« Dans le domaine du matériel médical, l’officine a une carte maîtresse à jouer » - Le Moniteur des Pharmacies n° 3164 du 19/02/2017 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des pharmacies n° 3164 du 19/02/2017
 
MARINE CHARLERY, PHARMACIEN RESPONSABLE MARKETING, PHOENIX PHARMA

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Service compris

Auteur(s) : PROPOS RECUEILLIS PAR CHLOÉ DEVIS 

Phoenix Pharma a lancé en septembre 2016 MAD+, proposant plus de 60 000 produits à la location et 3 000 à la vente. Pour ce service, le répartiteur s’appuie sur ABM Pharmareva, qu’il s’agisse des repérages, installations ou dépannages au domicile du patient.

Pourquoi avoir lancé le service MAD+ ?

M.C.La démarche s’inscrit dans le cadre du recentrage de nos services aux pharmaciens autour de la priorisation du client. Nous avions déjà un partenaire sur le maintien à domicile, ABM Pharmareva, mais pour développer ce segment dans l’ensemble de notre réseau, il a fallu attendre qu’il ouvre progressivement des agences à côté des nôtres. C’est ce qui a permis le lancement de MAD+ en septembre dernier. Ancienne officinale et titulaire d’un DU en MAD et d’un DU en orthopédie, je me suis vue confier le pilotage de cette activité après avoir occupé plusieurs postes dans la répartition.

Quelle est la spécificité de l’offre ?

Elle allie une expertise logistique — celle de Phoenix Pharma en tant que grossiste répartiteur — et l’expertise sur le MAD propre à ABM Pharmareva. La réactivité est un facteur essentiel en matière de MAD. Par exemple, dans le cas d’une bronchiolite du nourrisson, il est impératif de pouvoir fournir aussi vite que possible l’aérosol adapté. Nous sommes capables de livrer l’officine jusqu’à deux fois par jour pour du petit matériel et dans les 24 heures pour le gros matériel. Essentiel aussi pour le succès de cette activité, l’accompagnement des officines est assuré sur toute la chaîne du MAD, de la formation jusqu’aux commandes en passant par une assistance technique. Sur la formation, nous proposons aussi bien des modules e-learning et en présentiel que des cursus validants à la Phoenix Université.

Combien coûte ce service ?

Le service est entièrement gratuit, à l’exception des formations validantes. Il s’adresse à toutes les pharmacies, mais seuls nos clients peuvent être livrés par nos navettes. Il n’y a pas de minimum pour la livraison, les petites officines rurales y trouvent donc leur compte.

Quelles sont les raisons de développer le MAD ?

Le marché du MAD en pharmacies a atteint presque 500 millions d’euros en 2016, soit une hausse de près de 10 % par rapport à 2015, contre une évolution de 5 % durant la même période pour le marché total. Dans un condiv économique tendu, ce secteur offre de belles marges de progression. Dans le domaine du matériel médical d’urgence, des aérosols aux pèse-bébés, l’officine, de par son accessibilité, a une carte maîtresse à jouer. Sur l’accompagnement des personnes âgées et dépendantes, elle peut également répondre à un fort besoin d’expertise. Car si le généraliste est souvent le prescripteur, il reste peu formé, et ne sait pas qu’il existe un certain nombre d’aides susceptibles de faciliter la vie du malade. Le pharmacien peut aussi faire de son conseil un vecteur de fidélisation. Quant à l’hospitalisation à domicile, c’est également un secteur en expansion mais qui passe par des réseaux de professionnels de santé organisés dans lequel le pharmacien doit s’investir.

Comment reprendre la main sur le MAD face à certains acteurs très implantés dans les établissements de soin ?

De plus en plus d’initiatives se font jour pour lutter contre les ententes entre certains services hospitaliers et des sociétés de matériel médical. Par exemple, l’URPS Pharmaciens de PACA finalise un projet de collaboration avec les hôpitaux régionaux pour que ce soit le pharmacien du patient qui organise son retour en maintien à domicile. Il se verra adresser systématiquement la prescription de matériel, ce qui évite l’intervention de tiers. Le pharmacien peut ainsi préparer l’ordonnance à l’avance et faire installer le matériel ou le mettre à disposition dès le retour à domicile du patient. Dans plusieurs régions, des établissements pilotes luttent également contre ce type de relations, et la chambre syndicale des pharmaciens de Bourgogne, notamment, en a fait son cheval de bataille récemment. Il y a encore du chemin à faire, mais, d’expérience, quand le pharmacien assure une bonne prise en charge, le patient en est conscient et verbalise le fait que c’est ce professionnel qui va s’occuper de lui. 

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