Le phimosis - Le Moniteur des Pharmacies n° 3185 du 08/07/2017 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des pharmacies n° 3185 du 08/07/2017
 

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Auteur(s) : PATRICIA WILLEMIN  

Anomalie congénitale rare qui ne concerne que 1 % des adolescents, le phimosis est trop souvent confondu avec de simples adhérences préputiales.

De quoi s’agit-il ?

Le phimosis est un rétrécissement de l’orifice du prépuce gênant ou empêchant totalement le décalottage (rétraction du prépuce en arrière du gland). Il peut s’accompagner d’adhérences balanopréputiales et d’une brièveté du frein de la verge.

Cette situation est physiologique chez le nourrisson et le petit enfant jusqu’à 5-6 ans : le décalottage complet du gland est possible chez seulement 4 % des nouveau-nés et 50 % des enfants de 3 ans.

Le phimosis devient pathologique et peut provoquer des complications s’il persiste chez le grand enfant ou l’adolescent, ou s’il apparaît à l’âge adulte.

Quelles sont les causes ?

Le phimosis congénital n’est pas pathologique à la naissance. Le prépuce est en effet peu souple, avec un orifice étroit. C’est au cours des premières années, sous l’effet de la croissance du pénis et des érections physiologiques réflexes du nourrisson et du petit enfant, qu’il s’assouplit et permet le décalottage complet vers l’âge de 5-6 ans. L’incidence du phimosis est surestimé et souvent confondu avec de simples adhérences physiologiques. Dans seulement 1 % des cas, il s’agit d’un phimosis pathologique défini par un orifice préputial trop rigide.

Le phimosis acquis survient lors d’une affection de la peau comme le lichen scléreux, en cas de tumeur de la verge, de chancre syphilitique ou sur un terrain diabétique, ou alors cicatriciel en cas de décalottages répétés et forcés.

Quelles sont les complications ?

La balanoposthite, avec inflammation ou infection locale du prépuce et de la muqueuse préputiale. Elle génère une gêne mictionnelle, un gonflement du prépuce avec écoulement parfois purulent.

Le paraphimosis : blocage de l’orifice préputial sous le gland (strangulation du gland) à la suite d’une manœuvre de décalottage ou d’une érection entraînant un œdème de la muqueuse préputiale, des douleurs au pénis et un risque de nécrose du gland.

Le recalottage est une urgence. En cas d’échec ou de récidive une prise en charge chirurgicale rapide est nécessaire.

Outre ces complications aiguës, le phimosis peut engendrer des infections urinaires et des douleurs à l’érection.

Quel est le traitement ?

Chez le nourrisson et le petit enfant jusqu’à 3-4 ans, l’abstention thérapeutique est à privilégier.

Le premier traitement d’un phimosis congénital repose sur l’application d’un dermocorticoïde local (Betneval, Dermoval, Diprosone...), 2 fois par jour pendant 4 à 6 semaines, associé à des manœuvres douces, répétées et quotidiennes de rétraction du prépuce. Le décalottage doit être entretenu régulièrement à l’arrêt du traitement. Ce traitement est efficace dans 85 à 90 % des cas, et peut être renouvelé en cas de récidive.

En cas d’échec et dans le phimosis acquis, un traitement chirurgical est envisagé. L’intervention consiste en une plastie du prépuce (incision de l’anneau étroit sans résection de peau, ou d’une posthectomie ou circoncision (ablation totale ou partielle du prépuce laissant le gland découvert plus ou moins complètement).

Sources : « Phimosis de l’enfant », La Revue du Praticien, tome 22, N° 798, mars 2008. « Prise en charge du phimosis », La Revue du Praticien, tome 26, N° 888, octobre 2012. « Phimosis : réalité clinique et prise en charge en urologie », Progrès en urologie. Comité d’andrologie et de médecine sexuelle de l’Association Française d’Urologie, 2014.

QUE DIRE AUX PARENTS ?

Rassurer : l’impossibilité de décalotter disparaît naturellement dans les premières années. Ne pas s’inquiéter avant l’âge de 4 ou 5 ans, sauf si l’enfant se plaint de douleurs (notamment à la miction).
Prévenir : ne pas tenter de décalottage forcé (risque de douleurs, de paraphimosis).
Conseiller : l’efficacité du traitement médical nécessite une parfaite observance et doit être associé à des manœuvres de rétraction douces et quotidiennes.
Consulter : si douleurs, gêne en urinant, infections urinaires répétées ou impossibilité de recalotter.

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