAIRE
RÉCEPTION DE L’ORDONNANCE
POUR QUI ?
M.K., 75 ans. Ne pouvant se déplacer, sa fille vient chercher son traitement.PAR QUELS PRATICIENS ?
L’infirmière libérale en charge des soins de l’escarre de M.K. et son médecin traitant.LES ORDONNANCES SONT-ELLES CONFORMES À LA LÉGISLATION ?
Oui. Les infirmiers sont autorisés à prescrire certains dispositifs médicaux inscrits sur la liste des produits et des prestations remboursables (LPPR), lorsqu’ils agissent sur prescription médicale. La liste des dispositifs autorisés est fixée par l'arrêté du 20 mars 2012.QUEL EST LE CONdiv ?
QUE SAVEZ-VOUS DU PATIENT ?
Le pharmacien connaît bien M.K. qui venait régulièrement à l’officine chercher ses médicaments pour traiter une hypertension artérielle et une hypercholestérolémie. M.K. se remet de son AVC avec quelques séquelles. Il a du mal à se mouvoir et à se déplacer seul. Depuis sa sortie de l’hôpital, une aide à domicile est présente jour et nuit. Il reçoit la visite d’une infirmière une fois par jour.VÉRIFICATION DE L’HISTORIQUE
Le dossier du patient indique la délivrance ces trois derniers mois de valsartan 80 mg et de simvastatine 20 mg. Depuis 1 mois, M.K est aussi traité par clopidogrel 75 mg. Des pansements Allevyn Life sacrum et du paracétamol 1 g lui ont été délivrés.QUEL ÉTAIT LE MOTIF DE LA VISITE ?
M.K se plaint de douleurs exacerbées pendant le soin de l’escarre et de la mauvaise odeur qui se dégage de la plaie.QUE LUI ONT DIT LES PRATICIENS ?
L’infirmière a constaté que la plaie a stoppé son évolution. Elle est très exsudative et malodorante, probablement en raison d’une macération et d’une pullulation microbienne. L’infirmière a décidé de changer le pansement hydrocellulaire (Allevyn Life), utilisé jusqu’à présent pour des pansements plus absorbants et à activité antimicrobienne.LA PRESCRIPTION EST-ELLE COHÉRENTE ?
QUE COMPORTE LA PRESCRIPTION ?
Des compresses non tissées (NT) et du sérum physiologique pour le nettoyage de la plaie.EST-ELLE CONFORME À LA STRATÉGIE THÉRAPEUTIQUE DE RÉFÉRENCE ?
Oui, la prise en charge est conforme aux recommandations de bonnes pratiques concernant la prévention et le traitement des escarres de l’adulte et du sujet âgé, de la Haute Autorité de santé (HAS).Y A-T-IL DES MÉDICAMENTS À MARGE THÉRAPEUTIQUE ÉTROITE ?
Non.Y A-T-IL DES CONTRE-INDICATIONS POUR CE PATIENT ?
Non. M.K. ne souffre pas d’insuffisance respiratoire, d’asthme ni d’insuffisance hépatique qui contre-indiqueraient le traitement par tramadol/paracétamol. Le médecin n’a pas signalé d’altération de la fonction rénale qui imposerait une réduction de la posologie de tramadol/paracétamol.LES POSOLOGIES SONT-ELLES COHÉRENTES ?
Le pansement doit être changé selon l’appréciation de l’infirmière.Y A-T-IL DES INTERACTIONS MÉDICAMENTEUSES ?
Non.LA PRESCRIPTION POSE-T-ELLE UN PROBLÈME PARTICULIER ?
Non.LE TRAITEMENT NÉCESSITE-T-IL UNE SURVEILLANCE PARTICULIÈRE ?
Oui. Il faut surveiller l’évolution de l’escarre afin d’adapter le type de pansement à utiliser et envisager si nécessaire une antibiothérapie orale. Une surveillance des signes d’infection est également nécessaire : fièvre, rougeur locale…QUELS CONSEILS DE PRISE DONNER ?
QUAND COMMENCER LE TRAITEMENT ?
M.K. pourra prendre Cubitan à l’heure du goûter, vers 16 heures. Lors de sa prochaine visite, le lendemain matin, l’infirmière pourra prodiguer les soins de l’escarre avec les nouveaux pansements.LE PATIENT POURRA-T-IL JUGER DE L’EFFICACITÉ DU TRAITEMENT ?
Oui. M.K. pourra constater que la douleur pendant le soin est supportable.QUELS SONT LES PRINCIPAUX EFFETS INDÉSIRABLES ?
