« Je voudrais un bain de bouche »

1 Quels sont les symptômes ?

– Une femme d’une trentaine d’années avec un dentifrice Meridol : Je voudrais aussi un flacon d’Eludril.

Le pharmacien : De quoi souffrez-vous ?

– J’ai les gencives qui saignent en ce moment.

– C’est sans doute dû au tartre. Pensez à prendre rendez-vous chez votre dentiste dans les jours qui viennent.

Un saignement des gencives est souvent le premier signe d’une gingivite dont le principal facteur déclenchant est le tartre qui se loge au niveau de zones peu accessibles au brossage. Un détartrage est nécessaire pour son élimination et éviter l’aggravation des troubles. Tout changement au niveau de la cavité buccale (gencives rouges et enflées, saignements, mauvaise haleine…) doit inciter à consulter un dentiste.

2 A qui cela s’adresse ?

– M^me C. avec Baptiste, son fils : Un dentifrice Fluocaril 2/6 et... est-ce qu’il existe des bains de bouche pour enfant ?

– Le pharmacien : Pour Baptiste ?

– Oui, on sort du dentiste et il nous a dit que le brossage n’était pas au top !

– Quel âge a-t-il à présent ?

– Bientôt 6 ans.

Les bains de bouche sont contre-indiqués avant 6 ans et tant que l’enfant ne maîtrise pas la technique de rinçage de la bouche. Pour un enfant, il faut dans tous les cas les choisir sans alcool, en orientant si besoin vers des références spécifiques (moins fort en goût). Le bain de bouche peut améliorer l’hygiène bucco-dentaire mais ne remplace pas un brossage correct. Si le brossage manuel est mal maîtrisé, il peut être judicieux de passer au brossage électrique.

3 Prenez-vous des médicaments ?

– M. D. , 65 ans : Il me faudrait un bain de bouche.

– Le pharmacien : Pour vous-même M. D. ?

– Non, pour ma femme. Elle a les gencives un peu rouges et douloureuses.

– Elle suit une chimiothérapie pour son cancer du sein ?

– Oui.

Les mucites orales sont fréquentes sous chimiothérapie et radiothérapie, ainsi que sous inhibiteurs de tyrosine kinase (Iressa, Tarceva, Tyverb, Afinitor...). Leur prévention impose une hygiène bucco-dentaire rigoureuse, et leur traitement fait notamment appel aux bains de bouche au bicarbonate de sodium 1,4 % pur. Ceux alcoolisés ou renfermant des antiseptiques sont à proscrire, hors avis médical. D’autres traitements peuvent être à l’origine d’aphtes (AINS, nicorandil...), d’hypertrophie gingivale (phénytoïne...), ou d’une sécheresse buccale elle-même pourvoyeuse de troubles buccodentaires (isotrétinoïne, anticholinergiques...).

4 Savez-vous comment l’utiliser ?

Un homme de 50 ans avec un flacon d’Eludril Care : Je me suis cassé le bras et n’arrive plus à manier correctement ma brosse à dents ! Mon dentiste me dit d’utiliser un bain de bouche pour compléter le brossage.

– Le pharmacien : Savez-vous l’utiliser ?

– Oui, il faut le diluer je crois...

Certains bains de bouche médicamenteux s’emploient dilués (Betadine, Eludril Pro...) mais la plupart, et quasiment tous les bains de bouche de confort comme Eludril Care (moins dosé en antiseptique), s’emploient purs. Ils s’utilisent après le brossage, en gardant la solution en bouche au moins 30 secondes avant de la recracher. On peut procéder en plusieurs fois, jusqu’à épuisement du contenu du gobelet doseur. Pour que son action persiste, ne pas se rincer la bouche ensuite.

– Un homme de 30 ans avec un bain de bouche Listerine Total Care : On m’a dit que ce bain de bouche était efficace ?

– Le pharmacien : Avez-vous des problèmes particuliers ou est-ce le dentiste qui vous a recommandé d’utiliser un bain de bouche ?

– Pas du tout. J’ai l’habitude d’utiliser tous les jours un bain de bouche après le brossage, mais celui que j’ai en ce moment n’est pas assez fort...

L’alcool et les huiles essentielles donnent un goût puissant, mais qui n’est pas synonyme de meilleure efficacité ! Au contraire, l’alcool peut être irritant et a tendance à dessécher les muqueuses. Une utilisation quotidienne au long cours n’est donc pas à recommander. De même, les bains de bouche renfermant des antiseptiques, même à faible concentration, peuvent être susceptibles de déstabiliser la flore locale en cas d’usage prolongé. 