Retrouvez tous vos contenus sur mobile avec l'application du Moniteur des pharmacies.
Téléchargez gratuitement l'application !
Professionnels de santé, accédez à plus de contenu, réagissez aux actus et bénéficiez de tous les avantages en vous connectant à votre espace personnel.
Si vous n'avez pas de compte,
vous pouvez en créer un gratuitement !
Expertise
Pharmacologie
Auteur(s) : NATHALIE BELIN
Les bisphosphonates ont une forte affinité pour l’os. Ils se lient à l’hydroxyapatite (principal composant minéral de l’os), notamment au niveau des sites de résorption osseuse. Ils agissent alors directement sur les ostéoclastes en inhibant des enzymes essentielles à leur activité et en induisant leur apoptose.
Alendronate, ibandronate, risédronate, zolédronate ont une AMM dans le traitement de l’ostéoporose postménopausique pour réduire le risque de fractures vertébrales et, excepté l’ibandronate, de fractures périphériques. Selon les molécules et les dosages, les bisphosphonates ont d’autres indications : ostéoporose masculine ou cortisonique, maladie de Pajet, traitement de l’hypercalcémie induites par des tumeurs…
L’intérêt de poursuivre le traitement doit être réévalué après 3 à 5 ans.
Les bisphosphonates sont administrés par voie orale ou intraveineuse. Leur biodisponibilité par voie orale est faible. Elle est encore diminuée en cas de prise alimentaire concomitante, en particulier de minéraux (formation de complexes insolubles). Une prise à jeun, au moins trente minutes avant le premier repas et toute autre prise médicamenteuse est recommandée.
Environ 50 % de la dose administrée est éliminée par voie rénale et 50 % est séquestrée dans le tissu osseux (demi-vie osseuse de plusieurs années). Cette particularité permet, selon les dosages et la voie utilisée (orale ou injectable), des rythmes d’administration à intervalle plus ou moins prolongé (quotidien, hebdomadaire, mensuel ou annuel pour Aclasta en perfusion intraveineuse).
L’affinité pour le tissu osseux diffère en fonction des molécules. Le clodronate et le tiludronate, molécules de 1re génération, sont les moins puissants. Le risédronate et surtout le zolédronate sont les molécules les plus puissantes.
Troubles digestifs
Par voie orale, les effets indésirables les plus fréquents sont digestifs : diarrhées, constipation, nausées, gastralgies. Des œsophagites, des érosions ou ulcérations œsophagiennes peuvent survenir (effet toxique des bisphosphonates sur la muqueuse oesophagienne), limitées par le respect des modalités de prise (les comprimés sont à prendre avec un grand verre d’eau, sans s’allonger pendant trente minutes, ni les croquer ou les laisser dissoudre dans la bouche). Des douleurs articulaires et/ou musculaires sont également très fréquentes.
Autres : hypocalcémie, réactions cutanées possibles. Sous zolédronate : altérations parfois graves de la fonction rénale, fibrillation auriculaire. Par voie injectable : syndrome pseudo-grippal fréquent en début de traitement.
Au long cours (mais rares) : fractures atypiques du col du fémur ; ostéonécroses de la mâchoire rapportées surtout avec la voie injectable, chez des patients recevant une chimiothérapie et des corticoïdes. Une mauvaise hygiène buccodentaire et le tabagisme sont des facteurs favorisants.
Une carence en calcium et vitamine D, éléments indispensables à l’homéostasie osseuse, doit être corrigée avant mise en route du traitement.
Les bisphosphonates sont contre-indiqués en cas d’insuffisance rénale sévère.
Toute maladie de l’œsophage ou l’impossibilité de se tenir assis ou en position verticale pendant trente minutes contre-indique l’utilisation de la voie orale ou impose la plus grande prudence.
Faute de données, leur utilisation au cours de la grossesse et de l’allaitement n’est pas recommandée.
Les sels de calcium, magnésium, fer, aluminium, cuivre et zinc doivent être pris à au moins deux heures d’écart avec les bisphosphonates, par voie orale.
La prise d’aliments ou d’une boisson autre que de l’eau plate peu minéralisée (eau du robinet ou eau de source) en même temps que le bisphosphonate est à proscrire (y compris café, jus de fruit).
En raison du risque rare, mais grave, d’ostéonécroses de la mâchoire, un bilan buccodentaire est recommandé avant le traitement, puis durant toute sa durée (au moins une fois par an et davantage pour les patients atteints de pathologie maligne). Une hygiène dentaire rigoureuse est indispensable durant le traitement. Toute douleur ou inflammation dentaire doit amener à consulter un dentiste.
Toute douleur ou gêne inhabituelle au niveau de la cuisse doit être signalée au médecin (suspicion de fracture atypique du fémur).
ALLER PLUS LOIN
Vous sentez-vous régulièrement en insécurité dans vos officines ?
1Healthformation propose un catalogue de formations en e-learning sur une quinzaine de thématiques liées à la pratique officinale. Certains modules permettent de valider l'obligation de DPC.
Vous avez des questions ?
Des experts vous répondent !