Le tramadol peut provoquer des effets indésirables, en général transitoires, tels que nausées, vomissements, étourdissements, somnolence, constipation…QUELS SONT LES EFFETS INDÉSIRABLES GÉRABLES À L’OFFICINE ?
En cas de constipation, proposer un laxatif osmotique doux (macrogol, lactulose…) et rappeler les règles hygiéno-diététiques (hydratation suffisante, éviter les aliments favorisant la constipation…).CONSEILS COMPLÉMENTAIRES
Les compléments nutritionnels ne remplacent pas une alimentation riche et équilibrée, mais la complète. Pour favoriser l’observance, il est possible de varier les goûts (fraise, vanille et chocolat), de les accompagner de biscuits secs...
qu’en pensez-vous ?
Peut-on substituer un pansement par une autre spécialité similaire ?
1. Oui
2. Non
Réponse : Les pansements sont des dispositifs médicaux et ne sont pas substituables. En cas de nécessité, il faut contacter le prescripteur et obtenir son accord pour modifier la prescription et valider la nouvelle spécialité proposée. Il fallait donc choisir la deuxième proposition.
qu’en pensez-vous ?
Quelle est la prise en charge par l’Assurance maladie des pansements inscrits sur la LPPR, hors ALD ?
1. 100 % du tarif de responsabilité
2. 60 % du tarif de responsabilité
3. 15 %, 30 %, 60 % ou 65 % du tarif de responsabilité en fonction du dispositif
Réponse : La LPPR est la liste des produits et prestations remboursables par l'Assurance maladie. Elle fixe le tarif de responsabilité (TR) du dispositif médical : c'est sur cette base de remboursement que s'applique le taux de prise en charge de l'Assurance maladie. Il est de 60 % pour le régime général (ou 100 % en cas d’exonération du ticket modérateur). La LPPR peut également définir un prix limite de vente (PLV) qui correspond au prix maximum de vente à l’assuré. Il peut être égal au tarif de responsabilité (ex : Urgosorb, Askina) ou supérieur (et donc réglementé). À défaut de fixation d’un tarif de vente, ce dernier est libre (ex : Tégaderm). Il fallait donc choisir la deuxième proposition.
LES ESCARRES EN 6 QUESTIONS
1 QUELS SONT LES SIGNES CLINIQUES ?
L’escarre est une lésion cutanée d’origine ischémique liée à une compression des tissus mous entre un plan dur (lit, fauteuil) et les saillies osseuses.2 QUELLES SONT LES ÉTIOLOGIES ?
Les escarres surviennent chez les sujets fragilisés par une maladie ou l’âge, ou immobilisés au lit ou au fauteuil.3 QUELLE EST LA PHYSIO-PATHOLOGIE ?
Les cellules de l’organisme consomment de l’oxygène et des nutriments apportés par le sang grâce à la microcirculation capillaire. Une pression excessive et prolongée, à laquelle peuvent s’associer des forces de cisaillement et de friction, provoque l’écrasement des capillaires. La microcirculation cutanée est alors diminuée ou interrompue et entraîne une ischémie responsable des lésions tissulaires. Une fois les tissus en état d’hypoxie, ils vont se dégrader très vite. L’escarre se développe en quelques heures, d’abord en profondeur avant de s’ouvrir vers l’extérieur.4 QUELS SONT LES FACTEURS DE RISQUE ?
Les risques de survenue d’une escarre sont multiples mais les rôles de la pression, de la perte de mobilité et de la dénutrition sont prédominants.5 COMMENT EST ÉVALUÉ LE RISQUE ?
Seules l’immobilisation et la dénutrition sont réellement des facteurs prédictifs du risque d’escarre. L’escarre peut être prévenue dans une grande majorité des cas.6 QUELLES SONT LES COMPLICATIONS ?
L’escarre est une plaie chronique nécessitant de nombreux soins médicaux et paramédicaux, le plus souvent pendant plusieurs mois.
en chiffres
300 000 personnes touchées chaque année en France.
La prévalence moyenne de l’escarre chez les patients hospitalisés est de 8,6 %, et de 4 % estimé pour le domicile
Age moyen des porteurs d’escarres : 74 ans.
Durée de la cicatrisation estimée à 223 jours (forte disparité).
COMMENT TRAITER LES ESCARRES ?
