Gilles Wiesendanger (Zentiva) «   Le potentiel du marché des génériques reste encore important   »

Quel bilan dressez-vous de l’année 2016 pour le marché du générique ?

G.W.Le marché du générique a une croissance en volume de 5 % et en valeur de 2 %. Les indicateurs principaux, taux de substitution, prescription en DCI, élargissement du Répertoire sont sur une tendance positive depuis le lancement en 2015 par le ministère de la Santé du plan national concernant les médicaments génériques. Le potentiel de ce marché reste important.

Pourquoi Sanofi cède-t-il ses activités génériques en Europe ?

C’est un choix stratégique et non une décision économique car, au niveau européen, Zentiva est en croissance et a un business très rentable. En revanche, être performant sur le marché du générique d’ici 5 à 10 ans nécessite d’importants investissements sur certains segments de marché où nous ne sommes pas bien positionnés, comme celui des génériques complexes tels que les biosimilaires, les produits inhalés dans l’asthme ou certains produits injectables… Tout cela demande des investissements beaucoup plus conséquents que des études de bioéquivalence sur des formes génériques classiques. La stratégie de Sanofi est de donner la priorité aux investissements sur les produits innovants dans des champs thérapeutiques comme le diabète, le cardiovasculaire, les maladies rares ou les vaccins.

Cette cession aura-t-elle des conséquences pour les pharmaciens en 2017 ?

La cession aura plutôt lieu en 2018. En 2017, rien ne va changer pour les pharmaciens. Tous nos engagements auprès de nos partenaires et de nos clients seront tenus et nous continuons d’investir sur le marché en France. Nous poursuivons l’élargissement de notre portefeuille en lançant 40 nouvelles références telles que l’ibuprofène afin de compléter notre catalogue. Notre volonté est d’assurer le développement de notre activité.

Allez-vous aussi proposer de nouveaux services ?

Nous travaillons avec les pharmaciens afin de développer des services qui n’existent pas ailleurs. Nous allons déployer l’opération « Au cœur de l’officine » lancée en 2015. L’objectif est de valoriser le pharmacien, son rôle de conseil autour du générique, grâce à des interviews filmées du titulaire et une communication via des totems et des affiches. Plus de 300 pharmaciens ont déjà participé à cette opération.

Nous misons aussi sur notre offre « Au plus près des patients » développée avec OffiSanté. Le pharmacien dispose d’une application se synchronisant aux logiciels de gestion de l’officine pour suivre sa patientèle autour de trois pathologies chroniques : diabète, hypertension et asthme ; de guides thérapeutiques pour développer un conseil associé sur ces pathologies et d’une visibilité dans l’officine qui valorise son expertise officinale. Actuellement, 250 pharmaciens ont choisi ce service.

Comment allez-vous aborder 2017 ?

Sur le plan commercial et marketing, nous serons plus compétitifs que ces deux dernières années. Notre ambition en 2017 est d’être présents sur tous les lancements majeurs du marché. Nous serons également plus visibles dans les médias professionnels et grand public avec notre récente campagne d’affichage et radio de soutien de la marque auprès de nos clients.