Expertise
Nouvelle molécule
Auteur(s) : YOLANDE GAUTHIER
Moventig est indiqué dans le traitement de la constipation induite par les opioïdes, chez les patients adultes qui ont présenté une réponse inadéquate aux laxatifs. Celle-ci est définie par des symptômes de constipation d’intensité au moins modérée, malgré la prise d’au moins une classe de laxatifs pendant au minimum 4 jours.
La dose recommandée est de 25 mg en une prise par jour.
Elle est de 12,5 mg par jour en initiation de traitement pour les patients atteints d’insuffisance rénale modérée ou sévère, ainsi que pour ceux traités par des inhibiteurs modérés du CYP3A4 (diltiazem, vérapamil...). La dose pourra ensuite être augmentée à 25 mg si elle est bien tolérée.
L’utilisation de Moventig n’est pas recommandée en cas d’insuffisance hépatique sévère.
Pour éviter d’avoir à aller à la selle au milieu de la nuit, prendre le comprimé le matin à jeun, au moins 30 minutes avant le premier repas de la journée ou 2 heures après le premier repas de la journée.
Il convient d’arrêter tous les traitements laxatifs d’entretien en cours lors de l’instauration du traitement, jusqu’à obtention de l’effet clinique de Moventig.
Hypersensibilité à l’un des excipients, au naloxégol, ou à tout autre antagoniste des opioïdes.
Patients présentant une occlusion gastro-intestinale connue ou suspectée, ou à risque de récidive d’occlusion.
Patients présentant une occlusion gastro-intestinale connue ou suspectée, ou à risque accru de récidive d’occlusion (risque de perforation gastro-intestinale).
Patients atteints de cancer qui ont un risque accru de perforation gastro-intestinale : cancer du tractus gastro-intestinal ou du péritoine, cancer récidivant ou avancé de l’ovaire, traitement par inhibiteur du facteur de croissance de l’endothélium vasculaire (VEGF).
L’utilisation de Moventig pendant la grossesse ou l’allaitement n’est pas recommandée car il existe un risque théorique de provoquer un sevrage aux opioïdes chez le foetus ou le nouveau-né allaité.
Le traitement peut très souvent provoquer des douleurs abdominales, des diarrhées, des nausées, des flatulences ou des céphalées. La plupart de ces effets indésirables, d’intensité légère à modérée, apparaissent en début de traitement et se résolvent lors de sa poursuite.
Le naloxégol peut induire un syndrome de sevrage aux opioïdes se développant quelques minutes à plusieurs jours après la prise. Il se manifeste par la présence d’au moins 3 des signes suivants : humeur dysphorique, nausées ou vomissements, douleurs musculaires, larmoiement ou rhinorrhée, dilatation pupillaire ou piloérection ou transpiration, diarrhée, bâillement, fièvre ou insomnie. Arrêter Moventig et contacter le médecin.
De rares cas de perforation gastro-intestinale ont été rapportés lors de l’utilisation d’antagonistes des récepteurs µ d’action périphérique. Prudence chez les patients atteints d’affection susceptible d’altérer l’intégrité de la paroi gastro-intestinale : maladie de Crohn, ulcère gastroduodénal sévère, diverticulite active ou récidivante, tumeurs infiltrantes du tractus gastro-intestinal ou métastases péritonéales.
L’utilisation concomitante d’inhibiteurs puissants du CYP3A4 (clarithromycine, kétoconazole, itraconazole, télithromycine, inhibiteurs de protéase tels que le ritonavir, l’indinavir ou le saquinavir...) est contre-indiquée.
La consommation de jus de pamplemousse est à éviter pendant le traitement.
Le naloxégol n’est pas recommandé chez les patients traités par inducteurs puissants du CYP3A4 (carbamazépine, rifampicine, millepertuis...) en raison d’une diminution de son efficacité. §
DITES-LE AU PATIENT
LA CONSTIPATION LIÉE AUX OPIOÏDES
FICHE TECHNIQUE
L’AVIS DE LA HAS
PHARMACOLOGIE
1 COMMENT AGIT LE MÉDICAMENT ?
Le naloxégol (Moventig) est un dérivé pégylé de la naloxone, un antagoniste sélectif des récepteurs aux opioïdes périphériques, administré par voie orale. La pégylation empêche la molécule de franchir la barrière hémato-méningée.2 SON ACTION EST-ELLE ORIGINALE ?
Non : la méthylnaltrexone (Relistor), un autre antagoniste µ, est déjà proposée dans le traitement de ce type de constipation.3 QUEL EST LE VERDICT DES ÉTUDES CLINIQUES ?
Le dossier de Transparence repose sur deux études de phase III (Kodiac-04, Kodiac-05), contrôlées, randomisées, en double-aveugle, vs placebo, montrant la supériorité du naloxégol à la dose de 25 mg/j (Kodiac-04 : 48,7 % vs 1,7 % ; Kodiac-05 : 46,8% vs 1,5 %). Il n’est supérieur au placebo à la dose de 12,5 mg/j que dans la seule étude Kodiac-04.Pourrez-vous respecter la minute de silence en mémoire de votre consœur de Guyane le samedi 20 avril ?
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