STRATÉGIE THÉRAPEUTIQUE
L’objectif de la prise en charge est de cicatriser la plaie et de prévenir ou traiter les complications infectieuses éventuelles, mais aussi de traiter la douleur et de prévenir les récidives.TRAITEMENT LOCAL
La plaie est nettoyée au sérum physiologique ou à l’eau savonneuse, suivi si besoin d’une détersion mécanique.TRAITEMENT GÉNÉRAL
Le traitement de la douleur liée à l’escarre repose sur les 3 paliers de l’OMS. Lors des réfections de pansements, le gaz antalgique MEOPA peut être utilisé.LES PHASES DE CICATRISATION
LA DÉTERSION
Phénomène physiologique enzymatique, elle permet l’élimination des tissus nécrotiques ou celle de la fibrine.LE BOURGEONNEMENT
Cette phase de prolifération cellulaire et de néoangiogenèse permet la synthèse de tissu conjonctif et la formation d’un « bourgeon charnu » rouge vif. Mais un hyperbourgeonnement entrave l’étape d’épidermisation.L’ÉPIDERMISATION
Appelée également épithélialisation, cette étape correspond à la prolifération et à la migration des cellules épidermiques depuis les berges jusqu’au centre de la plaie. La plaie devient rose et se ferme.SITUATIONS PARTICULIÈRES
Sur des plaies hémorragiques, la Haute Autorité de santé recommande l’utilisation d’alginates, et celle de pansements au charbon sur les plaies malodorantes.TRAITEMENTS
TRAITEMENT ÉTIOLOGIQUE ET PRÉVENTION
RÉDUIRE LES POINTS D’APPUI
Encourager la mobilisation et la mise au fauteuil quand elles sont possibles. Changer le patient de position toutes les 2 ou 3 heures.LIMITER LES FRICTIONS
Pour les transferts, ne pas faire glisser le patient sur son support, mais le soulever.LIMITER LA MACÉRATION
Laver la peau à l’eau et au savon doux et sécher par tamponnement.LES PANSEMENTS
PANSEMENTS HYDRATANTS
HYDROGELS
Il s’agit d’un gel polymérique constitué majoritairement d’eau, mais aussi de carboxy-méthyl-cellulose (CMC), d’alginate de sodium, de chlorure de sodium... Ils se présentent sous forme de gel en tube ou en sachet, de plaques ou de compresses imprégnées. Ils doivent être recouverts d’un pansement hydrocolloïde ou d’un film de polyuréthane.PANSEMENTS ABSORBANTS
HYDROCOLLOÏDES
Composés de CMC sodique, ils se présentent sous forme de poudre ou de pâte pour les plaies cavitaires et sous forme de plaques minces ou épaisses, adaptées à certaines localisations (forme talonnière ou sacrée). Les plaques sont adhésives seulement sur la peau saine et n’adhèrent pas à la plaie. Recouvertes à l’extérieur d’un film en polyuréthane, elles sont imperméables à l’eau et autorisent la douche.HYDROCELLULAIRES
Ils sont constitués d’un film externe imperméable aux liquides (autorisant les douches), d’une couche intermédiaire en mousse de polyuréthane très absorbante et d’une couche interne permettant le transfert des exsudats vers la couche intermédiaire.ALGINATES
Les alginates sont des polymères d’algues brunes, caractérisés par leur capacité d’absorption et leurs propriétés hémostatiques. Ils piègent également les bactéries. Ils se présentent sous forme de compresses ou de mèches (indiquées pour les plaies creuses) qui se gélifient au contact des exsudats. Ils doivent être recouverts d’un pansement secondaire.HYDROFIBRES
Présentés sous forme de compresse, ils sont constitués de fibres non tissées de CMC (Aquacel Extra) ou de polyacrylate (Urgo Clean). Ces fibres se transforment au contact des exsudats en un gel cohésif, caractérisé par sa très grande capacité d’absorption et leur faible coefficient de relargage. Ils nécessitent un pansement secondaire.AUTRES PANSEMENTS
TULLES ET INTERFACES
Il s’agit de trames (en viscose, coton, polyester, polyamide ou cellulose) imprégnées de substances neutres (vaseline, paraffine, silicone ou CMC). Les interfaces se distinguent des tulles par leur maillage plus fin et leur adhérence faible. Ces pansements doivent être maintenus par un pansement secondaire (bande par exemple).FILMS
Ce sont des films transparents en polyuréthane, enduits d’une masse adhésive. Semi-perméables (perméables aux gaz, imperméables aux liquides et aux bactéries), ils favorisent le maintien de l’humidité.PANSEMENTS AU CHARBON
Ils sont constitués de différents supports présentés sous forme de plaques ou de compresses, auxquels est ajouté du charbon actif, éventuellement associé à de l’argent. Le charbon absorbe les odeurs et possède des propriétés bactériostatiques. Ils nécessitent un pansement secondaire.PANSEMENTS À L’ARGENT
