L’heure du choix - Le Moniteur des Pharmacies n° 3173 du 15/04/2017 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des pharmacies n° 3173 du 15/04/2017
 
PRÉSIDENTIELLE

Temps Forts

Enquête

Auteur(s) : LOAN TRANTHIMY   

Si la santé figure en bonne position dans le débat politique, les onze candidats à l’élection présidentielle 2017 restent peu inspirés dans leurs propositions concernant la pharmacie. Deux consensus semblent se dégager de la plupart des programmes : la dispensation à l’unité et les déserts médicaux.

Les onze candidats sont peu bavards sur le rôle des pharmaciens dans le système de santé. Lorsque la question est posée à leurs conseillers, tous sont unanimes pour dire que le pharmacien dispose de nombreux atouts : confiance des Français, rôle essentiel dans les soins de proximité. Il n’y a rien dans les programmes pour casser le monopole, ouvrir le capital officinal ou encore vendre les médicaments dans les grandes surfaces. Mais dans la foire aux idées, un début de consensus se dégage sur la dispensation à l’unité. A l’exception de François Fillon, Jean-Luc Mélenchon, Benoît Hamon, Emmanuel Macron, Marine Le Pen et même Philippe Poutou (lire la synthèse des propositions des candidats pp. 18-19) sont favorables à cette solution pour faire des économies : 700 millions pour Emmanuel Macron ou encore 2 milliards pour Marine Le Pen. Une idée qui inquiète fortement la profession. « Nos candidats n’ont toujours pas compris qu’il y a d’autres solutions pour lutter contre le gaspillage des médicaments », déclare Philippe Gaertner, président de la FSPF, lors d’une table ronde professionnelle organisée le 3 avril par la faculté de pharmacie de Rennes. Autre consensus qui risque de fragiliser l’officine : l’installation des médecins. Aucun des candidats n’ose vraiment imposer les contraintes. Même Benoît Hamon qui s’est prononcé en faveur du « déconventionnement » des médecins qui s’installeraient en zones surdotées a fait marche arrière, pour privilégier d’abord les mesures incitatives. Dommage. Car demain, devant les enjeux du vieillissement de la population, du développement des pathologies chroniques, de l’hospitalisation à domicile, comment faire face à un temps médical qui se raréfie ? 


•  Supprimer le numerus clausus. Installation des médecins et des pharmaciens en fonction des besoins réels des populations.

•  Prendre en charge gratuitement les soins par l’Assurance maladie.

•  Prendre une partie des bénéfices des groupes industriels pharmaceutiques et de la finance pour assurer une médecine gratuite.

•  Supprimer les « cadeaux » faits par les pouvoirs publics aux groupes industriels, et utiliser cet argent pour la prévention.

•  Opposée à la vente des médicaments dans les grandes surfaces.

Par Loan Tranthimy, Anne Drouadaine, Anne-Hélène Collin, Alexandra Blanc, Anne-Charlotte Navarro, Stéphanie Bérard et Matthieu VandendriesschE

•  Revenir sur la liberté des prix pratiqués par les laboratoires pharmaceutiques pour maîtriser les prix des médicaments.

•  Relancer la production des médicaments en France.

•  Mettre en œuvre une obligation légale pour l’industrie pharmaceutique de fournir la forme trivalente (diphtérie, tétanos, poliomyélite), afin d’éviter les ruptures de stocks des vaccins à valence obligatoire.
Ces propositions ne pourront être appliquées qu’à la condition de sortir de l’Union européenne.

•  Créer des maisons de santé avec les soutiens locaux et nationaux pour lutter contre les déserts médicaux. Pour cela, il faut d'abord définir les besoins réels du territoire et aussi intéresser les jeunes médecins diplômés au parcours de soins.

•  Réduire les contraintes administratives grâce au projet de Sécurité sociale universelle : « Plusieurs heures de paperasse en moins avec la disparition progressive des cinq cents assureurs et mutualistes. »

• Mettre en place la vaccination à l’officine.

•  Opposé à la vente des médicaments dans les grandes surfaces.

•  Préserver le circuit actuel de distribution des médicaments (contre la dispensation à l’unité).

•  Conditionner l’accès à la protection médicale universelle pour les étrangers au respect d’un délai de carence de 5 ans. Remplacer l’AME par une aide médicale exceptionnelle et provisoire pour les urgences sanitaires et les maladies contagieuses.

