Toujours en panne

La tendance à la baisse du CA total HT est restée d’actualité en 2015 (- 0,2 %). Mais après quatre années consécutives de baisse de l’activité globale, les pharmacies voient cette dernière évoluer de + 0,2 % en année glissante arrêtée à fin août 2016, et même de + 0,6 % sur les huit premiers mois de 2016.

Cette timide inversion de tendance a plusieurs causes. Tout d’abord, la seconde étape de la réforme de la rémunération (honoraire à 1 € au 1^er janvier 2016), en permettant une plus grande déconnexion par rapport aux baisses de prix des médicaments remboursables, semble jouer un rôle amortisseur accrue (- 0,6 % en cumul annuel mobile à fin août 2016, annulation de la baisse au terme des 8 premiers mois de 2016).

En 2015, le CA sur le médicament remboursable chute de manière significative (- 1,5 %) mais, comme l’an dernier, l’augmentation significative du CA en parapharmacie et sur les produits inscrits sur la liste des produits et prestations remboursables (LPPR) permet de compenser la légère récession observée sur le médicament remboursable, assurant même la stabilité du CA total sur les huit premiers mois de l’année 2016.

Cette situation n’est cependant pas saine. Si, à l’avenir, les activités complémentaires de l’officine venaient à ne plus augmenter, voire à régresser, ce fragile équilibre volerait en éclats. Pas de gros risques sur la parapharmacie, mais cette éventualité doit être prise au sérieux avec les dispositifs médicaux (DM) inscrits à la LPPR. Rappelons que les secteurs de la para et des dispositifs médicaux affichent des progressions respectives de + 5,5 % et + 4,8 % sur 2015 et encore + 4,2 % et + 3,9 % sur les 8 premiers mois de 2016. Les volumes dans des domaines tels que la pression positive continue dans le traitement des apnées du sommeil, l’appareillage pour stomie, la nutrition entérale ou la prévention des escarres sont en forte croissance. Or, cette hausse soutenue des DM remboursables au cours de la dernière décennie n’a pas échappé au ministère de la Santé et au Comité économique des produits de santé (CEPS) qui ont négocié en septembre dernier avec les prestataires de santé à domicile un plan d’économies 2017 de 95 M€ composé de baisses de remboursement et de maîtrise des volumes.

S’agissant de l’OTC, sans une réelle impulsion politique à conduire une réforme structurelle du parcours de soins, le marché de l’automédication demeure instable et n’évolue qu’en fonction de la conjoncture. L’évolution capricieuse des ventes se lit dans les chiffres: une bonne saison comme 2015 a présenté un léger mieux (+ 1,3 %); une mauvaise saison comme l’année suivante, c’est un coup de mou (- 1,5 % en cumul fixe depuis janvier 2016). Ce qui ne fait donc pas de l’OTC un relais de croissance fiable. Reste les services. Pas à pas, leur développement est en marche, mais il faudra attendre plusieurs années avant qu’ils contribuent significativement à la croissance.

Le marché de la vente libre se porte bien

Selon des données Quintiles-IMS, sur la période de septembre 2015 à août 2016, le marché de la vente libre pèse 12,6 Mds€ (+ 1,9 %). Quatre grandes familles sont moteur de croissance et concourent à la stabilité du CA total: la médication familiale (+ 0,5 %), les dispositifs médicaux (+ 5 %), la beauté et l’hygiène (+ 0,4 %) et la nutrition (+ 2,2 %).