Il existe des pansements hydrocellulaires, des alginates, des hydrofibres, des tulles ou interfaces imprégnés d’argent ou de sulfadiazine argentique, qui présentent des propriétés antibactériennes à large spectre. A l’exception des hydrocellulaires adhésifs à l’argent, ils nécessitent un pansement secondaire.PANSEMENTS À L’IBUPROFÈNE
Les hydrocellulaires imprégnés d’ibuprofène (Biatain Ibu), permettent une libération prolongée d’ibuprofène pour soulager la douleur liée à la destruction cellulaire. Ils sont indiqués sur des plaies fibrineuses douloureuses.PANSEMENTS IRRIGO-ABSORBANTS
Ces pansements (HydroClean advance) se présentent sous forme de disques ou de compresses de dimensions variables, n’adhérant pas à la plaie. Composés de particules de polyacrylate imprégnées de solution de Ringer, ils ramollisent les tissus nécrotiques et la fibrine. Ils sont indiqués dans la détersion des plaies. Ils nécessitent un pansement secondaire (film).PANSEMENTS À L’ACIDE HYALURONIQUE OU AU COLLAGÈNE
Présentés sous forme de crèmes, de compresses imprégnées ou de sprays, ils visent à apporter des composants physiologiques du tissu conjonctif et du derme. Ils sont plus particulièrement recommandés sur les plaies d’ulcères.MATRICES À EFFET ANTIPROTÉASE
Il s’agit de matrices lyophilisées stériles, composées de 55 % de collagène et de 45 % de cellulose oxygénée régénérée, permettant de maintenir un milieu humide et inactivant les protéases (enzymes entravant le bourgeonnement). Elles sont utilisées sur des plaies exemptes de tissus nécrosés. Seule la matrice de 28 cm2 est disponible en officine (non remboursée).LA PRESSION NÉGATIVE
La thérapie par pression négative consiste à maintenir la plaie à une pression inférieure à la pression atmosphérique, en utilisant un pansement raccordé à un bloc moteur créant une dépression et à un réservoir recueillant les exsudats.
vigilance !
Attention à certaines contre-indications ou précautions d’emploi aux pansements :
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• Hydrogels : plaies infectées ou très exsudatives.
• →Hydrocolloïdes : plaies sèches, infectées ou diabétiques, eczéma périlésionnel, co-utilisation de Dakin ou d’eau oxygénée sur la plaie (risque d’altération du pansement).
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• Hydrocellulaires : plaies sèches ou infectées, co-utilisation de Dakin ou d’eau oxygénée.
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• Alginates : plaies non exsudatives, nécrose noire, co-utilisation de solutions alcalines comme le Dakin.
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• Hydrofibres : plaies peu exsudatives ou sèches.
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• Films : plaies infectées.
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• Pansements à l’argent : examen ou traitement exposant à des radiations (nécessité de retrait du pansement), femme enceinte ou allaitante, enfants (utilisation prudente), antécédent d’allergie à l’argent.
→
• Pansements à l’ibuprofène : antécédents d’allergie aux AINS, femme enceinte, plaies infectées, enfant < 12 ans.
Pointdevue
Dr Nathalie Faucher, praticien hospitalier, service de gériatrie, Hôpital Bichat – Claude Bernard (Paris)
« L’hôpital développe des outils d’optimisation des prescriptions de pansements »
Comment améliorer le relais ville/hôpital des patients souffrant d’escarres ?
Cela commence déjà par des prescriptions précises. Les ordonnances de pansements à l’hôpital sont souvent rédigées sans s’interroger sur les informations nécessaires aux pharmaciens de ville (taille, pansement secondaire…). Les observatoires du médicament, des dispositifs médicaux et de l’innovation thérapeutique (Omedit) de Caen (Calvados) et du Centre Val-de-Loire ont élaboré des outils d’optimisation des prescriptions des pansements. Nous développons également un outil au sein de l’AP-HP, prenant en compte les possibles dépassements sur le prix des pansements.
En quoi consiste la luciliathérapie et la thérapie au miel dans la prise en charge des escarres ?
La luciliathérapie utilise des larves de mouches (Lucilia sericata), enfermées dans un pansement, pour la détersion des plaies. Ces larves sécrètent une enzyme qui dégrade la fibrine des plaies mais respecte les tissus sains. Leur utilisation se limite actuellement en France à quelques centres experts. La thérapie au miel est plus controversée. Le miel aurait des propriétés antiseptiques, détersives et absorbantes. Mais il y a encore peu d’études solides dans ce domaine. Il faut alerter les patients sur le fait que cette thérapie ne doit s’envisager que sous contrôle médical.