•  Permettre aux pharmaciens de prolonger ou ajuster une ordonnance, prescrire un médicament sous conditions.

•  Fonder le système de remboursement sur l’efficacité individuelle mesurée pour chaque médicament.

•  Créer une agence pour coordonner le rôle des complémentaires santé, afin d’assurer un meilleur remboursement des dépenses de santé sans l’explosion des cotisations.

•  Améliorer l’observance, en rémunérant le conseil du pharmacien tant sur la dispensation que sur la vente d’un produit conseil, plutôt qu’en choisissant la vente à l’unité des médicaments. Les critères de rémunération devront être posés par la profession.

•  Augmenter le taux de substitution français qui est l’un des plus faibles d’Europe. Pour cela, il faut revoir le Répertoire, génériquer les molécules et mobiliser les médecins.

•  Créer 1 500 maisons de santé et soutenir financièrement et logistiquement les médecins qui s’installent dans les zones sous-dotées. Dans les territoires en pénurie, l’État implantera des médecins salariés.

•  Négocier avec les laboratoires pour faire baisser les prix afin de garantir l’accès aux médicaments innovants. En cas d’échec, utiliser la clause de licence d’office pour produire les médicaments génériques.

•  Limiter le gaspillage et l’automédication dangereuse, par la distribution des médicaments à l’unité après concertation avec les pharmaciens.

•  Développer le dépistage de masse de maladies potentiellement graves, afin de mieux les traiter à un stade précoce.

•  Couvrir par la Sécurité sociale toute la dépense de santé, comme en Alsace-Moselle.

•  Faciliter le suivi des effets des médicaments, pour que les constats cliniques des praticiens soient pris en compte.

•  Supprimer le numerus clausus à l'entrée des études médicales.

•  Instaurer un numerus clausus localisé, pour les médecins à l'installation, en sortie d'études.

•  Arrêter les regroupements des établissements de santé.

•  Mettre en place la dispensation à l’unité pour lutter contre le gaspillage, les trafics et l’iatrogénie médicamenteuse.

•  Maintenir le monopole pharmaceutique et exclure l’ouverture du capital à des investisseurs non pharmaciens.

•  Conforter le pharmacien comme professionnel de santé médical, dans son rôle d’acteur de premier recours et ses nouvelles missions (prévention, dépistage).

•  Maintenir le nombre d’officines et favoriser la réouverture de celles qui ont mis la clé sous la porte.

•  Lutter contre les déserts médicaux, notamment en créant un service civique de santé pour les jeunes médecins de manière volontaire et salariée.


•  Prévoir un plan d’investissement de 5 milliards d’euros pour moderniser le système de santé

•  Faire évoluer les missions des pharmaciens dans le cadre d’une collaboration renforcée avec les autres professionnels de santé, et accompagner le développement des services pharmaceutiques.

•  Créer 2 000 maisons de santé pluridisciplinaires supplémentaires pour lutter contre les déserts médicaux.

•  Généraliser la dispensation à l’unité, tout en prenant en compte les contraintes des pharmaciens (gestion de stocks, manipulation, prix de vente).

•  Payer les médicaments à leur juste prix.

•  Prendre en charge à 100 % par l’Assurance maladie les soins prescrits, dont les soins et appareils dentaires, optiques et auditifs.

•  Développer les centres de santé locaux, sous la forme de sociétés coopératives d’intérêt collectif et pluriprofessionnels, dans lesquels les professionnels de santé seront salariés.

•  Créer un pôle public du médicament, chargé de la production de médicaments jugés essentiels.

•  Réorganiser les entités chargées de la régulation de la chaîne de médicaments (ANSM et HAS) et de la fixation des prix (CEPS).

•  Créer des conseils sanitaires de quartier, d’unités territoriales de santé et d’unions départementales de santé.

•  Jouer sur les recettes plus que sur les dépenses, pour renflouer la Sécurité sociale.

•  Recourir à la licence d’office pour réguler le prix des médicaments innovants, permettant à l’Etat de lever le brevet d’un médicament et ainsi autoriser la fabrication de génériques.

•  Supprimer le numerus clausus des études médicales, développer des hôpitaux de proximité et créer un réseau de centres de santé pluridisciplinaires.

•  Instaurer la dispensation à l’unité des médicaments.

•  S’opposer à la délivrance des médicaments par les grandes surfaces.

•  Créer un service public du médicament contrôlé par la population.

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