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Stratégies
L’équipe
Auteur(s) : CHLOÉ DEVIS
Proposer la livraison à domicile de médicaments, c’est bien. Mais « il est plus cohérent de le faire en limitant l’émission dans l’atmosphère de particules fines nocives pour la santé », pointe Olivier Toma, dirigeant de l’agence de conseil en développement durable Primun Non Nocere. Des pharmacies ont d’ores et déjà opté pour le vélo ou le scooter électrique, qui ne consomme que 45 euros d’électricité pour 10 000 kilomètres, avec une autonomie de 5 à 6 heures. On peut également encourager le déplacement « propre » des collaborateurs en leur proposant un emplacement pour garer leur vélos, en étudiant les possibilités de covoiturage ou en adaptant leurs horaires à ceux des transports en commun.
Si le Code de la santé publique impose aux pharmacies de collecter les médicaments non utilisés (MNU), les patients ne sont pas toujours au courant : pour y remédier, apposez une affiche en vitrine. En installant un point de recyclage dûment signalé à l’entrée de l’officine, vous éviterez également aux clients un détour au comptoir. Et pourquoi ne pas étendre la démarche aux piles usagées ? Côté emballages, l’ADEME Bourgogne recommande l’instauration d’un système de consigne auprès des fournisseurs ou des établissements de santé livrés. A noter que pour les déchets pouvant servir de matières premières aux autres entreprises, il existe une bourse des déchets : bourse-des-dechets.fr. Mais on peut aussi se mettre en relation avec des associations ou artistes locaux susceptibles de faire bon usage des PLV périmées et autres cartons délaissés.
Alors que l’éclairage constitue entre 25 et 50 % de la facture d’électricité des commerces, « faute d’indicateurs, ce poste reste globalement sous-évalué », constate Olivier Toma. Il est de toute façon temps de troquer les halogènes contre les LED, qui permettent de réaliser jusqu’à 80 % d’économies.
Eaux florales, savons, accessoires divers… « Se tourner vers des fournisseurs de sa région pour achalander ses rayons de cosmétique et de parapharmacie présente de multiples avantages: valoriser l’économie et les savoir-faire locaux, réduire les coûts énergétiques de transport, proposer une offre différenciante et de qualité », fait valoir Elodie Durand, chargée d’affaire chez Primum Non Nocere.
« Professionnels de santé de proximité, les pharmaciens ont une vraie carte à jouer dans le domaine de la santé environnementale, sur la question des perturbateurs endocriniens ou des allergènes dans les cosmétiques, autour des médecines complémentaires », souligne Olivier Toma. Elodie Durand insiste sur le cadre éthique de la démarche : « Il existe des fonds et des outils qui permettent de se former et d’informer sur ces sujets sans passer par les ressources des laboratoires ». Elle cite également l’exemple d’un pharmacien parisien qui a mis en place un corner baptisé « Le choix du pharmacien » dédié à la mise en avant de produits sélectionnés par ses soins, selon des critères stricts sur le plan sanitaire, social et environnemental. Autre idée dont on peut s’inspirer, « des officines ont fait le choix d’afficher sur un écran la qualité de l’air intérieur pour sensibiliser leurs clients à cette problématique », note Elodie Durand. L’appareil de mesure spécialisé revient à environ 200 €. §
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