CÉCILE, 59 ANS, EMPLOYÉE DE L’INDUSTRIE ALIMENTAIRE
LES ESCARRES VUES PAR LES PATIENTS ET LEURS PROCHES
IMPACT PSYCHOLOGIQUE
La cicatrisation des escarres est longue, de plusieurs semaines à plusieurs mois, voire années. Le patient peut avoir tendance à se résigner et apprend à vivre avec ses plaies et la douleur qui les accompagne.IMPACT SOCIAL
Chez les patients hospitalisés, la survenue d’une escarre peut retarder le retour au domicile et prolonger les soins hospitaliers.IMPACT SUR LA VIE QUOTIDIENNE
L’apparition de douleurs, parfois de manière continue, pouvant être rebelles aux antalgiques de palier I et II constitue un frein à la mobilisation et limitent les activités.À DIRE AUX PATIENTS
A PROPOS DE LA MALADIE
L’escarre peut être très algique. Inciter le patient à exprimer sa douleur aux professionnels de santé afin qu’ils l’évaluent et la prennent en charge. Indiquer que la prise de dérivés morphiniques ne préjuge pas de la gravité de l’escarre, mais permet au contraire de mieux supporter les soins et donc d’accélérer la guérison.A PROPOS DES TRAITEMENTS
Indiquer que le type de pansement doit être souvent modifié et adapté à chaque stade de cicatrisation.PRÉVENTION ET DÉPISTAGE
Réduire les points d’appui* : encourager la mobilisation quand elle est possible. Le patient doit changer de position toutes les 2 ou 3 heures. L’utilisation de supports adéquats (surmatelas ou matelas), de coussins, de cales, de cerceaux de lit et de gouttières de décharge talonnière est fortement recommandée. Conseiller d’inspecter régulièrement les points d’appui afin de repérer le plus vite possible des modifications de la peau (aspect plus fin, couleur rouge…)
EN SAVOIR PLUS
escarre.fr : site destiné aux patients, aidants et professionnels de santé.
pour-les-personnes-agees.gouv.fr : portail national d’information pour l’autonomie des personnes âgées et l’accompagnement de leurs proches.
MÉMO DÉLIVRANCE
LA PRESCRIPTION EST-ELLE RECEVABLE ?
Pendant la durée d'une prescription médicale d'une série d'actes infirmiers, les infirmiers ont la possibilité de prescrire certains dispositifs médicaux, inscrits à la liste des produits et prestations remboursables (LPPR). Ils peuvent notamment prescrire les pansements hydrocolloïdes, hydrocellulaires, alginates, hydrogels, en fibres de carboxyméthylcellulose, à base de charbon actif, les interfaces et les pansements vaselinés. Mais pas les pansements à l’argent.LA PRESCRIPTION EST-ELLE COMPLÈTE ?
L’ordonnance doit mentionner le type de pansement (hydrocolloïde, hydrogel, alginate…), la taille, la quantité de produits ou le nombre de boîtes, si nécessaire le pansement secondaire adapté, et la durée du traitement.EST-IL POSSIBLE DE CHOISIR LA MARQUE DES PANSEMENTS DÉLIVRÉS ?
Le pharmacien n’a pas le droit de substituer des dispositifs médicaux. Si le pansement est prescrit en nom de marque, il n’a pas le droit de délivrer un autre pansement sans l’accord du prescripteur.LES PANSEMENTS SONT-ILS REMBOURSÉS ?
L’Assurance maladie rembourse à hdiv de 60 % du tarif forfaitaire (100 % en cas d’exonération du ticket modérateur) les dispositifs médicaux inscrits sur la LPPR. Un prix de vente au public limite peut être fixé. La prise en charge peut être limitée à un nombre d’unités, à certaines pathologies ou une durée de traitement (liste LPPR consultable sur ameli.fr).LE PATIENT SAIT-IL QUAND PRENDRE SON TRAITEMENT ANTALGIQUE ?
Le traitement doit être administré un à deux heures avant les soins de l’escarre afin d’obtenir une bonne couverture antalgique pendant les soins.CONSEILS COMPLÉMENTAIRES
Rappeler de ne pas appliquer d’antiseptique sur l’escarre sans avis médical (retarde la cicatrisation).Pourrez-vous respecter la minute de silence en mémoire de votre consœur de Guyane le samedi 20 avril ?
1Healthformation propose un catalogue de formations en e-learning sur une quinzaine de thématiques liées à la pratique officinale. Certains modules permettent de valider l'obligation de DPC.
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