«   Je participe aux campagnes de dépistage du diabète   »

« En deux jours, nous avions déjà réalisé huit dépistages du diabète », explique Anne-Lise Godefroy, titulaire de la Pharmacie de la Molette, au Creusot (Saône-et-Loire). La pharmacienne a en effet participé à la campagne de dépistage du diabète de type II lancée par l’URPS Bourgogne - Franche-Comté, du 5 au 17 décembre 2016. Elle n’en est pas à son coup d’essai : la pharmacie, qui compte deux titulaires et trois préparatrices, a déjà pris part à la première opération menée en 2014.

D’abord détecter les facteurs de risque

Concrètement, il s’agit de dépister les patients de 40 ans et plus, présentant au moins un facteur de risque : diabétique dans la famille, surpoids, taux de cholestérol trop élevé ou tension trop élevée ou bien patient déjà sous traitement, diabète passé dû à la prise d’un médicament ou, pour les femmes, diabète gestationnel ou nouveau-né dont le poids dépasse 4 kg, tabagisme. Pour ce faire, chaque pharmacie volontaire a d’ailleurs reçu cinquante kits de dépistage.

« Nous avons des patients fidèles, car nous sommes une pharmacie de quartier. Les patients que nous connaissons bien sont généralement suivis, mais nous nous assurons que le dépistage a été prescrit par le médecin, relate Anne-Lise Godefroy. J’aborde les patients que nous voyons moins à l’officine et également ceux qui ont un peu moins de 40 ans en leur demandant s’ils sont au courant de la campagne de dépistage. Généralement, ils le sont car la presse a relayé l’opération. J’ai aussi des affiches dans l’officine. Je leur propose ensuite de remplir le questionnaire et, si j’identifie un risque, je les invite à effectuer le test dans l’espace de confidentialité. »

Tracer ensuite les dépistages

Le test capillaire dure quelques minutes, mais la titulaire veille à ce qu’il se déroule dans de bonnes conditions. Elle s’assure ainsi que le dernier repas a été pris au moins deux heures auparavant. Si ce n’est pas le cas, elle propose à la personne de revenir plus tard. « Pendant la réalisation du test, je leur explique l’intérêt d’un dépistage précoce. Si le résultat est anormal, j’en informe le patient et lui demande son accord pour transmettre le résultat directement au médecin traitant. S’il refuse, je lui donne le volet destiné au médecin pour qu’il lui remette », précise Anne-Lise Godefroy. En effet, afin d’évaluer cette opération, les pharmaciens doivent remplir un document en trois volets : le premier comprend les réponses au questionnaire conservé par l’officinal, le deuxième indique l’IMC et le résultat du test est envoyé à l’ARS et le troisième est adressé au médecin traitant qui l’envoie également à l’ARS.

En 2014, l’opération menée dans 110 officines de Saône-et-Loire avait permis de réaliser 1 544 dépistages, dont 18 dans la pharmacie de la Molette. Si, sur la campagne 2016, les pharmaciens n’avaient pas d’objectifs chiffrés, ils devaient néanmoins réaliser au moins 10 dépistages pour percevoir une rémunération de 15 euros par dépistage.