Les postures à éviter pour prévenir les TMS - Le Moniteur des Pharmacies n° 3163 du 12/02/2017 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des pharmacies n° 3163 du 12/02/2017
 
RISQUES PROFESSIONNELS

Stratégies

L’équipe

Auteur(s) : STÉPHANIE BÉRARD 

Les troubles musculosquelettiques (TMS) sont reconnus comme la première maladie professionnelle en France. Travail debout, rangement, manutention… les collaborateurs des officines y sont particulièrement vulnérables. Comment prévenir ces risques ?

Vous avez dit TMS ? Cette appellation désigne les troubles musculosquelettiques, qui sont des pathologies affectant les tissus et qui se développent principalement à l’épaule, au coude, au poignet et dans le dos. Il peut s’agir de tendinites, de lombalgies, de syndrome du canal carpien… Ces troubles peuvent vite devenir invalidants et empêcher toute activité professionnelle. Pour limiter ce risque, il est nécessaire d’identifier les postures à risque pour, par la suite, mieux organiser les tâches des équipes officinales.

La station debout et le piétinement

« Elle peut être à l’origine de troubles circulatoires, de douleurs au niveau de la région dorso-lombaire, d’une tension musculaire importante et de raideurs articulaires », prévient Laurent Kerangueven, ergonome et expert en risques professionnels à l’INRS. Pourtant, des gestes simples permettront d’éviter la survenue des TMS :

Mettre à disposition des sièges adaptés à chaque poste de travail. (sièges assis-debout ou appui-fesses)

Organiser l’alternance des tâches sur une journée.

Installer une barre d’appui au pied du comptoir afin que les salariés puissent varier leurs postures et soulager leurs jambes.

Proposer des chaussures avec des semelles anti-fatigue.

Mettre à disposition des salariés des bas de compression.

Pour Laurent Kerangueven, ce n’est pas tant d’être debout qui est problématique, mais bien « d’avoir la même posture de manière prolongée, d’où la nécessité de varier les postures assis et debout tout au long de la journée. Par exemple, des plans de travail à hdiv variable permettent de rompre avec la position statique ».

Les gestes répétitifs et les manutentions

A l’officine, la réception des cartons de commande, le rangement du stock et le réassort des étagères sont des tâches quotidiennes à risque pour l’apparition de TMS. « Pour les limiter, il faut organiser le stockage avec des rangements à mi-hdiv, en particulier pour les produits à plus forte rotation et pour les charges les plus lourdes afin de limiter les contraintes posturales », conseille Laurent Kerangueven.

Voici cinq règles simples :

Privilégier le rangement des objets lourds à la hdiv des salariés.

Alterner les tâches de rangement au cours de la semaine.

Ranger à proximité des comptoirs les médicaments à plus forte rotation, placés à hdiv accessible.

Veiller à l’entretien des tiroirs ; il faut qu’ils coulissent bien. L’idéal : les remplacer par des tiroirs auto-rétractants.

Prévoir un renfort en personnel au comptoir en cas de forte affluence.

Les risques de chute

Pour limiter les possibilités de chute, il est également important de veiller à organiser le rangement et les déplacements de l’équipe officinale :

Maintenir un éclairage suffisant.

Eviter les dénivelés et préférer les plans de travail inclinés.

Prévoir du matériel adapté pour l’accès des produits en hdiv.

Gérer le stock pour ne pas dépasser sa capacité de stockage.

Ne pas surcharger les étagères et respecter les préconisations du poids maximal.

Disposer d’un sol lisse et non glissant. 

AU-DELÀ DES POSTURES QUOTIDIENNES, LES TROUBLES MUSCULOSQUELETTIQUES ONT UNE ORIGINE MULTIFACTORIELLE. DANS SON DOCUMENT « LA PRÉVENTION EN ACTION », LE SYNDICAT DES PHARMACIENS DES BOUCHES-DU-RHÔNE RECOMMANDE DE RÉALISER UN INVENTAIRE DES RISQUES. POUR PRÉVENIR LES TMS, VOUS DEVEZ ANALYSER TROIS FACTEURS :


• LES FACTEURS BIOMÉCANIQUES : QUELS SONT LES GESTES ET POSTURES QUE DOIVENT RÉALISER VOS SALARIÉS (TRAVAIL BRAS EN L’AIR, SUR LA POINTE DES PIEDS…), LEURS EFFORTS (MANUTENTION, CHARGES LOURDES…) ET COMBIEN DE FOIS CES GESTES SONT-ILS RÉPÉTÉS DANS LA JOURNÉE ?


• LES FACTEURS ORGANISATIONNELS : ILS CONCERNENT LE RYTHME DE TRAVAIL, L’ORGANISATION DE PAUSES, LA POSSIBILITÉ D’ENTRAIDE…


• LES FACTEURS PSYCHOSOCIAUX : LA CHARGE DE TRAVAIL EST-ELLE TROP IMPORTANTE ? LES OBJECTIFS SONT-ILS CLAIRS ?


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