Épisode 31 Départ en vacances

Jeudi 6 juillet

– Lola Martin : Il faut vraiment passer une semaine chez tante Gwladys ? Tu sais, Maman, je suis assez grande pour prendre le train et vous rejoindre à Paris à l’aéroport. Comme ça, je pourrai passer du temps avec Elsa, Julie, Adrien, Vincent et toute la bande.

– Valérie Martin : Non, c’est prévu depuis des lustres : une semaine chez tante Gwladys en Normandie et trois semaines en Suède.

– C’est pas juste maman. Tout le monde reste quelques jours avant de partir. Je vais tout louper.

– Ecoute, on en a déjà discuté avec ton père, c’est niet ! Et puis ce sera l’occasion de voir Pauline, ta cousine. Elle sera aussi de passage.

L’après-midi, à la pharmacie

– Paul Martin : Je viens renouveler mon ordonnance de méthotrexate et d’Humira. J’ai quelques questions à ce propos. Nous prenons l’avion mi-juillet pour un voyage en Suède de trois semaines. Je ne sais pas trop comment faire pour maintenir Humira au froid.

– M^me Dorvault : L'idéal est de conserver Humira en zone réfrigérée. Savez-vous combien de temps dure le voyage en avion ?

– En comptant le temps d'embarquement, environ 3 heures.

– Surtout, vous devez conserver Humira en cabine avec vous. En soute, il existe un risque de congélation. Une sacoche isotherme peut être suffisante puisque le voyage dure moins de 6 heures. Vous pouvez également demander à la compagnie aérienne si elle dispose d'un réfrigérateur ou d'une zone réfrigérée. Combien d'injections devrez vous faire sur place ? Une ? Deux ?

– Heureusement, j’ai une injection prévue avant de partir, donc je n’aurai qu’une injection à me faire pendant le voyage.

– Dans ce cas, vous pouvez conserver Humira simplement dans une sacoche isotherme. En effet, si nécessaire, le stylo peut être conservé à 25°C maximum pendant 14 jours. Au-delà il doit être jeté.

– Ah, vous auriez du commencer par là !

– Par contre, vous devrez partir avec une ordonnance ou un duplicata en anglais mentionnant les noms des molécules ainsi qu'un certificat en anglais attestant de la nécessité du transport en cabine et non en soute. Vous pouvez demander au docteur Dubois.

– Je ne suis pas sûr qu'il parle anglais !

– Vous pouvez lui proposer des modèles. L’association française des polyarthritiques et l’association nationale de défense contre l’arthrite rhumatoïde en proposent sur leurs sites internet.

– D’accord. J’ai une autre question, si vous avez un peu de temps. Finalement, depuis mars, c’est notre voisine Virginie, infirmière, qui est venue faire toutes les injections. Là, je vais devoir la faire seul. Pourriez-vous me réexpliquer comment faire ?

– On va procéder autrement. Venez avec moi dans l’espace de confidentialité. Vous allez plutôt m’expliquer comment vous feriez et je vous indiquerai les éléments à améliorer s’il y en a.

– Ah… d’accord. En premier lieu, je sors le stylo du réfrigérateur environ 30 minutes avant l’injection.

– Parfait. Cela permet de diminuer la douleur.

– Ensuite, si je ne me trompe pas, avant l’injection, je nettoie la zone à l’alcool, puis je fais un pli de peau. J’appuie le stylo à angle droit contre la peau, puis j’appuie sur le bouton déclencheur et j’attends.

– C’est cela, un « clic » vous signalera le début d’injection. Vous devez attendre une dizaine de secondes. Vous devez tenir le stylo de façon à voir la fenêtre de contrôle. Lorsque l’injection sera terminée, l’indicateur jaune sera immobile et vous pourrez alors retirer doucement le stylo.

– Ensuite, je le jette dans la boîte jaune.

– Exactement, juste trois précisions. Avant l’injection, avant de désinfecter la zone à l’alcool, vous devez bien vous laver les mains. Vous devez également vérifier l’intégrité de la solution, s’il n’y a pas de particules ou de coloration. Après avoir terminé l’injection, vous devez placer un coton ou une compresse sur la peau au niveau du site d’injection mais sans frotter. D’autre part, il est très important de varier les sites d’injection.

– Oui, l’infirmière m’en a parlé. Et pas trop près du nombril.

– Exactement, à au moins 5 cm, et à au moins 3 cm de votre dernier site d’injection.

– Merci, je me sens vraiment prêt à faire l’injection moi-même à présent.

Quelques jours plus tard en Normandie

– Paul Martin : Alors Lola, ce n’était pas si horrible cette balade en forêt finalement.

– lola : Oui, heureusement qu’il y avait l’accrobranche au bout du compte… Maman, tu peux regarder dans mon cou, c’est bizarre, j’ai l’impression d’avoir un bouton.

– Valérie : Ah, mais c’est une tique on dirait !

– Quoi ? Mais c’est dangereux, enlève-la moi ! Vite !

– Je vais chercher de l’éther et une pince. Paul ? Tu peux enlever la tique de ta fille ?

– Paul : Oui mais je crois qu’il faut éviter l’éther. Je vais appeler la pharmacie.

– Paul au téléphone : Bonjour Monsieur Galien, excusez-moi de vous déranger. Nous revenons d’une balade en forêt et Lola a attrapé une tique. Il faut mettre de l’éther sur la tique pour l’endormir avant de l’enlever ?

– M^rGalien : Non, surtout pas ! Dans ce cas, le risque de régurgitation de la tique est plus important. Vous avez une pince type « tire-tique » ?

– Oui, j’en ai une.

– Vous devez extraire la tique en la pinçant et en tournant 2 ou 3 tours dans le sens inverse des aiguilles d’une montre, afin que l’ensemble du rostre se décroche. Et désinfectez bien la zone après.

– Il faut aller chez le médecin pour qu’il prescrive des antibiotiques ?

– Non, non, surveillez bien la zone dans les prochains jours, voire les prochaines semaines. Une petite plaque rouge peut apparaître dans les 24 premières heures après la morsure. En revanche, si la plaque rouge s’agrandit au fil des jours, il faudra consulter un médecin car c’est ce qu’on appelle un érythème migrant imposant un traitement antibiotique.

– D’accord, merci et bonnes vacances. 