Le vaccin antigrippal a-t-il été efficace cet hiver ?

En Europe, l’épidémie de grippe 2016-2017 a été dominée par les virus grippaux A(H3N2). Quelle a été l’efficacité du vaccin distribué à partir de la fin septembre ?

Le réseau I-Move vient de publier les résultats préliminaires d’une estimation basée sur le « Test Negative Design » (TND). Le TND est la moins mauvaise façon d’estimer cette efficacité. Elle repose sur une comparaison du pourcentage des vaccinés chez les patients dont la grippe est confirmée par l’analyse virologique d’un prélèvement rhinopharyngé avec le pourcentage de ceux chez qui le prélèvement est négatif pour la grippe.

Le TND a tendance à sous estimer l’efficacité à cause des limites de la virologie et de la diversité des symptômes de grippe. Par ailleurs, le nombre limité des prélèvements s’accompagne d’intervalles de confiance très larges.

L’estimation obtenue donne des valeurs inférieures à celles des hivers précédents, suggérant que l’efficacité du vaccin contre la grippe A(H3N2) a été nettement moins bonne que d’habitude : entre 0 % et 72 % chez les enfants de moins de 15 ans, entre 25 % et 62 % chez les moins de 65 ans, 0 % à 49 % chez les 65 ans et plus.

D’une façon générale, les valeurs moyennes estimées sont très décevantes (10 % à 47 %).

Un des buts de la vaccination antigrippale est d’éviter les hospitalisations de personnes à risque de complication, notamment les personnes âgées. La protection contre les hospitalisations a été inférieure à 49 % chez les adultes de 65 à 79 ans, à 47 % chez les 80 ans et plus.

En pratique, le vaccin antigrippal est une prévention utile, mais qui ne suffit pas, en raison de l’imprévisibilité des virus grippaux et de l’immunosénescence des personnes à risque. Cette prévention doit être complétée par les mesures barrières (hygiène des mains, masques, vaccination des proches et des soignants, antiviraux).