Huiles essentielles à lactones sesquiterpéniques - Le Moniteur des Pharmacies n° 3189 du 09/09/2017 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des pharmacies n° 3189 du 09/09/2017
 

Expertise

Aromathérapie

Auteur(s) : ANNE-HÉLÈNE COLLIN 

Les lactones sesquiterpéniques (costunolide, alantolactone…) sont peu répandues dans les HE et existent en faibles proportions. Elles sont cependant très actives, présentant des analogies avec les cétones. Les lactones sesquiterpéniques sont également considérées comme des allergènes cutanés majeurs. A utiliser avec parcimonie.

PROPRIÉTÉS

Mucolytiques et expectorantes puissantes, de par la juxtaposition des fonctions oxydes et cétones.

Hépatostimulantes : les lactones sont des principes amers qui stimulent les sécrétions digestives et la production de bile. Elles sont par ailleurs cholagogues et cholérétiques.

Anti-infectieuses, en particulier antifongiques et antiparasitaires (antihelminthiques).

Les lactones sesquiterpéniques sembleraient antitumorales.

Particularités : la pétasine est antispasmodique (spasmes bronchiques).

INDICATIONS PRINCIPALES

Les HE à lactones sont principalement employées dans les troubles bronchiques avec mucosités, les infections parasitaires, les troubles hépatiques.

POSOLOGIE ET VOIES D’ADMINISTRATION

Voie cutanée utilisée avec précaution, après avoir effectué un test cutané : application après dilution, sur une zone limitée, en utilisant la plus petite dose efficace et sur une courte période.

Voie orale : à faibles doses, sur avis d’un spécialiste en aromathérapie.

PRINCIPAUX EFFETS INDÉSIRABLES

Allergies cutanées : les lactones sesquiterpéniques sont des allergènes cutanés majeurs. La réaction allergique (démangeaison, rougeur, inflammation…) peut apparaître rapidement et s’étendre au-delà de la zone d’application.

Neurotoxicité par voie orale, à doses suprathérapeutiques. Par précaution, il convient de respecter les doses recommandées.

PRÉCAUTIONS D’EMPLOI, CONTRE-INDICATIONS

Voie cutanée à utiliser avec précaution en raison du risque de sensibilisation important. Ce qui implique :

– un test cutané avant toute utilisation d’une HE à lactones sesquiterpéniques, surtout chez les patients présentant un terrain atopique (eczéma, dermatite, allergies connues…). Certaines HE contenant notamment du massoia lactone (ex. : HE de cryptocaria massoia, peu commercialisée) ne sont pas à appliquer sur la peau, car trop allergènes.

– une utilisation ponctuelle : le phénomène de sensibilisation est possible en cas d’utilisation répétée ou prolongée. L’usage des HE à lactones sesquiterpéniques doit se faire avec parcimonie.

A éviter : chez la femme enceinte ou allaitante, l’enfant. Les HE à lactones sont à éviter en cas de troubles neurologiques ou d’obstruction des voies biliaires. 

Sources : R Tisserand, R Young, Essential oil safety, 2sd édition, Churchill Livingstone Elsevier, 2014 ; P. Franchomme, D. Pénoël, L’aromathérapie exactement, édition Roger Jollois, 1990 ; D.Baudoux, Les cahiers pratiques d’aromathérapie selon l’école française, tomes 1 et 5, 2002 et 2006 ; F Millet, Le grand guide des huiles essentielles, Marabout, 2015 ; M Faucon, Traité d’aromathérapie scientifique et médicale, Editions Sand de la Terre et Médial, 2012.

PRINCIPALES HE

Laurier noble (feuilles)
Laurus nobilis (Lauraceæ),
1 à 2 % de lactones sesquiterpéniques dont : costunolide, déhydrocostuslactone, artémorine.

Inule odorante (sommités fleuries)
Inula graveolens (Asteraceæ),
alantolactone (faible %).

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