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Vous avez la parole
Auteur(s) :
CLAUDE LE PEN, PROFESSEUR DE SCIENCES ÉCONOMIQUES À L’UNIVERSITÉ PARIS-DAUPHINE ET CONSULTANT POUR QUINTILESIMS
Pendant que les vacanciers se remettaient au soleil des émotions d’une campagne électorale épuisante, les services du ministère de la Santé planchaient sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2018, le premier de l’ère Macron, qu’Agnès Buzyn et Gérald Darmanin, respectivement en charge de la Santé et des Comptes publics, présenteront au Conseil des ministres fin septembre. Quelles en seront les grandes lignes ? Officiellement, on n’en sait rien mais deux documents récemment publiés semblent préparer le terrain... et ils ne font pas rêver !
La Cour des comptes, dans l’audit commandé par le gouvernement, s’alarme : « Compte tenu des mesures nouvelles prévues pour 2018, c’est un montant d’économies nettement supérieur à celui voté pour 2017 qui sera nécessaire pour limiter la progression de l’ONDAM* à 2,0 % en 2018 ». Vous avez bien lu. Or avec ses 4,05 milliards d’euros d’économies, le plan voté pour 2017 – et largement réalisé ! – était déjà le plus sévère jamais voté depuis la création de la loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS) en 1996 ! La CNAMTS de son côté est à l’unisson. « L'année 2018 sera une année de très grosses économies », titraient Les Echos le 29 juin après la présentation du rapport « Charges et Produits » qui sert de boîte à idées pour l’élaboration de la LFSS.
Pourquoi cette aggravation ? Non pas parce que les comptes ont dérapé – bien au contraire, l’ONDAM 2017 sera respecté – mais parce que le gouvernement précédent a engagé toute une série de dépenses dont l’effet se fera encore sentir en 2018 : 200 millions d’euros pour la revalorisation des carrières dans la fonction publique hospitalière, 460 millions d’euros pour la dernière convention médicale, 140 millions d’euros pour les actes de chirurgie-dentaire, etc. Soit au total près de un milliard de dépenses à absorber.
Pour rester au même niveau d‘économies, il faudrait que l’ONDAM fixé à 2,1 % pour 2017 augmente d’un demi-point à 2,6 %. Le point d’ONDAM « vaut » en effet environ 2 milliards d’euros. Or il n’en est pas question. Les plus optimistes, et ils ne sont pas nombreux, tablent au mieux sur un ONDAM à + 2,3 %. Sans doute moins. D’où le surcroît d’économies à prévoir.
Sur quels postes ? Un peu tous : l’hôpital, les transports sanitaires, les soins infirmiers et de masso-kinésithérapie, l’imagerie, la biologie médicale, les dispositifs médicaux individuels, etc. Et bien sûr le médicament dont la CNAMTS a déjà annoncé qu’elle en attendait 750 millions d’euros d’économies à travers les génériques et les baisses de prix. Le médicament restera le principal contributeur aux économies en 2018 comme il l’a été en 2017, 2016, 2015, etc. Vous avez dit changement ?
* Objectif national des dépenses d’assurance maladie.
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